elle n’aurait plus sa mère ? […] Où donc était, maintenant, l’âme de sa mère ? […] Le priver de sa mère ? […] Mais la mère lui avait saisi le bras. […] Vous êtes ici chez ma propre mère.
Sa mère est commune, triviale et insipide. […] Une mère, un petit chat, n’est-ce pas tout un ? […] Pensée mère de l’ouvrage. — Son caractère antisocial. […] C’est là qu’est la pensée mère de l’ouvrage. […] Ce n’est donc pas nécessairement l’ignorance qui est la mère du crime, de même que la science n’est pas nécessairement la mère de la vertu.
Il ne prit qu’à vingt-cinq ans le nom de Voltaire d’un petit fief de sa mère dans l’Anjou. […] Sa mère, Catherine Daumart de son nom, était une femme d’une grande beauté, d’un esprit délicat et cultivé, centre d’une société choisie d’écrivains, de diplomates étrangers et de courtisans qui recherchaient dans son salon les charmes de sa figure et de son entretien. C’est de cette mère enivrante et gracieuse que l’enfant reçut avec le sang le don de la grâce, le don le plus naturel de l’esprit de Voltaire. […] Sa mère, à l’époque de la naissance de ce fils, était liée d’amitié avec un seigneur napolitain de haute naissance qui avait été également lié avec la mère du duc de Richelieu, l’ami futur et inséparable de Voltaire. […] Le vent et la légèreté de l’âge, la mauvaise renommée de la mère emportèrent ces serments ; mais Voltaire conserva toujours le tendre souvenir de ce premier attachement, et retrouva plus tard avec un tendre intérêt mademoiselle Dunoyer mariée au baron de Winterfeld.
C’est une histoire politique, surgissant de l’histoire religieuse qui la contenait, et qui méconnaît son origine, comme une fille coupable oublie sa mère. […] et surtout la plus grande de toutes et la mère de toutes, dont vous ne vous souciez guères, vous autres de la Libre Pensée, mais dont nous nous soucions, nous ! […] Né en Espagne, d’une mère espagnole, il était l’expression irréductible et sans mélange de la race de sa mère. […] Heureusement, élevé par sa mère, Philippe II évita, comme dit expressivement Forneron, l’influence paternelle et « les savants secrets d’une dépravation péniblement acquise ». […] Mais ses vices étaient moins forts que sa foi et ne purent arracher jamais de son âme Dieu et l’Église, qu’y avait gravés la main de sa mère et que son âme garda, comme un marbre son inscription.
Un rayon oblique de soleil pénétrait dans la ruche ; une mère, grave, triste, affairée, y faisait réciter des devoirs à des enfants de différents âges : c’étaient ses fils. […] La Restauration fut notre mère ; est-ce à nous de lui arracher son manteau après sa mort et de montrer sa nudité à ses ennemis pour leur donner la mauvaise joie de ses ridicules et de ses fous rires ? […] Vous ne voulez pas que le père et la mère malades, chargés de trop d’enfants en bas âge, et retenus par la maladie dans leur grenier, voient périr sans soins, sans lait, sans pain, sans feu, sans asile, les fruits de leur union abandonnés au hasard. […] « Malheur à qui dira : “Ma mère est adultère ! […] Les étudiants volent l’honneur des grisettes ; les grisettes, le temps et l’argent des étudiants, et les économies de leurs mères.
Jacques Chaumié fait cette remarque qu’aucun des grands poètes de langue française (il n’est pas, bien entendu, question des poètes vivants) sauf André Chénier, dont le père était marseillais, mais la mère grecque, n’était du midi de la France. […] Ainsi mon frère et moi, nous sommes nés à Valence-sur-Rhône : mais notre père était originaire des environs de Coutances, issu lui-même de Normands appartenant à la même région, donc normand ; notre mère était née à Valence, d’un père lorrain et d’une mère dauphinoise. […] Jacques Chaumié avoue lui-même qu’André Chénier, né à Constantinople, était fils d’un père marseillais et d’une mère grecque : il aurait tout aussi bien pu naître à Marseille. […] Renan, dont il ne parle pas, et qui est bien un peu aussi un poète en prose, a lui-même avoué qu’il était en partie gascon, par sa mère. […] Les Chénier sont provençaux, sa mère d’éducation rhodano-levantine et il ne suffit pas d’un trait de plume pour en faire un Français du Nord.
Saint Chrysostome avait un ami intime nommé Basyle, qui lui avait persuadé de quitter la maison de sa mère pour mener avec lui une vie solitaire et retirée. […] » “Mais ma seule consolation dans ces misères a été de vous voir sans cesse, et de contempler dans votre visage l’image vivante et le portrait fidèle de mon mari mort : consolation qui a commencé dès votre enfance, lorsque vous ne saviez pas encore parler, qui est le temps où les pères et les mères reçoivent plus de plaisir de leurs enfants. […] N’attirez pas sur vous l’indignation de Dieu, en causant une douleur si sensible à une mère qui ne l’a point méritée. […] Aussi n’y en a-t-il point qui ait la même passion que moi pour votre avancement et pour votre bien.” » Saint Chrysostome ne put résister à un discours si touchant ; et, quelque sollicitation que Basyle son ami continuât toujours à lui faire, il ne put se résoudre à quitter une mère si pleine de tendresse pour lui, et si digne d’être aimée. […] Mais ce que j’admire le plus, c’est la retenue inconcevable d’une mère affligée à l’excès, et pénétrée de douleur, à qui, dans un état si violent, il n’échappe pas un seul mot ni d’emportement, ni même de plainte contre l’auteur de ses peines et de ses alarmes, soit par respect pour la vertu de Basyle, soit par la crainte d’irriter son fils, qu’elle ne songeait qu’à gagner et à attendrir.
Mais ici l’émotion humaine se mêle au mystère incompréhensible, et nos vieux poètes ont senti dans la Vierge une mère qui aimait son fils comme toutes les mères. […] La Passion de Gréban nous offrirait quelques accents vrais et touchants dans le rôle de la Vierge, ou dans le couplet de la mère de l’enfant mort, de la vérité encore dans le reniement de saint Pierre et dans le suicide de Judas, un réquisitoire d’Anne contre Jésus qui amuse comme l’involontaire expression de l’effarement irrité du bourgeois devant le socialisme révolutionnaire du fils de Dieu. […] Toute la partie de la « mondanité » de Madeleine nous présente une amusante et vive silhouette de coquette évaporée et vaniteuse : il a bien rendu aussi, avec une saisissante brièveté, le dialogue suprême du Christ et de sa mère. […] De la fête des fous laïcisée par force, il ne subsista que le principe, l’idée d’un monde renversé qui exprimerait en la grossissant la folie du monde réel : c’est ce que développèrent au gré de leur libre fantaisie nombre de sociétés joyeuses, comme Mère folle à Dijon, et les Sots de Paris. […] Ou bien c’est la jeune fille qui nourrit sa mère de son lait dans une prison, c’est la villageoise qui aime mieux avoir la tête coupée par son père que de céder à l’amour de son seigneur : c’est l’empereur qui tue de sa main un scélérat de neveu dont il a fait son successeur.
Le petit chevreau, lui, est très prudent, très avisé, c’est pour cela qu’il s’est sauvé à lui-même la vie, car sa mère, en sortant, lui avait donné le mot d’ordre, le mot de passe, elle lui avait dit d’exiger le mot d’ordre de tout animal qui frapperait à la porte, et ce mot d’ordre était comme vous le savez : « Foin du loup et de sa race. » Le loup avait entendu ce mot d’ordre et il est venu le dire à la porte du chevreau. […] Une petite fille de quatre ans, de qui sa mère commençait l’éducation intellectuelle et morale, entend sa mère lui lire, avec des explications, bien entendu, et éclaircissements du texte, entend sa mère lui lire la Cigale et la Fourmi. […] La fourmi a grondé la cigale, mais elle lui a donné tout de même un peu à manger. » La mère réfléchit et se dit : « Eh bien ! […] Cette fable, que l’on pourrait appeler la Fontaine, la Mère et l’Enfant, cette fable qui est parfaitement authentique, me paraît contenir une assez bonne leçon.