Voilà le livre. […] Le livre de Corinne fut l’apogée du talent de madame de Staël. […] Le livre de l’Allemagne était plus qu’un livre ; c’était un manifeste européen contre le matérialisme de la philosophie du dix-huitième siècle et contre la brutalité du despotisme français abaissant la pensée dans tout l’univers, afin d’abaisser les caractères. […] Elle croyait que l’intention secrète de ce livre, cachée sous des commentaires littéraires, échapperait à la police inintelligente de l’Empire. […] Madame de Staël les consentit tous pour enlever le prétexte de l’interdiction du livre.
On s’aperçoit à cet endroit qu’il manque au livre de M. […] Je me laisse aller à faire de la rhétorique à propos d’un livre qui y provoque, et j’allais oublier l’action. […] L’homme est bon, excellent, le livre est cruel. Il croit que c’est une preuve de force que de paraître inhumain dans ses livres. […] S’il lui arrivait seulement de tenir compte, dans un livre futur, d’une ou deux observations essentielles que nous lui aurions faites avec tout un public ami, ce serait un résultat.
Le premier livre finit sur cette délivrance, de même que le second finira sur la délivrance de Chloé, également enlevée par des marins en armes et sauvée à l’aide d’une panique que suscite le dieu Pan. […] Ce joli livre est tout un hymne à l’Amour enfant. […] On est confondu, en vérité, de lire un pareil jugement, de la part d’un si savant homme et qui avait traduit le livre dans sa jeunesse, de celui même qui, en homme de goût, relisait son Théocrite une fois chaque année, au printemps. […] Un critique distingué13 a récemment parlé d’une manière fort remarquable de ce livre de Daphnis et Chloé. […] Chose remarquable, mais qu’il faut rejeter au bas d’une page : Bernardin de Saint-Pierre, qui a emprunté à Longus non-seulement le cadre et, jusqu’à un certain point, l’inspiration de son roman, mais encore plusieurs détails, tels que la description du jardin (livre IV), etc., ne mentionne nulle part Longus, tandis que dans ses Harmonies de la Nature (livre I, chapitre dernier), il cite comme modèles de tableaux de paysage plusieurs autres anciens.
Le livre de l’Allemagne : principes du romantisme. […] Elle n’est pas faite pour la solitude, elle en a peur : elle ne pense bien que dans le monde, devant un auditoire ou contre un interlocuteur ; ses livres sont une perpétuelle causerie, la causerie d’un vaste et agile esprit, qui fait lever les idées avec une étonnante facilité. […] L’ouvrage intitulé De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800) est un curieux livre, confus, plus clair dans le détail que dans l’ensemble, naïf parfois jusqu’à la puérilité, mais, à tout prendre, original, suggestif, un livre intelligent enfin : il y a des chefs-d’œuvre auxquels on hésiterait à donner cette simple épithète. […] Le livre de l’Allemagne (1810) est vraiment un beau et fort livre, si on ne cherche dans un livre que de la pensée : c’est le livre par lequel Mme de Staël vivra. […] Elle écrit son livre de l’Allemagne, dont toute l’édition française est détruite par la police impériale ; elle-même reçoit ordre de sortir du territoire français (1810).
Le monde germanique et le monde français luttaient dans les universités, dans les livres et sur les théâtres. […] Rousseau que de Voltaire, fut le livre de Werther. […] De nombreux suicides suivirent en effet ici la lecture de ce livre. […] Un écho de Méphistophélès, ce corrupteur du bien et ce moqueur du beau, se fait entendre de loin dans tous les livres de cette jeune école. […] Alors c’était sur un monceau de livres et de papiers, ma pauvre amie de là-haut, que tu m’apparaissais… Hélas !
Le livre de M. […] Le livre de M. […] Le livre de M. […] Aussi s’explique-t-on aisément que ce petit livre soit resté un livre de dévotion populaire dans le pays de Galles. […] Son livre est le modèle des livres de dévotion assez rares qui se proposent d’agir uniquement par la terreur.
Tandis qu’il lit un livre, il pense, pourrait-on dire, à tous les livres qui ont été écrits depuis le commencement du monde. […] Quelle tristesse ce doit être de ne plus pouvoir ouvrir un livre sans se souvenir de tous les autres et sans l’y comparer ! […] Lire un livre pour en jouir, ce n’est pas le lire pour oublier le reste, mais c’est laisser ce reste s’évoquer librement en nous, au hasard charmant de la mémoire ; ce n’est pas couper une œuvre de ses rapports avec le demeurant de la production humaine, mais c’est accueillir avec bienveillance tous ces rapports, n’en point choisir et presser un aux dépens des autres, respecter le charme propre du livre que l’on tient et lui permettre d’agir en nous… Et comme, au bout du compte, ce qui constitue ce charme, ce sont toujours des réminiscences de choses senties et que nous reconnaissons ; comme notre sensibilité est un grand mystère, que nous ne sommes sensibles que parce que nous sommes au milieu du temps et de l’espace, et que l’origine de chacune de nos impressions se perd dans l’infini des causes et dans le plus impénétrable passé, on peut dire que l’univers nous est aussi présent dans nos naïves lectures qu’il l’est au critique-juge dans ses défiantes enquêtes.
Non à tous ceux dont l’intelligence et la sensibilité n’ont pas été faussées par des éducations artificielles. » Psyché annonçait l’apparition prochaine en librairie du Catéchisme de la paix d’Éliphas Lévi et du Zohar, l’un des livres fondamentaux de la kabbale, pour la première fois, traduit en langue française. […] Bazalgette termine son article en reprenant à Joséphin Péladan le type abstrait du mage pythagoricien : « C’est la suprême culture, la synthèse supposant toutes les analyses, le plus haut résultat combiné de l’hypothèse unie à l’expérience, le patriciat de l’intelligence et le couronnement de la science à l’art mêlé. » Dans la critique des livres, Psyché fait un sort à part à Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck, à la Fin des Dieux de Henri Mazel, à Lilith de Remy de Gourmont, à Ombres et Mirages de Robert Scheffer, au Miroir des légendes de Bernard Lazare. […] Le livre de Papus ouvre à l’étudiant la porte de l’ésotérisme de la kabbale. […] Le maniement de l’alphabet hébraïque et de ses combinaisons numériques, le symbolisme profond des noms divins et la théorie merveilleuse des Séphiroth y sont expliqués avec autant de pénétration et de clarté que possible. » Psyché commente le livre de Péladan : Comment on devient mage. […] “Le commerce avec les grands morts, la méditation des livres testamentaires de la puissance magique… la force de toute force c’est l’adhésion au plan divin.” » Il est impossible de parler en détail de toutes les autres petites revues qui pullulaient à cette époque.
à voir les livres qu’elle publie, impossible de le penser. […] Et si l’on en voulait la preuve, on la trouverait plus nette que jamais dans ce livre que Champfleury nous place sous les yeux. Ce livre contient trois nouvelles : les Souffrances de M. le professeur Delteil, les Trios des Cheniselles et les Ragotins, et, malgré la variété de ces trois sujets, jamais livre ne fut plus exsangue, plus dépourvu de tout ce que l’imagination crée, c’est-à-dire d’invention, de combinaison et d’idéal ! […] Quoiqu’il n’ait point, nous l’avons dit, cette puissance d’imagination qui n’aurait pas accepté la honte d’une théorie faite contre elle, quoique ce volume ait besoin d’être racheté par un livre meilleur, il y a cependant çà et là, et particulièrement dans les Souffrances du professeur Delteil, le morceau capital du recueil des Contes d’Été, quelques accents de sentiment qu’on voudrait plus longtemps entendre et qui disent que l’âme d’un talent se débat sous toutes ces banalités et ces insignifiances de détail.