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483. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Je l’arrêterais vers l’an 100, au moment où les derniers amis de Jésus sont morts, et où tous les livres du Nouveau Testament sont à peu près fixés dans la forme où nous les lisons. […] Qu’on lise attentivement Matthieu, on trouvera dans la distribution des discours une gradation fort analogue à celle que nous venons d’indiquer. […] Au moment où ces pages s’impriment, paraît un livre que je n’hésite pas à joindre aux précédents, quoique je n’aie pu le lire avec l’attention qu’il mérite : Les Évangiles, par M.  […] , III, 5) cite le passage sur Jésus comme nous le lisons maintenant dans Josèphe. […] Les personnes qui souhaiteraient de plus amples développements peuvent lire, outre l’ouvrage de M. 

484. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Mais il faut que j’avoue sincérement que parmi plus de cinquante que j’ai lus, il n’y en a pas un qui soit supportable. […] La Louisiade du P. le Moine est moins mauvaise, mais ce Poëme n’est pas plus lu que les autres. […] Le Télémaque, lu avec délices en France, le fut avec transport par les étrangers. […] On les a lues avec le plus grand plaisir, & elles auroient eu sans doute à la représentation le succès qu’elles ont eu à la lecture. […] Ces différentes productions plaisent à ceux qui aiment à retrouver la nature dans sa plus grande négligence ; mais il ne faut pas le lire de suite.

485. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Il trouva le livre, l’apporta, et, l’ouvrant à la page marquée, il lut à haute voix. […] Il s’agit de la manière d’apprendre à lire aux enfants. […] Il paraît qu’on apprend mieux à lire aux enfants qu’autrefois. […] Cousin (juillet 1822), écrivait : « Je suis occupé à lire Daunon sur les Garanties. […] Ainsi, pour lire aux, on fait prononcer aux enfants a, u, icse, 6.

486. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Je ne lis jamais de poète, ni d’ouvrage d’éloquence, qui ne laisse quelques traces dans mon cerveau ; elles se rouvrent dans les occasions, et je les couds à ma pensée sans le savoir ni le soupçonner ; mais lorsqu’elles ont passé sur le papier, que ma tête est dégagée, et que tout est sous mes yeux, je ris de l’effet singulier que fait cette bigarrure, et malheur à qui ça tombe ! […] Il aimait, dit-il, à joindre de grands mots, à se perdre dans une période ; il ne lisait jamais de poète ni d’orateur qui ne laissât quelques traces dans son cerveau, et ces traces se reproduisaient dans ce qu’il écrivait ensuite. […] De près, Saint-Vincens avait dû, en plus d’un cas, lire dans les yeux de son ami ses besoins et ses désirs, et aller au-devant de ses paroles. […] Vauvenargues ne saurait mieux marquer par quelle extrémité de fortune et, pour ainsi dire, par quelle contrainte du sort il est arrivé comme malgré lui à livrer au public les productions de sa plume, à se faire homme de lettres ; et quand Saint-Vincens, qui n’a pas lu encore l’ouvrage et qui en a entendu dire du bien, lui en renvoie par avance de flatteuses louanges, voyez de quel air il les accueille ; il en est presque humilié : Je suis bien touché de la part que vous voulez prendre aux suffrages que mon livre a obtenus ; mais vous estimez trop ce petit succès. […] Cette correspondance, malgré les parties affectueuses et tendres, malgré la sincérité touchante en bien des endroits, a besoin d’être lue par des amis pour être interprétée sans défaveur et tout à l’avantage de l’homme.

487. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Il suivit de près son maître et se mit en route pour Dresde le 5 février 1810 : « Il quittait, après un séjour de près de quatre ans, nous dit-il, cette France, pays privilégié du Ciel, à tant de titres, où la civilisation, plus ancienne et plus complète qu’ailleurs, a donné aux lois de l’honneur et de la probité cette fixité d’axiomes qui, sans les faire peut-être observer davantage, ne laisse en problème ni en discussion rien de ce qui appartient aux bases des rapports sociaux et du commerce des hommes entre eux ; pays où le langage a une valeur mieux déterminée, où tous les ressorts de la vie sociale ont un jeu lus aisé, ce qui en fait, non comme ailleurs un combat, mais une source de jouissance. » J’aime de temps en temps ces définitions de la France par un étranger ; elles sont un peu solennelles sans doute et ne sont pas assurément celles que nous trouverions nous-mêmes ; nous vivons trop près de nous et trop avec nous pour nous voir sous cet aspect ; le jugement d’un étranger homme d’esprit, qui prend son point de vue du dehors, nous rafraîchit et nous renouvelle à nos propres yeux : cela nous oblige à rentrer en nous-mêmes et nous fait dire après un instant de réflexion : « Sommes-nous donc ainsi ?  […] La fermentation est au plus haut degré, les plus folles espérances sont entretenues et caressées avec enthousiasme ; on se propose l’exemple de l’Espagne, et si la guerre vient à éclater, toutes les contrées situées entre le Rhin et l’Oder seront le foyer d’une vaste et active insurrection… » Il faut lire toute cette lettre dans les Mémoires mêmes où elle est produite39. — M.  […] L’opinion prit alors ce caractère énergique qui la rend maîtresse des événements ; et c’est ainsi que le grand mouvement qui a abattu la puissance gigantesque créée par la Révolution, loin de démentir l’esprit primitif de celle-ci et le génie du siècle, n’a fait que déployer le principe fondamental de l’une et de l’autre, sous de plus nobles auspices et dans une direction plus heureuse. » Quand il écrivait ainsi, M. de Senfft était encore libéral, et il avait foi encore en l’avenir des peuples. — Mêlant des idées mystiques et des pensées de l’ordre providentiel à ses observations d’homme politique, il voyait, l’année suivante (1812) et lors de la gigantesque expédition entreprise pour refouler la Russie, il voyait, disait-il, dans « cette réunion monstrueuse » de toutes les puissances de l’Europe entraînées malgré elles dans une sphère d’attraction irrésistible et marchant en contradiction avec leurs propres intérêts à une guerre où elles n’avaient rien tant à redouter que le triomphe, « un caractère d’immoralité et de superbe, qui semblait appeler cette puissance vengeresse nommée par les Grecs du nom de Némésis » et dont le spectre apparaît, par intervalles, dans l’histoire comme le ministre des « jugements divins. » Il lisait après l’événement, dans l’excès même des instruments et des forces déployées, une cause finale providentielle en vue d’un résultat désiré et prévu : car telle grandeur d’élévation, telle profondeur de ruine. […] Plus tard, je l’ai lu, j’ai été plus juste ; j’apprécie surtout son livre des Quatre Concordats. […] On a le droit de s’en étonner bien plus, aujourd’hui qu’on a lu, dans la Correspondance de Napoléon, la lettre confidentielle suivante, adressée par l’Empereur au ministre de la Police générale, Fouché : « Schœnbrunn, 5 septembre 1809.

488. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Lui-même, dans une ode admirable de l’ordre critique, si on peut parler ainsi, a dénombré tout ce qu’il avait pu lire de Pindare, trésor en grande partie disparu pour nous, les dithyrambes irréguliers du poëte, ses autres hymnes sacrés, ses élégies, et enfin ses chants pour les vainqueurs dans les quatre grands Jeux de la Grèce. […] Toi, de ton char redouté lu ébranleras l’Olympe ; toi, sur les bois sacrés qu’on profane tu lanceras les foudres vengeurs. » Cette seconde place, que tout à l’heure le poëte n’admettait pas dans le ciel après le dieu suprême, il la réserve pour Auguste ; et il la lui donne sur terre, au nom des glorieux souvenirs de Rome, dont il l’entoure. […] Il le croit consul, sur la foi de César Auguste, le fondateur ou le restaurateur de tous les temples, qui, dans sa visite du temple de Jupiter Férétrius, dont il releva la ruine amenée par le temps, avait lu ce nom, disait-il, sur la cuirasse de lin formant partie du trophée élevé par le vainqueur : « Je me serais cru presque sacrilège187 », s’écrie l’historien flatteur, « de ne point laisser à Cossus, en preuve de ses glorieuses dépouilles, l’attestation de César, le fondateur du temple même. » De tels souvenirs, un tel langage, suffisent à nous montrer quel prestige de grandeur et de respect public pouvait encore, dans les mœurs romaines, s’attacher au zèle affecté d’Auguste pour effacer une des traces de la violence et de l’incurie destructive reprochées à la guerre civile. […] Une saine culture fortifie les âmes ; quand les mœurs manquent, les mieux nés se déshonorent par des fautes. » Ce ne sont pas cependant les odes politiques et religieuses d’Horace qui pour nous signalent le poëte que le monde lettré lira toujours. […] De là le jugement du critique ancien qui nous dit : « Des a poëtes lyriques, Horace est presque le seul digne d’être lu ; car il s’élève par moment, il est plein d’enjouement et de grâce, et, dans la variété de ses images et de ses expressions, il déploie la plus heureuse audace.

489. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Réja, Marcel (1873-1957) »

Il faut lire ses Ballets et variations pour se rendre compte du résultat obtenu : tout geste et toute attitude a une puissance d’expression en raison de telle cadence et de tel rythme ; la danse et le ballet, rudimentaires encore, sont les moyens par lesquels peut s’exprimer la vie, toute la vie. […] Marcel Réja explique succinctement et clairement, sous l’apparence fictive, ce qu’il a voulu faire, et tente de guider celui qui voudra lire ses proses multiformes et somptueuses.

490. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 80-81

La plupart de ses Ouvrages ne sont guere lus aujourd’hui que par de jeunes Officiers dans les garnisons, & n’ont dû leur célébrité qu’à la licence & à la malignité qui en font le principal caractere. […] On les achete d’abord par curiosité, on les lit avec empressement ; l’honnête homme n’ose convenir qu’il les a lus, & chacun finit par les payer du mépris qu’ils méritent.

491. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Julien Benda a simplement mal lues. […] Lisez Pascal, vous dis-je ! […] Lisez Louis Ménard. […] Sur la tolérance à Rome, lisez Bouché-Leclercq. […] Mais lisez Bienstock, qui ne nous fait grâce de rien.

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