Cette période de dix-neuf années, au terme de laquelle une révision et peut-être une réorganisation totale auraient lieu dans la société, est le thème favori de Jefferson : il y revient en maint endroit, tant un respect profond et religieux pour la liberté de ceux qui naîtront se mêle à toutes ses pensées. […] Il jugeait l’usurpateur de brumaire au point de vue des républicains et idéologues français, comme un grand capitaine peut-être, mais comme un dévastateur au civil, comme un ignorant et audacieux pirate des libertés, dénué de tout sens moral de droit et de justice.
Mais M. d’Eckstein n’accordait aucune place ni aucune valeur aux tentatives nouvelles de révolte, d’ironie, d’irrévérence et de liberté fougueuse qui éclataient déjà dans l’art, en attendant qu’elles se fissent jour en politique. Les hommes qui, en Allemagne, attaquèrent d’abord dans les Schlegel le mysticisme des théories sur le moyen âge, et dans Goethe l’impartialité égoïste et suprême de l’art, ces hommes sont en partie les mêmes qui essaient de populariser maintenant les idées pratiques de liberté, et d’amener leurs compatriotes à la vie publique.
— La Poésie doit être dans la liberté de conception, de rythme, dans un choix judicieux d’assonances et d’allitérations musicales donnant des sensations. […] … avec modestie… Cette liberté de la rime, liberté que je voudrais voir poussée jusqu’au rythme, je l’ai nommée ésotériquement « le Règne de Dieu dans la Poésie », c’est-à-dire le règne de l’inspiration et de la grâce, opposé au règne de la règle impitoyable dont Banville fut le prophète. […] Il y a longtemps que le peuple s’est accordé infiniment plus de libertés que Mistral n’en saurait prendre. […] Je suis pour qu’on laisse liberté absolue au poète. […] Liberté en tout et pour tous !
Dans le sens rigoureux du mot, il n’y a pas de doctrine chez Mme Sand : c’est une imagination puissante qui s’épanche en liberté, ce n’est pas une théorie qui se développe. […] C’est la foi dans la liberté qui nous fait libres. […] Mais les hommes sont trop grossiers et les femmes trop lâches, pour demander une loi plus noble que la loi de fer qui les régit ; à des êtres sans conscience et sans vertu il faut de lourdes chaînes. » Demander une loi, c’est bientôt dit, une loi qui affranchisse la liberté des époux sans détruire la famille que fonde le pacte de ces deux libertés. […] À moins de conclure tout simplement à l’union libre, je défie les législateurs de l’avenir de sortir de ce dilemme : il faut que l’homme et la femme aliènent leur liberté ou que la famille périsse. […] Le roman de Jacques nous montre une femme qui s’est mariée dans la plénitude de sa liberté, qui a connu et pratiqué cette ferveur exigée dans le mariage idéal et qui disait, elle aussi : « Pour l’éternité ».
Et, vaincu, il ne tente aucun effort réel pour recouvrer sa liberté : bien plus il se réjouit et s’enorgueillit de sa dépendance. […] Par qui, en effet, entendons-nous clamer de nos jours l’appel à la « régénération nationale », à l’« énergie nationale », à la « liberté » ? […] Je veux parler de la question de la « liberté de l’enseignement ». […] Il en résulte que la liberté de l’enseignement, en ce cas, n’est autre chose que la négation de celle de l’enfant. Ce mot prestigieux de liberté, qui retient tous les naïfs, signifie donc tout simplement servitude.
Je dédie ce livre au rocher d’hospitalité et de liberté, à ce coin de vieille terre normande où vit le noble petit peuple de la mer, à l’île de Guernesey, sévère et douce, mon asile actuel, mon tombeau probable.
Dans cette oisiveté et dans cette liberté d’esprit, que peut faire un homme riche et noble ? […] La vaillante armée de petits propriétaires qui avait conquis et exercé la liberté avait péri. […] C’est la conquête qui, à huit cents ans de distance, maintint les institutions et les habitudes par lesquelles dure aujourd’hui la liberté. […] Le tiers état n’avait ni la volonté ni la force d’instituer contre le roi des libertés publiques. […] Dès l’origine, le génie indépendant, passionné, concentré, qui assura chez nos voisins la liberté politique, nous a manqué.
Cet écrivain est d’ailleurs apte à nous surprendre de plus d’une manière avec tout ce qu’il y a en lui de liberté d’esprit, d’imaginations audacieuses. […] Les mots de devoir, de vertu, d’honneur, de dignité, de liberté, de dévouement, exaltant la volonté jusqu’aux résolutions aveugles et jusqu’à l’héroïsme. […] Nous voici à la liberté de la conscience, à la morale personnelle ; il s’agit de rattacher ces principes au sentiment religieux, qui est le « sentiment d’une dépendance absolue ». […] Misère et stérilité de l’argent, de l’argent pourtant vénérable et adorable, car il est le signe de la liberté et l’une des seules chasubles qui donnent aux épaules humaines leur grâce et leur force ! […] Pour cela, rejetant toutes les idées secondes, il pose cette seule affirmation : l’adhésion à une croyance est un acte de liberté.
Anodine, elle a plus de liberté. […] Et la Réforme, n’est-ce pas la conquête de la liberté religieuse, de la liberté mentale et, pour tous les temps à venir, la condition même de tout progrès ? […] Or, les libertés germaniques maintenues, c’est l’unité allemande impossible ; et c’est la liberté de l’Europe assurée. […] La liberté succède à la contrainte. […] En fait de liberté, le nécessaire ; et il n’est pas établi que la tribune ait besoin de beaucoup de liberté.