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606. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il y a encore de l’innocence dans les lettres écrites d’Uzès en 1662 et 1663. […] Ce sont des lettres un peu apprêtées, des lettres soignées, avec pas mal de ratures. […] Nicole répondit en 1664 et 1665 par dix lettres volantes intitulées Lettres sur l’hérésie imaginaire et, en 1666, par huit autres lettres qu’il appela Visionnaires par allusion à la comédie et au caractère de Desmarets. […] il est bien homme de lettres, celui-là ! […] La lettre révélatrice est trouvée dans les vêtements de Bajazet.

607. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Hénault naquit à Paris, le 8 février 1685, d’un père fermier général, homme riche, qui aimait les lettres, et même assez particulièrement pour prendre le parti de Corneille contre Racine, et pour se mêler à cette petite guerre que soutinrent Thomas Corneille et Fontenelle. […] Les recueils de l’Académie française nous ont conservé le discours par lequel le président débuta dans les lettres proprement dites. […] En effet, dans le Discours de M. de Morville, nous lisons, et les assistants purent entendre ces paroles : Il y a longtemps, monsieur, que votre amour pour les lettres est célèbre dans cette compagnie ; les applaudissements que vous y recevez aujourd’hui ne vous sont pas inconnus ; vous y devez être accoutumé, et vous les avez obtenus dans un âge auquel on ferait un mérite d’en concevoir l’espérance. […] Un jour, âgé de quatre-vingts ans, il écrivit à Voltaire une lettre fort belle de sens et d’intention ; il venait de lire une des facéties irréligieuses que ce versatile génie avait publiées sous le nom d’un abbé Bazin, et où il sapait à plaisir toutes sortes de choses respectables. […] [NdA] On trouve dans les Lettres d’Horace Walpole quelques traits qui peignent le président Hénault sous sa dernière forme et dans sa décrépitude.

608. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

J’ai entre les mains les lettres les plus vraies, les plus naïves, les plus modestes, dans lesquelles elle s’ouvrait à moi et de son cœur et de son talent. […] Il est question de cette double lecture dans les lettres qui suivent : elle m’y loue plus que je ne le méritais, et elle se montre plus sévère pour elle qu’il n’était juste. […] Il faut que vous veniez m’écrire cette lettre que vous savez bien, et dîner avec moi après-demain ou le jour suivant. […] Je serai bien aise que vous me fassiez toutes vos objections contre Lélia, et je suis bien contrariée que les fautes signalées dans votre lettre soient sur les bonnes pages (style d’imprimeur). […] Vous m’avez écrit une lettre un peu folle, à moi qui suis devenue excessivement grave.

609. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Ce livre fait beaucoup d’honneur à M. de Blignières, qui est professeur de rhétorique dans l’un de nos collèges de Paris (Stanislas) ; la science dont il fait preuve n’est pas la seule chose qui plaise en lui ; son affection pour Amyot décèle ses mœurs, une âme qui aime les lettres, et qui les aime avec cette humanité d’autrefois, avec cette chaleur communicative qui est propre à gagner la jeunesse, et que possédaient les vieux maîtres. […] François Ier fut informé des premiers travaux d’Amyot et de ses projets : il vit la traduction du roman de Théagène et Chariclée, qui fut imprimée l’année même de sa mort (1547) ; il eut connaissance de quelques Vies de Plutarque qu’Amyot lui présenta comme essai : il lui commanda de poursuivre une si généreuse entreprise, et, pour l’y encourager, il le nomma abbé de Bellozane : ce fut le dernier bénéfice que conféra ce roi ami des lettres, car il mourut peu après. […] À un moment (en septembre 1551), il joua même un certain rôle, ayant été envoyé par son ambassadeur au concile de Trente pour y porter les lettres de protestation du roi : mais il ne faut pas s’exagérer le rôle d’Amyot, qui ne fut que très secondaire en cette rencontre comme en toutes les occasions politiques auxquelles il se trouva mêlé. […] Méziriac, mathématicien, géographe, mythographe, savant et érudit en toute matière, y relève avec une extrême rigueur toutes les fautes et les oublis du bon Amyot dans son Plutarque : il en parle avec hauteur et supériorité comme d’un « bon écolier de rhétorique, qui avait une médiocre connaissance de la langue grecque, et quelque légère teinture des bonnes lettres ». […] Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie, citait Amyot comme exemple de ce qu’il y a de plus regrettable dans le vieux langage.

610. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Aujourd’hui, vieillard lui-même, il a cru devoir rendre à la mémoire paternelle un hommage longtemps différé, en publiant les manuscrits, lettres et correspondance, en un mot tout ce qui, dans les papiers de Mallet du Pan, peut intéresser le public de la postérité. Une lettre touchante de M.  […] Ne jugeant encore les gens de lettres et les philosophes français que de loin et sur leurs seuls écrits, Mallet du Pan montrait qu’il ne serait pas homme à s’en laisser éblouir de près. […] Il reçut des lettres anonymes : « Vous verrez, lui écrivait-on, dans l’imprimé que je joins ici, le cri de l’indignation publique. » Et on joignait à la lettre un exemplaire de la Dénonciation au Parlement de la souscription des Œuvres de Voltaire, avec cette épigraphe « Ululate et clamate ». […] Notez que tant qu’avait duré l’Ancien Régime, Mallet, rédacteur politique, avait été aussi indépendant qu’on le pouvait être avec trois censeurs ; souvent averti, réprimandé par le ministre, jamais il n’avait reçu pension ni faveur, à la différence de tant de gens de lettres pensionnés et rémunérés par Calonne ou par la Cour, et qui vont se faire républicains.

611. (1929) La société des grands esprits

Heureusement, un ministre ami des lettres, M.  […] Il n’en n’a pas davantage dans l’ordre des lettres. […] Quant à une dernière partie de sa lettre, où M.  […] Il était homme de lettres dans l’âme. […] Mais lorsque Renan publia sa fameuse Lettre à M. 

612. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Son nom est mentionné une fois par Marie-Antoinette, dans une lettre à sa mère datée du 16 novembre 1774. […] L’auteur d’une thèse présentée en 1875 à la Faculté des lettres de Paris, M.  […] Couat croit pouvoir l’affirmer, la trop célèbre Clodia, dont Cicéron a parlé dans ses discours et dans ses lettres. […] C’était aussi le secret de la poétique de Théophile Gautier, que les lettres viennent de perdre. […] Il contient sur la situation politique en 1830 plusieurs lettres vraiment remarquables, qui font honneur à l’intelligence du poète.

613. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

Lorsque j’entends prononcer ce mot : lord Palmerston, ou que je lis les quatorze lettres qui le composent, il se forme en moi une image, celle du grand corps sec et solide, vêtu de noir, au sourire flegmatique, que j’ai vu au Parlement. […] La substitution va plus loin, et les chiffres, substituts des choses, reçoivent eux-mêmes des substituts qui sont des lettres. […] La lettre algébrique ne remplace pas le chiffre arithmétique tout entier avec sa quantité précise, mais seulement sa fonction et son rôle dans l’équation où il doit entrer. […] L’une et l’autre remplacent seulement quelque chose de l’objet imaginé, c’est-à-dire un fragment, un extrait ; le chiffre, un extrait plus complexe ; la lettre, un extrait moins complexe, c’est-à-dire un extrait du premier extrait.

614. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

Les véritables gens de lettres gémissent envoyant cette nuée de jeunes auteurs qui auraient peut-être du talent s’ils avaient quelques études. […] Trente Vadius ne feront jamais autant de mal aux lettres qu’un écolier en bonnet de docteur… » (Itinéraire de Paris à Jérusalem). […] Les plus froides compositions, les plus artificielles compilations des lettrés sans âme, n’avaient jamais atteint la médiocrité de certains vagissements d’âmes sans lettres, que nous avons vu acclamer récemment ! […] Depuis qu’il est à nouveau question de Renaissance Latine ou Grecque, on a oublié ceux qui les premiers l’avaient préconisée comme le remède sauveur, la panacée infaillible des lettres françaises.

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