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423. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. Lettres philosophiques adressées à un Berlinois »

Lettres philosophiques adressées à un Berlinois 23 décembre 1832. […] Les Lettres Berlinoises que M.  […] « Voici, dit l’auteur, quelques Lettres familières sur des sujets importants. […] Peut-être, après avoir parcouru ces Lettres, pensera-t-on qu’elles se rattachent à des études commencées, à un dessein général que je demande au temps la permission de poursuivre. » Les Lettres Berlinoises sont un dernier travail critique, un relevé analytique et pittoresque de la situation générale de la France après juillet, un hardi règlement de compte avec les hommes et les choses du passé, un déblaiement, en un mot, de ces débris sous lesquels nous sommes un peu plus écrasés qu’il ne conviendrait à des vainqueurs.

424. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1851 » pp. 1-9

, et apprendre à la France et au monde les noms de deux hommes de lettres de plus : Edmond et Jules de Goncourt. […] Et nous restons sans lire, les yeux charmés, sur ces vilaines lettres de journal, où votre nom semble imprimé en quelque chose qui vous caresse le regard, comme jamais le plus bel objet d’art ne le caressera. […] Déjà il touchait aux lettres et corrigeait les épreuves de son professeur Yanoski. […] La petite chose finie et baptisée : La Nuit de la Saint-Sylvestre, Janin nous donne une lettre pour Mme Allan. […] Nous pénétrons dans une tanière d’homme de lettres à la Balzac, où ça sent la mauvaise encre et la chaude odeur d’un lit qui n’est pas encore fait.

425. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Ce naturel, il l’avait de son vivant dans sa personne : aujourd’hui il ne semble pas toujours l’avoir dans son style qui n’est que de la conversation écrite, ni dans ses lettres même ou dans les mots qu’on cite de lui, dans ce qui ne vit plus. […] Un des épisodes qui se rattachent le plus à son nom et dont ses lettres ont consacré le souvenir, c’est le voyage qu’il fit, en 1787, jusqu’en Crimée, avec l’impératrice Catherine, son ministre Potemkine et tout le corps diplomatique, dont était M. de Ségur, représentant de la France. […] Le prince de Ligne y contribua ; il confesse tout ce manège, non pas dans ses lettres à la marquise de Coigny, écrites sur le moment et faites pour être vues, mais dans une relation écrite plus tard après l’événement, et qui peut se lire dans le XXIVe tome de ses Œuvres. […] Il y a une lettre du prince à un émigré des plus distingués, M. de Meilhan, ancien administrateur, homme de lettres et homme d’esprit. […] [NdA] Il a écrit à Catherine, sur la mort de Joseph II, une lettre qui a mérité de devenir historique.

426. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

On y trouve toutes sortes de pièces très mélangées, des histoires d’amour, des lettres de famille, des discussions de procès, des relations de guerre et de campagnes, des maximes, des portraits : l’auteur y entre pour très peu ; c’est l’homme de société, le vieillard oisif et amusé, qui vide pêle-mêle ses portefeuilles. […] Il a raconté dans une relation historique fort précise, et dans des lettres écrites au maréchal de Bellefonds, toute cette campagne de Hongrie contre les Turcs (1685). […] Si cette lettre habilement flatteuse avait pu être montrée au roi, il avait de quoi espérer de reprendre pied en cour, et peut-être serait-il devenu un personnage employé et utile, au lieu qu’il tourna encore au roman. […] Dans les lettres écrites pendant son séjour d’Italie (1685-1686), on le voit épris de plus d’une beauté soit romaine, soit étrangère. […] Ces lettres de Lassay à la princesse sont assez jolies, mais pâles ; ce n’est point là le langage de la passion vraie : il a beau dire en dénouant et en s’éloignant : « Il vaut mieux que je meure et que vous viviez moins malheureuse.

427. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Les lettres qu’elle écrivait à cette dernière, pendant son voyage d’Espagne, étaient lues de tout ce monde délicat ; on se les montrait discrètement, et Mme de Sévigné les goûtait fort : « Ce sont, disait-elle à sa fille, des relations qui font la joie de beaucoup de personnes. […] Mais les lettres en elles-mêmes justifiaient toutes les louanges. […] Sa gorge, au pied de la lettre, est déjà trop grosse, quoiqu’elle soit une des plus belles que j’aie jamais vues. […] C’est dans cette rivière si vantée du Mançanarès : au pied de la lettre, la poussière commence à y être si grande, qu’elle incommode déjà beaucoup. […] Dans cette renaissance, poussée si loin aujourd’hui, de toutes les productions plus ou moins distinguées du xviie  siècle, les Lettres de Mme de Villars n’ont pas eu la chance qu’elles méritent.

428. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Pour qui ne lirait que ces lettres de Marie-Thérèse à sa fille, il semblerait en ressortir clair comme le jour que le roi de Prusse, « ce mauvais voisin », ainsi qu’elle l’appelle, a tous les torts dans cette affaire de la succession bavaroise, qu’il se conduit en despote et en astucieux politique qui n’aspire qu’à semer la zizanie en Europe et à tout brouiller pour pêcher en eau trouble. […] On comprend très bien, en lisant les lettres de Marie-Thérèse à sa fille, comment elle fut amenée à cette démarche pacifique auprès de Frédéric, et aussi combien de telles avances durent coûter à la noble fille des Habsbourg. […] Ce mélange et ce conflit de sentiments contraires se peint à nu dans ses lettres ; nous assistons au flux et reflux de son âme : « Vous n’avez que trop bien deviné que la négociation échouerait. […] On ne trouverait, au contraire, dans les lettres de Frédéric écrites dans le même temps, que des louanges pour la grandeur d’âme et l’humanité de l’impératrice. […] Les tourments que lui causa cette guerre de 1778, et les inquiétudes qui se prolongèrent plus d’une année, durent hâter sa fin, La dernière lettre de Marie-Thérèse à sa fille est du 3 novembre 1780 : elle mourait le 29 du même mois, à l’âge de soixante-trois ans, heureuse de n’avoir pas plus longtemps vécu67.

429. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Mémoires, lettres, voyages : Mme de Rémusat, Marbot, Pasquier, Doudan, etc. […] Mémoires, lettres, voyages. […] Pour les lettres, des écrivains comme Constant d’abord, et Sand ou Mérimée, des artistes comme Delacroix et Regnault, en ont laissé d’intéressantes. […] Il se fit recevoir agrégé de philosophie, puis docteur ès lettres. […] Lettres, 1881, in-8, Calmann Lévy, 2. vol.

430. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Il pensait peu hors du cercle des lettres et de sa profession ; mais il était un habile ouvrier de la parole ; il avait ce que les anciens appelaient l’ore rotundo, le tour cicéronien ; il y visait en public. […] Cette lettre de Patru à d’Ablancourt, où se lit cet agréable récit, est restée dans le souvenir et vaut mieux pour nous aujourd’hui que tout le gros de ses œuvres. […] On a une lettre charmante de lui au chanoine Maucroix pour lui demander sa collaboration. […] Cette lettre de Patru à Maucroix, donnée pour la première fois par d’Olivet, ne sent pas du tout son vieillard de soixante-treize ans ; elle est pleine d’entrain, de cordialité, et elle a ce ton de camaraderie affectueuse qui se trouve si peu dans les lettres de Racine et de Boileau, et qui marque une date antérieure. […] Un choix de Patru, comme je l’entends, serait court : il se composerait de cette lettre à Maucroix, de celle sur la reine Christine, de deux pages sur d’Urfé, et de son agréable Notice sur d’Ablancourt.

431. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Lorsqu’il débuta dans les lettres, assez tard, tous ceux qui parlent de lui ont relevé, dès l’abord, cet air d’assurance et de fatuité. […] J’ai vu une lettre de lui écrite à l’une de ses sœurs d’Espagne à l’âge de treize ans, où il y a déjà, à travers l’écolier, du Chérubin et du libertin, une facilité courante et de la gaieté. […] Beaumarchais part, muni de lettres de Pâris-Duverney (y compris beaucoup de lettres de change), et appuyé de toutes manières auprès de l’ambassadeur. […] On fait circuler de fausses lettres de lui ou contre lui ; on insinue qu’il s’est défait par le poison de ses deux femmes, des deux veuves qu’il avait successivement épousées. […] [NdA] Il en profita si bien qu’on le soupçonna même de se l’être suscitée et « d’avoir fait courir contre lui la lettre injurieuse dont il avait tiré un si grand parti ».

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