Cependant M. le Conte de L’Isle aurait pu être très Indien encore et ne pas employer sans notes et sans vocabulaire (ce qui est par trop indien ou par trop indifférent à l’intelligence de son lecteur), cette tourbe de mots étrangers à peu près inintelligible.
., à ces chefs-d’œuvre d’impression pathétique et mystérieuse et de figures héroïques et fatales creusées dans l’imagination du lecteur comme aucun poète n’en creusa jamais à pareille profondeur dans l’imagination humaine… Non !
Cela ne serait pas vrai de la Tentation de saint Antoine ; c’est trop ennuyeux pour que le lecteur endure longtemps la fatigue que l’intérêt bizarre du roman carthaginois faisait bravement affronter. […] Un autre lecteur demande : « Pourquoi met-on ne après que quand celui-ci annonce un complément du verbe craindre ou de l’un de ses synonymes ? […] Les anecdotes, qui sont toujours agréables aux lecteurs, mais dont un goût sévère doit le plus souvent savoir éviter l’attrait un peu banal, ne sauraient guère, si on les choisit bien, être trop prodiguées dans un livre destiné aux enfants. […] Le lecteur jouira plus ensuite de ceux du cardinal. […] La Bruyère montre son art, qui est grand ; artiste supérieur, La Rochefoucauld cache le sien et, par une simplicité savante, trompe le lecteur superficiel.
Sans nous attarder aux brillantes tentatives du xviie et du xviiie siècle, et tout en donnant cette opinion de Voltaire qui veut que « les vers soient tellement faits que le lecteur ne s’aperçoive pas qu’on a été occupé de la rime », rappelons que Fabre d’Olivet, au commencement de ce siècle, s’éleva contre les ennemis de la rime, déclarant que « tout le mal que l’on dit d’elle n’est vrai qu’entre les mains d’un homme sans génie ou qui plaint sa peine », ce qui n’empêchera pas Mistral de nous donner une merveilleuse épopée et quelques poètes contemporains de mener bataille contre la rime. […] Et pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas initiés à « la surprise de style » de l’aimable poétesse, nous citerons ce sans doute gracieux petit fol Caprice, des Joies errantes : Une petite Folle Qui d’elle-même se rit Comme une folle ; Une petite folle aux clochettes de passion, Folle pour de bon ; Une façon plutôt bête de jouer son cœur À pigeon vole, Car, je vous demande, comment tout cela Pourrait devenir du bonheur. […] Alors, un instant, nous nous regardâmes avec dans les yeux, le poète, de la fureur, et moi, de la malice ; puis, nous partîmes d’un méridional éclat de rire, la bière et la conversation avaient été bonnes et nous eûmes te vague espoir que les lecteurs du Figaro ne s’en plaindraient pas. […] Mais des vers déjà publiés — je ne me fais point d’illusion — n’en paraîtront pas moins inédits à la grande majorité de vos lecteurs. […] Mais il fallait se borner… Le lecteur trouvera ce complément d’enquête dans le volume où nous espérons que M.
Je ne sais si toutes les lectrices de M. […] Elles ont frappé ou frapperont mes lecteurs. […] Le plaisir qu’il éprouve alors, il ne doute pas que le lecteur ne le partage. […] Jules Lemaître est jeune, heureusement pour lui et pour ses lecteurs, qu’il charmera longtemps. […] Le lecteur me pardonnera de ne pas lui parler de M.
Voilà un écrivain en qui le lecteur peut avoir confiance ! […] André Bellessort, alerte voyageur, a envoyé, plusieurs fois, aux lecteurs du Temps des lettres venues de loin, et qui furent très bien accueillies. […] Il mêle à ses statistiques, avec une coquetterie raffinée, toutes sortes de réminiscences livresques, qui, malgré leur bonne odeur d’humanisme, dépaysent un peu l’esprit du lecteur. […] Sir Hercules Forbes, gouverneur de la colonie du Gap, emmena dans son gouvernement le romancier Ryder Haggard, dont les innombrables lecteurs et lectrices croissent et multiplient dans les cités populeuses du Sud africain. […] Je laisse au lecteur le soin de décider laquelle des deux est la plus attrayante.
Ses lecteurs ont besoin de diversité, et son office est de les « fournir de beaux dits » : c’est l’office du poëte en ce temps179. […] Le poëte et son lecteur se sont figuré pendant une demi-heure des salles parées, des foules bruissantes ; un mince filet de bon sens ingénieux a coulé par-dessous la vapeur diaphane et dorée qu’ils se complaisaient à suivre ; c’en est assez, ils se sont amusés de leurs illusions fugitives et ne demandent rien au-delà. […] Le lecteur fait le signe de la croix en bâillant et s’en va. […] Le lecteur fera bien d’aller chercher dans le texte la réponse à ces deux dernières questions.
On est, quand on veut faire du Tacite (et tout bon rhétoricien en a fait un peu au collège), on est, dis-je dans un état de tension continue qui ne mène pas très loin et qui fatigue auteur et lecteur.
Je ne blâme point, croyez-le bien, ceux qui, ouvriers consciencieux et journaliers de la presse, ont pris le parti plus simple de mettre en volumes le plus tôt possible ce qu’ils distribuent de jugements et d’analyses sur tout sujet, de ramasser et de lier après chaque moisson leurs gerbes : on laisse ensuite au lecteur le soin de choisir entre ces improvisations d’un mérite ou d’un agrément nécessairement inégal, et d’en prendre ou d’en laisser.