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372. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 410

Ses Mémoires sur la Langue Celtique sont pleins de recherches, & font auguter avantageusement de la bonté du Dictionnaire Celtique, auquel il travaille depuis plusieurs années ; Ouvrage nécessaire pour débrouiller l’origine de notre Langue, & pour en faire connoître les développemens successifs.

373. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Avant-propos »

Ils nous faisaient observer que plusieurs avaient été traduites et éditées séparément, dans divers pays, en forme de brochure : l’une d’elles (l’Introduction à la métaphysique) était maintenant à la disposition du public en sept ou huit langues différentes, mais non pas en français. […] Telle d’entre elles, faite en anglais, n’avait jamais paru dans notre langue.

374. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 327

La connoissance du Grec, du Latin, de l’Italien, de l’Espagnol & de l’Anglois, n’affoiblit point en lui le véritable goût de sa Langue. […] Ses Dissertations, insérées dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, sont autant de morceaux précieux qui enrichissent ce Recueil, & prouvent que la délicatesse de notre Langue n’étoit pas moins familiere à leur Auteur, que celle des Latins.

375. (1923) Au service de la déesse

Claudel n’est pas « notre langue » ou langue de la terre natale, n’est donc pas le français. […] Or, la langue de M.  […] La langue de M.  […] La langue de M.  […] À moins qu’il n’ait voulu comparer une langue à un cheval !

376. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

À part quelques expressions qui conviennent plus au livre qu’au théâtre et sont trop raffinées pour dépasser la rampe, toute la pièce est écrite dans une très belle langue pleine de pensées et d’images. […] Stanislas de Guaita Hespérus, ce poème rayonnant de toutes les splendeurs de l’illuminisme svedenborgien, est unique dans notre langue. […] Dans les premières œuvres, mettons hors de pair Pierre le Véridique ; avec sa langue contournée, précieuse, sa surcharge presque d’expressions d’atmosphère et de mots chronologiques, il reste la meilleure évocation que nous ayons de l’ancienne civilisation de langue d’oc, avant l’invasion du Nord. […] La langue en est somptueuse, éclatante, un peu précieuse et obscure par endroits ; le vers est toujours d’un maître ouvrier qui possède et manie avec une incomparable habileté tous les secrets du rythme… [Le Temps (31 octobre 1898).] […] Mendès, qui a traduit les emportements et les désolations de l’enchanteresse légendaire en une langue poétique d’une réelle puissance et d’une richesse d’images infinie.

377. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Revenons aux Romanciers Grecs, ou du moins à ceux qui ont écrit dans cette langue. […] Leurs fabliaux étoient des Romans en vers rimés, écrits en langue Romance, langue bien défectueuse, & qui pourtant a produit la nôtre, comme la terre produit l’or, & l’épine la rose. […] Leurs ouvrages sont traduits dans notre langue, & chacun de nous a pu les juger au moins d’après la traduction. […] Hamilton, quoiqu’étranger, manioit notre langue avec une facilité bien rare jusqu’ alors. […] Le Sage avoit très bien connu & le génie de sa langue & les différents caracteres qui circulent dans la société.

378. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

La politesse passa du sénat aux ordres inférieurs, voire au plus bas étage du menu peuple ; et si en leur cause, on doit croire leur témoignage, ils ont effacé ensuite toutes les grâces et toutes ces vertus de la Grèce, et ont laissé son atticisme bien loin derrière leur urbanité. » Ici Balzac nous apprend que de son temps ce mot d’urbanité n’était pas encore reçu en France : il pense que quand l’usage l’aura mûri, et aura corrigé l’amertume de la nouveauté, nous nous y accoutumerons , comme à d’autres que nous avons empruntés de la même langue. […] Les grâces parurent encore sous les empereurs, mais elles parurent seules, car la majesté des paroles se perdit avec la liberté. » L’auteur rapporte les paroles de Cassius à Brutus avant les ides de mars : « Ces paroles, madame, sont les dernières que prononça la république avant de rendre l’âme… C’était le caractère de l’esprit de Rome, citait la langue naturelle de la majesté. » L’auteur finit par des observations sur les monuments qui restent de la conversation et des mœurs privées des Romains ; il exprime ses regrets sur leur rareté. […] La langue y gagne, la société aussi. […] Le maréchal de Beauvau, le chevalier de Boufflers, son neveu, à qui l’on ne reproche pas sans doute la pédanterie, ni la préciosité, ne laissaient jamais passer dans leur société une faute contre la langue, ni une locution douteuse, sans les relever.

379. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Aucune des langues modernes n’est favorable à la versification. […] Ils l’appellèrent une invention nouvelle & barbare, une production monstrueuse, enfantée dans le temps que les langues étoient informes. […] Les vers blancs des Italiens & des Anglois, dont la langue comporte les inversions & les enjambemens d’un vers sur un autre, ne sçauroient être une décision pour nous qui voulons que notre langue, toujours claire, toujours élégante, marche, en vers comme en prose, dans l’ordre précis de nos idées.

380. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Il n’y a pas très longtemps que l’Europe a secoué le joug de la langue latine, par laquelle les rédacteurs des lois et les dépositaires de la science mettaient une barrière entre eux et les peuples, ce qui était toujours une manière de remplacer la parole traditionnelle. […] II Cependant, comme il est facile de le sentir, la parole traditionnelle ne s’est pas retirée des institutions sociales au moment même où la langue écrite a paru, car toutes les révolutions sont successives et graduelles. […] Mais je vois, et il deviendra bientôt évident pour tous, que la poésie cherche un asile dans la prose ; et plus la langue écrite prendra de l’ascendant, plus la poésie cherchera les moyens de s’acclimater dans la prose ; car enfin il faut que cette noble exilée rentre un jour dans son héritage. […] Telle est l’origine des doctrines secrètes et des langues sacrées.

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