On a fait parler au sophisme le langage enflammé de la passion. […] Est-ce là l’esprit qui vous charme, le langage qui flatte votre oreille ? […] Leur langage est tout autre. […] Cette tirade déclamatoire n’est pas seulement le langage de la passion exaltée. […] Tuer un homme est un acte qui n’est en soi ni un bien ni un mal, et qui devient, selon le langage, un meurtre ou une victoire.
Mais l’élévation de langage de mon interlocuteur trahissait un homme hors ligne. […] C’était un langage tout nouveau que cette plainte éloquente qui s’élevait au-dessus de la société ébranlée par la terreur et par le deuil. […] Aussi ses œuvres, mélange d’érudition et de fantaisie, portent-elles un parfum d’outre-Rhin auquel l’exquise correction de son langage prête un charme tout nouveau. […] Vinet disait de Nodier : « Tout vit, tout palpite dans son langage ; jamais l’hymen d’un homme avec sa parole ne fut plus tendre et plus étroit. […] Jamais langage pareil n’avait frappé les oreilles françaises.
qu’entre le cri de l’animal et le langage de l’homme elles mettent ou elles creusent un abîme sur la profondeur duquel on ne jettera jamais aucun pont ? et qu’en faisant ainsi de l’existence du règne humain la condition du langage, elles la prouvent, — puisque nous parlons ? […] Elle est vraiment dans le sang de nos veines, et le langage, par exemple, ou le sentiment religieux ne nous sont pas plus innés. […] Cette fausse impartialité, ce désintéressement théorique dont on voudrait faire la vertu maîtresse de l’historien, n’ont de lieu, pour parler le langage de M. […] Gumplowicz le sait bien, et nous aussi, qui l’avons vu s’efforcer d’établir sur la possession du langage et du sentiment religieux l’existence d’un règne humain.
Il avait à dépeindre un fanatique religieux ; avant tout, il devait connaître le langage de l’inspiration religieuse, de la foi, de l’exaltation. […] Zola en emprunta le langage, sut faire parler à son héros la langue brûlante qu’avaient connue Jean Gersen et les fanatiques du moyen âge : c’est un mérite bien plus qu’un plagiat On sait toute l’importance qu’il attache aux détails précis, à la description exacte de tout ce qui fait ses héros. […] Et qu’on reconnaisse enfin au romancier le droit de laisser l’indignation parler un langage indigné, de montrer à son époque l’image de ses vices, de faire saiguer aux yeux de tous des plaies qu’on ne guérit pas, parce qu’on les a trop cachées ! […] Zola, qu’il n’y a aucune raison d’employer une périphrase pour désigner une chose, tandis qu’on a le mot propre sous la main ; nous verrons que Shakespeare et ses contemporains : Ben-Johnson, Fletscher, Marlowe, ne reculaient devant aucune crudité de langage, devant aucune observation humaine, quelque cruelle et amère qu’elle fût ; nous les verrons et Molière avec eux rechercher et mettre en évidence la cause des mauvais penchants : ce qui est tout le procédé naturaliste Seulement, Rabelais, Shakespeare, Molière étaient des faits isolés dans leur époque. Leurs contemporains, qui n’employaient leur gros langage que par grossièreté, n’avaient pas la science physiologique que l’on possède aujourd’hui, et qui permet d’étudier les influences physiques que subit l’homme moral ; les maîtres seuls avaient le génie, qui tient lieu de tout.
Puis après un silence, ses bras jetés hors de son lit, dans un étirement douloureux : « Oh, dans la vie, il n’y a peut-être que quelques jouissances littéraires, et quelques jouissances d’exquise gourmandise. » Samedi 1er juillet J’avais à table, près de moi, une femme aux yeux bistrés, au langage mélancoliquement polisson, à la distinction souffreteuse, au décolletage excitant. […] Les premiers, dans le langage argotique de la guillotine, s’appellent des : bing. […] Mardi 8 août Les impatiences des animaux, n’ayant pas le langage pour se faire entendre des humains, sont curieuses. […] Là-dessus, son père lui dit que, dans le langage non articulé, qui est la musique, Wagner lui a donné des sensations, comme aucun musicien, mais que dans le langage articulé, qui est la littérature, il connaît des gens qui sont infiniment au-dessus de lui, notamment, le nommé Shakespeare.
La Musique devient un langage expressif, une imitation vive & touchante : dès-lors c’est avec la Poésie que ses principes lui sont communs, & l’art de les juger est le même. […] Ce n’est que par les sens qu’ils sont instruits & affectés, & leur langage doit être comme le miroir où ces impressions se retracent. […] les paysans de la Fontaine ne parlent-ils pas le langage de la nature, & ce langage n’a-t-il point une élégante simplicité ? […] D’ailleurs ce langage inculte auroit du moins pour lui l’énergie de la vérité. […] Telle est l’origine du langage figuré, le seul qui convienne à la pastorale, par la raison qu’il est le seul que la nature ait enseigné.
Bernard Stamply, placé entre son amour pour mademoiselle de La Seiglière et la conscience de ses droits, intéresse constamment par la sincérité de son langage. […] Elle n’était pas assez familiarisée avec l’analyse du langage pour signaler les barbarismes d’acception qui font tache dans plus d’un alexandrin. […] Quelques grandes pensées exprimées en beau langage, quelques sentiments généreux présentés avec clarté suffisent à défrayer, dans ces conditions, le triomphe d’une soirée. […] Et qu’on ne prenne pas cette déclaration pour un jeu de mots, pour une fantaisie de langage ; qu’on ne croie pas que nous opposons le roi au royaume avec le seul désir de faire à M. […] Ponsard avec une certaine élégance, il n’a songé qu’à l’harmonie des vers et n’a gourmandé l’auteur ni sur la monotonie de la composition, ni sur l’incorrection du langage.
Ce langage franc, loyal, sonnant l’or pur, le ranime et lui plaît. […] Alors il enferme les anciens dans sa bibliothèque, il jette par-dessus bord les figures clichées du théâtre italien et choisit même la prose en lieu et place du langage obligatoire des vers ; puis, avec une hardiesse dont ses contemporains n’ont pu revenir de longtemps, il peint tous les travers qui le frappent dans cette vie de Paris : les modes excentriques, la prétention dans le langage, bref, toute cette éducation faussée qui dominait alors. […] Loyal est bel et bien un Normand et Molière lui fait patoiser le langage des gars de Rouen tout aussi bien qu’il fit parler à ses mégères de Monsieur de Pourceaugnac le patois du Languedoc ou celui de Saint-Quentin. […] Et l’auteur reprend, après Molière, restitue le vrai langage des Précieuses et nous parle de « l’agrément donné entre les deux sœurs (le lavement) ; et de la volupté de l’amour permis (le mariage) ». […] Combien a-t-il fait changer de langages précieux, aboli de turlupinades ?
Le boulangisme, surtout l’affaire Dreyfus, c’est-à-dire des manques graves de flair et d’intelligence, l’ont réduit peu à peu à une expression politique qui, si l’on en croyait le langage parlementaire, approcherait fort de zéro. […] Le langage du marchand de « petits » pois se meut nécessairement vers le fin, et le plus tôt possible, c’est-à-dire en niant d’abord le non-fin. […] Il y a dans le langage populaire un certain ton, un certain accent mis sur le mot : « la République », et où l’on reconnaît infailliblement cet indéfinissable sens spirituel. […] Le langage courant et populaire nous avertit mieux ici que les truismes de la basoche parlementaire. […] Mais on dut bientôt parler au paysan un autre langage, un langage à lui.