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186. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

L’une brûle de revoir son ménage ; l’autre veut bercer son enfant ; celle-ci chercher sa quenouille et filer son lin ; celle-là préparer ses laines, ou ployer ses tuniques et ses voiles. […] Mais d’où vient qu’il blâme l’une après avoir loué l’autre ? […] Le fait aura la même proportion dans l’une et l’autre, et marchera dans chacune d’elles par des circonstances qui naîtront successivement les unes des autres, et non les unes après les autres. […] En l’une de ces sources Plaute avait autrefois puisé chez les Latins les couleurs dont il peignit son avare. […] Ce soin de séparer ainsi l’une de l’autre les parties élémentaires, peut seul répandre la clarté sur les règles spéciales que nous voulons fixer.

187. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

L’intensité de l’une comme de l’autre est variable, mais la parole extérieure la plus faible est encore un bruit plus fort que la parole intérieure la plus forte. […] Ce dernier fait est rare d’ailleurs, ou du moins la création se mêle toujours à l’imitation, et elle est d’autant plus fréquente que sa part est moindre et celle de l’imitation plus grande dans les faits mixtes où il y a de l’une et de l’autre. […] Si enfin il s’obstine dans son effort infructueux, deux habitudes indépendantes peuvent se créer et coexister en lui, l’une, involontaire et purement musculaire, de mal parler extérieurement, l’autre, volontaire et psychique, de bien parler intérieurement. […] Des deux paroles, l’une nous est intérieure, elle fait partie de nous ; l’autre nous est extérieure, elle n’est que notre œuvre, elle fait partie du monde matériel. […] En effet, dire que, des deux paroles, l’une est extérieure, l’autre intérieure, ce n’est pas constater un fait ; l’extériorité de l’une et l’intériorité de l’autre ne nous sont pas données avec leurs éléments constitutifs ; l’extériorité ne fait pas partie de la parole extérieure, ni l’intériorité de la parole intérieure.

188. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Vous connaissez, à cinquante ans de distance, le mot de La Bruyère : « L’une des meilleures critiques que l’on ait faites sur aucun sujet est celle du Cid ». […] Ce qui est vrai de l’une ne paraît pas pouvoir ou devoir être entièrement faux de l’autre, et, puisque enfin, par des chemins différents, c’est au même but qu’elles fendent, il semble que la théorie de l’une doive ou puisse au moins éclairer celle de l’autre. […] et comment, par quels exemples établirait-on plus solidement que les moments de l’une et de l’autre ne coïncident point ? […] Mœurs et lois, littérature et religion, toutes ces parties de la civilisation soutiennent entre elles des rapports, ne peuvent pas être séparées l’une de l’autre, sont liées par des dépendances qui les rendent en quelque sorte, pour parler la langue de l’algèbre, fonctions l’une de l’autre. […] On oppose à l’une qu’elle n’est pas de bon goût, et à l’autre qu’elle est pleine de folies.

189. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Berthou, Erwan (1861-1933) »

Edmond Pilon Le poème final de la Lande fleurie est charmant et l’une des pièces, le Jardin des vingt vierges, est une chose exquise.

190. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Henry Bauër Hier, sur la scène de la Porte-Saint-Martin, devant le public transporté d’enthousiasme, un grand poète héroï-comique a pris sa place dans la littérature dramatique contemporaine, et cette place n’est pas seulement l’une des premières parmi les princes du verbe lyrique, sentimental et fantaisiste, c’est la première. […] Je vois à l’énormité de son succès deux causes, dont l’une (la plus forte) est son excellence, et dont l’autre est, sans doute, une lassitude du public et comme un rassasiement, après tant d’études psychologiques, tant d’historiettes d’adultères parisiens, tant de pièces féministes, socialistes, scandinaves ; toutes œuvres dont je ne pense, à priori, aucun mal, et parmi lesquelles il y en a peut-être qui contiennent autant de substance morale que ce radieux Cyrano, mais moins délectables à coup sûr, et dont on nous avait accablés ces derniers temps.

191. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

De là, sur notre scène, trois espèces d’œuvres bien distinctes : l’une vulgaire et inférieure, les deux autres illustres et supérieures, mais qui toutes les trois satisfont un besoin : le mélodrame pour la foule ; pour les femmes, la tragédie qui analyse la passion ; pour les penseurs, la comédie qui peint l’humanité. […] Il ne se fait pas bandit, il se fait bohémien. — On sent que la royauté absolue a passé pendant de longues années sur ces nobles têtes, courbant l’une, brisant l’autre.

192. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Et il y puise, sans les épuiser l’une et l’autre… Jamais poète n’a tordu plus vigoureusement un sujet que M.  […] Quelle différence admettent-ils entre l’une et l’autre ?

193. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 12

M. l’Abbé Collet n’a pas le mérite d’écrire élégamment, ni en Latin, ni en François ; mais il a dans l’une & l’autre langue celui de la clarté, de la netteté, de la méthode, qui convient parfaitement aux Ouvrages d’instruction.

194. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

C’est une vue essentiellement logique qui nous mène à joindre ces noms, et parce que, des deux idées poétiques dont ils sont les types admirables, l’une, sitôt qu’on l’approfondit, appelle l’autre et en est le complément. […] Rien donc de plus piquant et de plus instructif que d’étudier dans leurs rapports ces deux figures originales, à physionomie presque contraire, qui se tiennent debout en sens inverse, chacune à un isthme de notre littérature centrale, et, comblant l’espace et la durée qui les séparent, de les adosser l’une à l’autre, de les joindre ensemble par la pensée, comme le Janus de notre poésie. […] Mais, dans l’une des nuits précédentes, son amant ne l’a-t-il pas surprise elle-même aux bras d’un rival ?

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