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1027. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

L’abbé commandait alors je ne sais quelle milice royale ; il était épouvantable à voir, le visage labouré de cicatrices et les deux mâchoires soudées l’une à l’autre, en sorte qu’il ne pouvait parler. […] Qui sait si dans vingt ou trente ans nous ne retrouverons pas l’une d’elles sous un bonnet d’ouvreuse, ou gérante d’un family-hotel ? […] Et chacun aurait, bien entendu, le droit d’employer l’une ou l’autre, selon son goût ou ses prétentions, ou même selon les circonstances. […] Et j’en suis bien aise, car il vous arrivera infailliblement de deux choses l’une : Ou bien vous resterez ce que vous êtes : un humoriste quelquefois exquis. […] Comme l’une et l’autre chose sont fort rares, et comme la réunion des deux est un hasard absolument merveilleux et extravagant, je vous fais part tout de suite de ma découverte.

1028. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Dire qu’il n’y a que l’une au dessus de l’autre, c’est dire qu’il n’y a que la science au dessus du doute, et la lumiere au dessus des ténébres. […] S’il ne l’est pas, au lieu des deux plaisirs que j’en attendois, il me fait deux sortes de peines ; l’une, de demeurer froid où je devrois être émû ; l’autre, de sentir le défaut qui est la cause de mon ennui. […] Et la religion ne demandoit-elle pas également et la confiance pour l’une et l’obéïssance pour l’autre ? […] J’ai usé plus sobrement des comparaisons ; et par exemple, à la fin du second livre, je n’en ai pris qu’une, de près d’une douzaine qu’Homere entasse sans discrétion l’une sur l’autre. […] Un poëme dépourvû de sentences pourroit être très-moral, s’il y regnoit une idée constante et uniforme de la vertu et du vice, et si tout y étoit peint de maniere à inspirer de l’amour pour l’une et de l’horreur pour l’autre.

1029. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

On a prétendu que l’auteur a supposé mal-à-propos les ames dans ces sépulcres : mais on pouvoit se souvenir qu’il y avoit deux sortes d’ames chez les poëtes ancicns ; l’une étoit l’entendement, & l’autre l’ombre légere, le simulacre du corps. […] Les vers de dix syllabes ordinaires sont d’une autre mesure ; la césure sans hémistiche est presque toûjours à la fin du second pié, de sorte que le vers est souvent en deux mesures, l’une de quatre, l’autre de six syllabes ; mais on lui donne aussi souvent une autre place, tant la variété est nécessaire. […] Les médailles ne sont des témoignages irréprochables que lorsque l’événement est attesté par des auteurs contemporains ; alors ces preuves se soutenant l’une par l’autre, constatent la vérité. […] Mais vous pouvez de ces idées bisarres tirer deux grandes vérités ; l’une que les images sensibles & hyéroglyphes sont de l’antiquité la plus haute ; l’autre que tous les anciens philosophes ont reconnu un premier principe. […] Il y a deux sortes d’imagination, l’une qui consiste à retenir une simple impression des objets ; l’autre qui arrange ces images reçues, & les combine en mille manieres.

1030. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Cette nécessité où se trouvent les auteurs de donner à certains rôles plus d’importance et plus d’étendue qu’ils n’en doivent avoir, est un grand désavantage, et l’une des principales causes du bavardage et du fatras qui défigurent la plupart de nos tragédies modernes. […] Ces deux princesses tragiques veulent également venger la mort de leur père en faisant périr le meurtrier : l’embarras est que l’une rencontre dans le meurtrier son amant, et l’autre son bienfaiteur. […] Ces deux âmes paraissent faites l’une pour l’autre : Corneille a puisé dans l’histoire celle de César ; mais, rival de la nature, il a fait lui-même, à l’image de César, l’âme de Cornélie. […] Deux jeunes demoiselles, dont l’une fait un faux pas en passant auprès de Dorante, fournissent à cet apprenti galant l’occasion de débuter par un léger service. […] s’accordent toutes les deux à demander aux jeunes princes, l’une la tête de leur maîtresse, l’autre la tête de leur mère !

1031. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Attendons-nous, en conséquence, à ce que l’une de ces aubes, ou mieux, un de ces soirs, M.  […] Voici l’une des pièces de Philoméla. […] L’une des premières Sérénades n’a que trois strophes et fut adressée je ne sais plus à qui, hélas ! […] Ils ne nieront pas la vérité et n’imposeront pas le mensonge, mais sans vous détourner de l’une ils vous raviront avec l’autre. […] Vous ferez deux parts de votre pensée : l’une appliquée à la vie, l’autre livrée au rêve, dont ils seront les représentants suprêmes.

1032. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Les seuls livres que les femmes aient réussi, — œuvres épistolaires, mémoires, confessions, demi-romans déguisés sous l’une de ces formes, — sont écrits à la première personne. […] Oserai-je pourtant reprocher à l’une et à l’autre la double naïveté de croire à l’influence heureuse d’un enseignement moral abstrait et de le demander à l’État. […] L’une, dont le nom doit être précédé d’un grand P., a lu en bonne élève Alexandre Dumas fils. […] » Les subjonctifs de sa femme ne lui semblent-ils point s’avancer aussi importants et gracieux que le ventre du papa Prudhomme : « Dix-huit années passèrent sans que ni l’une ni l’autre ne songeassent à changer la situation ?  […] Et il est presque aussi difficile d’apercevoir un bout de jupe sous la toge de l’une que de deviner une culotte sous la toge de l’autre.

1033. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

C’est à un simple épisode de l’une et de l’autre que je veux m’attacher. […] En parlant de la « Treizième région », ou Marche d’Ancône, Alberti écrit : « On voit dans ce pays les montagnes les plus hautes de l’Apennin, sur l’une desquelles est construit le château de Santa Maria in Gallo. […] Celle-ci ressemble tellement à la légende italienne sur la Sibylle qu’il faut que l’une provienne de l’autre. […] La première se trouve dans le célèbre roman grec de Barlaam et Joasaph, l’une des productions les plus curieuses de la littérature byzantine. […] Je ne connais pas, en français, de version isolée de notre conte d’après le Barlaam, mais on en a publié trois en allemand, l’une de Boner, l’autre attribuée au Stricker, la troisième anonyme, qu’on trouvera toutes indiquées ou reproduites dans Gœdeke, Dos deustche Mittelalter (p. 640, 650, 671).

1034. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Le lecteur se perd dans tous ces détails, il faut un grand effort de mémoire pour reconstruire un ensemble dont chaque partie est si distante l’une de l’autre. […] la passion brûlante et la chasteté glacée y perdent l’une ses feux, l’autre sa froideur. […] Si sans ces avertissements vous ne reconnaissez pas le vice et ne le repoussez pas, de deux choses l’une : ou c’est que le vice est mal peint, ou c’est que vous n’avez pas de sens moral. […] Si jamais elles avaient été égales aux hommes, elles n’auraient pu être mises dans cette infériorité dont elles se plaignent : il est impossible que de deux forces égales l’une surmonte l’autre. […] … De deux choses l’une : ou l’on doit sacrifier la forme à l’idée ou l’idée à la forme ; pour ma part je n’hésiterai jamais.

1035. (1774) Correspondance générale

Je suis entre deux puissances dont l’une me montre le bien et l’autre m’incline vers le mal. […] Cependant il s’est trouvé que l’une de ces choses n’était pas et que l’autre n’a point eu lieu. […] Le câble qui tient et comprime l’humanité est formé de deux cordes ; l’une ne peut céder sans que l’autre vienne à rompre. […] En allant, j’ai fait deux maladies, l’une à Dresbourg, l’autre à Nerva ; deux inflammations d’entrailles. […] L’édition va son train ; nous gémissons sous deux presses, l’une à Amsterdam, l’autre ici.

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