L’Académie est intéressante, comme les magazines, les journaux brésiliens ou les fonds secrets, au point de vue argent. […] Les journaux s’occupent d’elle. […] Voici un fait : Je causais l’année dernière avec le directeur jeune, intelligent et lettré d’un journal hebdomadaire sérieux, suivi par la bourgeoisie « au courant ». […] Eh bien, ce directeur, intelligent et lettré, comme il désirait publier un roman dans son journal, et que, pour m’éclairer sur le degré et le ton des ouvrages qu’il souhaitait, je lui demandais : « Voyons !
Le violent, l’intempérant, l’extravagant (pour les bourgeois), l’indécent Richepin, l’impie Richepin, ce Capanée qui fourbit actuellement et damasquine ses Blasphèmes, se resserre tout à coup, se ramasse, se froidit, se simplifie, se métamorphose, et produit un roman d’analyse impartiale et patiente, — patiente… à impatienter le journal dans lequel il l’avait publié d’abord en feuilleton, et qui, lui, l’a raccourci, haché et châtré, ne voulant pas en perdre tout, puisqu’il l’avait payé à l’avance, et disant comme ce grand poète, qui n’est pas le Père prodigue, à son fils qui n’avait plus faim : « Mange donc cette côtelette encore, puisqu’elle est payée. » Le public, moins despotisé, n’a mangé qu’une partie de la côtelette de M. […] L’auteur de La Chanson des gueux a une si méprisante indifférence pour les journaux et l’opinion qu’ils font, qu’au sien il s’est détourné de son œuvre, avec une légèreté qui n’est pas même un stoïcisme, et qu’il a laissé opérer sur sa personne les sordides et lâches ciseaux de l’industrialisme qui l’ont dépecée. […] Il est de la famille des écrivains qui, de toute éternité, ont mis de leur âme dans ce qu’ils écrivent, et qui ajoutent de leur âme à cette sotte et à cette brute qu’on appelle la nature, qu’on mutile (comme le journal qui a mutilé Madame André) quand on ne fait que la copier platement, cette nature… M.
Destinés à paraître dans un journal sous cette forme de roman-feuilleton qui peut se permettre tant de hors d’œuvre et de bavardages, les romans actuels de Feydeau sont tout aussi victimes de la forme qu’ils ont revêtue que des idées fausses et des facultés décroissantes de leur auteur. […] … Que cette littérature de feuilleton fût restée modestement au bas de ces journaux que le vent de chaque jour emporte vers ces cabinets où s’en allait le Sonnet d’Oronte, la Critique n’aurait point à en parler… Mais, après le succès fait par les portières de loge ou de salon, que l’auteur nous donne comme des œuvres cette littérature de feuilleton, aussi éphémère que les articles de mode de madame de Renneville, la Critique a vraiment le droit de s’instruire en faux contre tant d’aplomb, et de dire à ces trois volumes : « Vous ne passerez pas ! […] Les abonnés, dont dépend le journal, n’auraient peut-être pas accepté la monstrueuse et basse immoralité du monsieur dont Feydeau a distillé les infamies dans son roman, si, de temps à autre, l’auteur n’eût montré une indignation honnête, et allongé, pour l’acquit de la conscience publique, un coup de fouet à l’indigne animal qu’il conduit l’espace de trois volumes dans le brancard de son feuilleton.
— L'État, journal quotidien, par Charles Didier, paraît : c’est pauvre et creux et sans avenir… — Une chose piquante ! […] A propos de ce discours, le Journal de Saône-et-Loire rapporte gravement « qu’un des planchers de l’estrade, sur laquelle M. de Lamartine était monté, a été acheté pour un prix assez élevé.
C’est ainsi que nous usons de la Vie d’Henriette Renan, et très souvent j’ai admiré la parfaite délicatesse littéraire des journaux français qui tous ont écarté l’idée, assurément fort tentante, de donner à leur public ces pages fameuses. […] (Le Journal, 17 mars 1892).
Maurice Talmeyr, dans un éreintement de mon Journal, m’accuse de travailler à faire oublier la place, que mon frère a dans notre œuvre. […] Cette vie de chaque jour, entre l’éreintement et l’apothéose, me met dans un état nerveux, que j’ai hâte de voir finir, et qui me permettra de me mettre tranquillement à la correction de mon huitième volume du Journal, et à la composition de mon livre sur Hokousaï. […] Et là-dessus, l’on m’apprend que Poincaré a la grippe, et l’on me demande, si le banquet doit avoir lieu après-demain, sur le doute émis par Le Gaulois, et répété par plusieurs journaux. […] Ce soir, le sculpteur Lenoir se présente chez moi, avec deux journaux à la main, dont l’un dit que le banquet a lieu, dont l’autre dit qu’il n’a pas lieu, et demande à Pélagie, quel est le journal qui dit vrai, et je pense, un peu anxieusement, aux gens, qui vont avoir le nez cassé, à la porte du Grand-Hôtel. […] C’est peut-être l’unique médecin, qui a eu l’idée de demander à ses malades, un journal, heure par heure, de leurs souffrances et de leurs malaises du jour et de la nuit.
Voilà pourquoi, au lieu de mener de front trois romans dans trois journaux quotidiens, il ne fera plus, les uns disent que douze, les autres dix-huit volumes pour la Presse. […] Ce journal est l’impartialité même ; car, tout en rognant çà et là quelques bribes des éloges qu’on vous attribuait, M. […] Buloz sait que nous avons l’habitude de publier nos œuvres, d’abord dans un journal et ensuite en volumes. […] Un seul journal a soutenu M. […] Ce journal est le Corsaire-Satan.
Cette censure, dont les gouvernants auraient plus besoin que jamais, est devenue enfin là-bas insupportable et presque impossible, et voilà du Rhin à la Vistule un mouvement de presse indépendante, une ligue généreuse pour le maintien des journaux libéraux, analogue à notre coalition contre la censure en 1827. […] Guiran vient de donner une traduction élégante ont été récemment écrites de Paris à quelque journal d’Allemagne, et elles ont trait aux événements de ces vingt derniers mois.
[Le Journal (7 octobre 1897).] […] [Le Journal (15 juillet 1898).]