Une Jeune personne occupée à lire une brochure avec un chien sur ses genoux ; l’Harmonie sous la forme d’une Venus ailée qui joue de la harpe et l’Espérance qui nourrit l’Amour.
Nous ne songerions donc point à le lui reprocher, s’il ne tenait absolument à jouer l’homme sensible. […] Il courut revoir les lieux bienveillants où il s’entretenait avec le jeune amoureux. « Le seuil sur lequel les enfants du voisin avaient joué tant de fois était souillé de sang. […] Devant sa fureur inflexible, le pilote prudent serre les voiles ; le vent et les flots jouent avec le bateau tourmenté. […] … Pourtant, il tient ferme au gouvernail ; le vent et les flots jouent avec le navire, le vent et les flots ne jouent pas avec son cœur ; son regard impérieux contemple l’abîme en fureur, et qu’il échoue ou qu’il aborde, il se fie à ses dieux. […] C’est plus tard seulement que la modeste scène de Weimar prit une importance considérable, lorsque Schiller y fit jouer ses derniers drames.
. — C’est qu’ici joue un mécanisme dont l’emploi est universel dans notre intelligence. […] II Pour nous en convaincre, considérons des exemples ; ceux qui nous ont servi pour comprendre l’apparence nous serviront pour comprendre la rectification. — Soit une comédienne excellente qui simule très bien la douleur ; devant elle, nous arrivons presque à l’illusion ; un spectateur novice ou passionné y arrive tout à fait ; témoin ce soldat de garde qui, sur un théâtre d’Amérique, voyant jouer Othello, cria tout d’un coup : « Il ne sera pas dit que devant moi un méchant nègre ait tué une femme blanche » ; sur quoi il ajusta l’acteur et d’un coup de fusil lui cassa le bras. — Nous n’allons pas si loin ; mais quand la pièce est très bonne et imite de très près la vie contemporaine, aujourd’hui encore, dans une première représentation, les exclamations supprimées, les rires involontaires, cent vivacités montrent l’émotion du public. […] » et presque aussitôt : « Mais c’est une actrice, elle joue très bien son rôle !
Elle entend qu’on écrive et qu’on joue, qu’on pense, qu’on déclame et qu’on meure à sa guise. […] Ces scènes incohérentes se jouent à part, ainsi qu’une seconde partie et une troisième. […] en effet Molière jouait les rôles à manteau, il remplissait celui du Malade imaginaire peu d’heures avant sa mort, et il y avait longtemps que Boileau lui reprochait de se donner ainsi en spectacle, et surtout de venir livrer son dos aux coups de bâton.
Les plus avisés, ceux devant lesquels on ne dit rien impunément, vont plus loin ; ils savent saisir une première ressemblance entre les caractères des hommes et ceux des animaux : j’en sais qui ont cru voir telle de ces fables se jouer dans la maison paternelle. […] Il souffre nos humeurs, il joue avec la même grâce pour le vieillard que pour l’enfant. […] Or tandis que ce grand homme, toujours généreux, vantait, dans l’Amour médecin, « les airs et les symphonies de l’incomparable Lulli », celui-ci travaillait sous main à déposséder la troupe de Molière du droit de jouer des pièces mêlées de chant et de musique.
Et de même, s’il est plus noble d’écrire une symphonie que de jouer au bridge, nous comprendrons fort bien que le bridge ne soit pas à dédaigner pour celui qui n’a pas de symphonie à écrire, ou qui, en ayant composé une, désire varier ses plaisirs. […] Il jouera la partie en admettant que l’adversaire peut la gagner et que cela ne bouleversera sans doute pas l’ordre du monde. Il jouera de son mieux et s’efforcera vers le triomphe, mais se gardera peut-être aussi des joies outrecuidantes et des désillusions amères.
J’aimerais à raconter toutes les aventures que mes vertus sulpiciennes m’amenèrent et les tours singuliers qu’elles m’ont joués. […] Observer, dans un monde qui n’est plus fait pour la civilité, les bonnes règles de l’honnêteté d’autrefois, ce serait jouer le rôle d’un véritable niais, et personne ne vous en saurait gré. […] Je ne conclus rien de là, sinon que l’effort inconscient vers le bien et le vrai qui est dans l’univers joue son coup de dé par chacun de nous.
N’est-ce pas, de l’autre, se jouer des instrumens de sa propre vanité ? […] On le lit sans se fatiguer ; il ne présente que la fleur des sujets ; il réveille par des antithèses ; il voltige d’objet en objet ; il a l’art de saisir les contrastes ; de se jouer avec la saillie, de remplacer le raisonnement par l’épigramme ; enfin, il aime mieux mentir & déchirer, que d’être froid ou ennuyeux. […] Jamais Homme fut-il plus le jouer de son amour-propre, de son esprit, de son imagination, de son cœur, & de sa fausse raison !
Et il tire des rayons un volume : Théâtre de M. le comte de Montalembert, joué sur le théâtre de Montalembert… Votre tableau de Paris m’a vivement intéressé, c’est bien curieux… Je vous ai écrit… Oui…. […] Les oiseaux jouent, confiants, sans peur, s’approchant tout près, entre ces jambes qui ne courront plus. […] … Le joli causeur à la malice amusante que ce Banville, et tout ce qu’il raconte sur le théâtre qu’on ne lit pas, avec des aperçus si philosophiquement blagueurs, et les portraits si bien mordus à l’eau-forte qu’il enlève des comédiens et des comédiennes, et le délicieux comique et le parfait acteur qu’il est pour jouer ce monde des planches, et l’art unique qu’il a, avec son ironie flûtée et poignardante, d’exposer les dessous infâmes ou ironiques des choses des coulisses… Et les paradoxes charmants, énormes, stupéfiants, les paradoxes de lettré, où au fond de l’exagération hyperbolique, existe toujours un grain infinitésimal de vérité ou de bon sens, et qui sortent de sa bouche à tout moment.