J’ai vu des fossoyeurs creuser une fosse et jouer avec des têtes de morts en chantant des airs à boire ! […] Des diables en enfer s’amusent à disputer sur la grâce, sur le libre arbitre, sur la prédestination, tandis que d’autres jouent de la flûte. […] Quand la troupe de Molière donna Les Précieuses ridicules, la pièce fut jouée avec un applaudissement général, dit Ménage, et il est probable que les gens d’esprit de l’ancien hôtel Rambouillet applaudirent plus haut que tout le monde. […] Le roi, les reines, les dames, les courtisans prirent leurs places, les violons jouèrent, la toile se reploya, et, sous les yeux de cette cour voluptueuse et brillante, apparut l’intérieur de la maison d’Orgon et Tartuffe. […] Pendant cinq ans, le Tartuffe ne put être joué en public.
Il jouait à la philosophie encore plus qu’aux échecs du café Procope. […] ne furent pas repris, si ce n’est le Père de famille, dont La Harpe a dit qu’il « n’y a pas de pièces aussi peu suivies », et qui fut, nonobstant, joué jusqu’en 1833, pour définitivement disparaître. […] Champfleury, ont positivement demandé à plusieurs théâtres de jouer la comédie de Diderot : Est-il bon ? […] Les pièces qu’il a fait jouer ou qu’il pouvait faire jouer sont peu nombreuses : c’est le Fils naturel, le Père de famille, les Pères malheureux, le Joueur, imité de l’anglais, et la comédie de : Est-il bon ? […] C’est la vérité : Diderot, ce charlatan éblouissant qui joue l’inspiré et fait la Pythie dans sa robe de chambre, cesse d’être saltimbanque quand il s’agit d’art.
L’excellente comédienne jouait un acte de Severo Torelli. […] Vous y jouerez des pièces d’académiciens et vous ne tarderez pas à être nommée sociétaire à demi-part. […] Moi qui vous parle, j’y ai plusieurs fois joué la comédie. […] Je m’en souviens, car c’était moi ; et j’étais fier de porter un si joli nom, mais désolé de jouer un si vilain personnage. […] Il y a vraiment trop longtemps, ma cousine, que nous n’avons joué au noble jeu des citations.
. — Avant la fin du jour, un acte en vers, lumineux, souple, entraînant par la grâce des scènes et le cliquetis des gaîtés ironiques, vient d’être reçu aux « Escholiers » et sera joué au mois de février prochain.
comme vous avez raison de jouer du fifre, mon cher Goudeau.
Louis Aurenche Nous faisons la connaissance des quatre frères Tisseur : Barthélemy, un sensitif et un amoureux ; Jean, savant et poète, plus savant que poète ; Alexandre, voyageur à la narration colorée, et enfin le dernier disparu, Clair, le plus poète des quatre, littérateur du plus haut mérite, d’un parfait et pur hellénisme, dans l’œuvre duquel se joue doucement un rayon de l’art antique.
Voit-on sur quelque théâtre libre un drame joué entre des êtres qui se nomment Cœur, Haine, Joie, Silence, Souci, Soupir, Peur, Colère et Pudeur ! […] Laissons qu’ils jouent, pendant que celui-ci nous accueillera et nous dira un peu de son rêve. […] Ses paupières énormes jouent avec la brise et paraissent vivre. […] Saint-Pol-Roux joue d’une cithare dont les cordes sont parfois trop tendues : il suffirait d’un tour de clef pour que nos oreilles soient toujours profondément réjouies. […] Dire, par exemple, joue en fruit, parce que l’on dit une joue en fleur, pour vermeille.
Songez donc que cette comédie se joue contre Delacroix depuis 1822, et que depuis cette époque, toujours exact au rendez-vous, notre peintre nous a donné à chaque exposition plusieurs tableaux parmi lesquels il y avait au moins un chef-d’œuvre, montrant infatigablement, pour me servir de l’expression polie et indulgente de M. […] Nous verrons donc des moutards antiques jouer à la balle antique et au cerceau antique, avec d’antiques poupées et d’antiques joujoux ; des bambins idylliques jouer à la madame et au monsieur (Ma sœur n’y est pas) ; des amours enfourchant des bêtes aquatiques (Décoration pour une salle de bains) et des Marchandes d’amour à foison, qui offriront leur marchandise suspendue par les ailes, comme un lapin par les oreilles, et qu’on devrait renvoyer à la place de la Morgue, qui est le lieu où se fait un abondant commerce d’oiseaux plus naturels. L’Amour, l’inévitable Amour, l’immortel Cupidon des confiseurs, joue dans cette école un rôle dominateur et universel. […] S’il est aveugle, c’est l’enflure de sa joue de cochon qui lui bouche la vue. […] ; mais baser un succès sur de pareils éléments, n’est-ce pas jouer un jeu, sinon déloyal, au moins dangereux, et susciter une résistance méfiante chez beaucoup de gens qui s’en iront hochant la tête et se demandant s’il est bien certain que les choses se passassent absolument ainsi ?
C’est ainsi que les joueurs croient que l’art de jouer fait tout, et qu’ils ne veulent rien attribuer qu’à ce qui dépend d’eux. […] Le fond de sa pensée attaque toujours ses supérieurs, quoique avec l’abord humble, honteux et embarrassé à leur égard, sans se jouer pour cela, mais par habitude ; mais il ne se ravale pas pour cela avec les inférieurs, ce qui est la suite de ce caractère chez les gens véritablement généreux ; au contraire, il y porte un air important et distrait qui en impose aux égaux et qui le fait respecter des inférieurs. […] On suit bien chez d’Argenson la maladie qui précéda cette venue de Rousseau, le persiflage par bel air ou l’affectation fausse de sensibilité de la part de ceux qui en manquaient le plus : « On ne voit, dit-il énergiquement, que de ces gens aujourd’hui dont le cœur est bête comme un cochon, car ce siècle est tourné à cette paralysie du cœur ; cependant ils entendent dire qu’il est beau d’être sensible à l’amitié, à la vertu, au malheur ; ils jouent la sensibilité presque comme s’ils la sentaient. » Le grand mérite de Rousseau fut de sentir avec vérité ce qu’il exprima avec force et quelquefois avec emphase : car par lui on passa brusquement de la presque paralysie du cœur à une sorte d’anévrisme soudain et de gonflement impétueux.