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257. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Leurs maris, qui sont des plus jaloux de l’Espagne, avaient beau jeu à les tenir sous des verrous solides, derrière des fenêtres savamment grillées. […] Le jeu, le trente par force, la prime, les alburs, le chilindron, la triomphe, le reynado, les dés, prirent le reste.

258. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Et, au sujet de ce bois exploité, j’aurais mille belles anecdotes qui me sont arrivées, soit avec Frosino de Panzano, soit avec d’autres qui voulaient m’acheter de cette coupe ; et Frosino, entre autres, en envoya prendre un certain nombre de cordes (carlate) sans m’en prévenir, et sur le prix il voulut me retenir 10 livres florentines que je devais, disait-il, depuis quatre ans, et qu’il m’avait gagnées au jeu de criccrac chez Antoine Guicciardini. […] Après le repas je retourne à la taverne : j’y trouve ordinairement l’hôtelier, un boucher, un menuisier et deux chaufourniers ; je m’encanaille avec eux tout le reste du jour au criccrac ou trictrac, jeux pendant lesquels surgissent entre nous mille disputes, mille chocs de paroles injurieuses, et où le plus souvent on conclut pour un quatrino (un sol), et où on ne nous entend pas moins crier de là à San-Casciano. […] « Quant à mon ouvrage du Prince, s’ils prenaient la peine de le lire, ils verraient bien que les quinze années passées par moi au service, au maniement des affaires de la république, je ne les ai employées ni au jeu ni au sommeil. […] C’est le meilleur parti qu’elle puisse prendre, car elle vivra plus aisément sans moi, qui lui suis à charge, attendu que j’ai été accoutumé toute ma vie à l’aisance, et que je ne puis m’astreindre aussi rigoureusement qu’il le faudrait à la parcimonie nécessaire. » XI N’est-ce pas un jeu bien ironique du destin que de voir le premier homme d’État et le premier écrivain de l’univers aspirer, pour gagner son pain, à apprendre à lire aux enfants des paysans dans un village privé de maître d’école ! […] Ce chapitre atteste combien Machiavel avait dévisagé la fortune à force de réfléchir sur ce que le vulgaire appelle ses jeux !

259. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Nul héroïque intérêt n’est en jeu ; il ne s’agit ni de patrie, ni de guerre, ni de religion, ni de politique : il n’est question que des amours du chevalier Walter et de la fille d’un orfèvre, et ce cadre étroit suffit à l’évocateur infaillible pour concentrer tout un monde de sensations, de passions et d’idées. […] Les jeunes gens célèbrent par des chansons, des rondes et des jeux la veillée du grand jour de Saint-Jean. […] Quatrièmement, il est intéressant de voir comment Fourcaud décrit les instruments de l’orchestre : « une épigramme des clarinettes, une médisance des bassons, une bouffonnerie des tubas, une facétie des cors en sourdine »… Le jeu des instruments, leurs caractéristiques expressives, la recherche des correspondances se manifeste ici dans des termes littéraires. Enfin, dans la seconde partie, Fourcaud relève l’expression de l’orchestre, le jeu des thèmes, des leitmotive ; il commente l’action ou les paroles des personnages : « Ce qu’ils avouent, les instruments le confirment ; et ce qu’ils taisent, la symphonie le révèle ». […] Un savant jeu de colonnes crée l’illusion que les chanteurs sont plus grands que nature.

260. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Les arbres les plus élégants, mariant avec grâce leurs flexibles rameaux courbés sous le poids des fruits et des fleurs, se balancent au souffle du zéphyr qui leur dérobe en passant les plus suaves odeurs, et les répand au loin dans les airs ; sur la pelouse émaillée, des troupes de Gandharvas et d’Apsaras (sorte de nymphes dans la mythologie indienne), brillantes de jeunesse, se poursuivent dans leurs jeux folâtres, et glissent d’un lieu à l’autre comme des ombres légères. […] Son enfance rappelle les jeux d’Hercule au berceau. […] Quand un enfant accourt vers son père et qu’il se précipite dans son sein pour l’embrasser, quoique tout couvert de la poussière qu’il vient de soulever dans ses jeux, quelles délices sont comparables à celles dont l’enivre ce baiser ? […] « Que les buffles », dit-il, « que les buffles agitent dans leurs jeux, en la battant violemment de leurs cornes, l’eau dans laquelle ils se seront abreuvés ; que les biches, réunies en troupe, ruminent tranquillement à l’ombre ; que les vieux sangliers broient sans crainte le jonc de leurs marais fangeux, et que mon arc se repose, la corde détendue !  […] Pauvre petit, pourquoi t’attacher encore à une ingrate qui se résout ainsi à abandonner le compagnon de ses jeux ?

261. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Tel est le mécanisme de la perception, et tel est, à notre sens, celui de la mémoire, que la fausse reconnaissance résulterait naturellement du jeu de ces deux facultés si un mécanisme spécial n’intervenait aussitôt pour l’annuler. […] Il y aurait d’abord l’entrée en jeu de certaines cellules, et ce serait la perception, puis une trace laissée dans ces cellules une fois la perception évanouie, et ce serait le souvenir. […] Ceux mêmes d’entre nous qui résistent le plus à cette tendance, qui croient apercevoir dans la pensée autre chose qu’un jeu d’images, ont de la peine à se persuader que le souvenir d’une perception se distingue radicalement de cette perception même : le souvenir devrait en tout cas, leur semble-t-il, être exprimable en termes de perception, s’obtenir par quelque opération effectuée sur l’image. […] Elle nous montre qu’on peut perdre ses souvenirs visuels sans cesser de voir et ses souvenirs auditifs sans cesser d’entendre, que la cécité et la surdité psychiques n’impliquent pas nécessairement la perte de la vue ou de l’ouïe : serait-ce possible, si la perception et la mémoire intéressaient ici les mêmes centres, mettaient en jeu les mêmes mécanismes ? […] Quant à la cause prochaine, elle doit être cherchée ailleurs, dans le jeu combiné de la perception et de la mémoire.

262. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

C’est mon seul atout, (temporel), dans ce terrible jeu. […] La balle, partie d’un certain jeu, a été reçue dans un autre jeu. […]   C’est celui qui met le jeu en train qui doit prévoir les accidents du jeu. […] Trouver un nom qui n’existe pas, ça c’est le fin jeu. […] Cela c’est le vieux jeu, toujours bon, le premier jeu, l’ancien jeu, le (vieux) Balzac.

263. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barthélemy, Auguste (1796-1867) »

Édouard Fournier L’Épître à M. de Chalabre, administrateur des jeux à Paris, nous fait une confidence.

264. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 18-19

Avant de s’égayer dans les jeux d’une Muse badine, M. de Lafare avoit manié les crayons de l’Histoire.

265. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 437-438

PALAPRAT, [Jean] Secrétaire des Commandemens de M. de Vendôme, de l’Académie des Jeux Floraux, né à Toulouse en 1650, mort à Paris en 1721.

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