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1701. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Heureux qui, l’ayant découverte et pressentie avant la foule, y sait demeurer intérieur et fidèle, la voit croître, s’épanouir et mûrir, jouit de son ombrage avec tous, admire ses inépuisables fruits, comme aux saisons où bien peu les recueillaient, et compte avec un orgueil toujours aimant les automnes et les printemps dont elle se couronne. » Douces promesses, oui, consolantes paroles ! […] » Enfin l’orateur finit en adjurant la foule d’avoir patience, M’attendre les événements, de ne point troubler l’ordre intérieur, de songer que l’ennemi foule le sol de la patrie… cent autres badineries !

1702. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

L’alexandrin apprit de l’hexamètre grec la césure mobile, les variétés de coupes, les suspensions, les rejets, toute cette secrète harmonie et ce rhythme intérieur si heureusement retrouvés par le chantre du Jeune Malade, du Mendiant et de l’Oarystis. […] Aux Méditations succédaient les Harmonies, aux Orientales les Feuilles d’automne, les Rayons et les Ombres, les Voix intérieures ; aux Contes d’Espagne et d’Italie, le Spectacle dans un fauteuil ; aux Poésies de Joseph Delorme, les Consolations, les Pensées d’août, et autour de chaque génie l’admiration groupait des imitateurs.

1703. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Avec les deux volumes de l’Avènement de Bonaparte, il entreprenait un second cycle ; et il appliquait à la politique intérieure de la France la même méthode qui lui avait servi à éclairer la politique extérieure de ce pays. […] — Jules Lemaître considéra que l’esprit de notre pays était en butte à divers ennemis : il résolut de guerroyer contre les ennemis de l’intérieur, les plus dangereux parce qu’ils connaissent la place.

1704. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Il faut qu’on s’accoutume de bonne heure avec nous à ces contrastes, sans lesquels on ne comprendrait rien au vrai comte de Maistre, à celui qui a vécu et qui n’est pas du tout l’ogre de messieurs du Constitutionnel d’alors, mais un homme dont tous ceux qui l’ont connu vantent l’amabilité et dont plusieurs ont goûté les vertus intérieures, vertus résultant (comme on me le disait très-bien) de sa soumission parfaite  : intolérant au dehors, tout armé et invincible plume en main, parce qu’il ne sacrifiait rien de ses croyances, il était, ajoute-t-on, aimable et charmant au dedans, parce qu’il sacrifiait sa volonté.

1705. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Et, après la promenade au bois… et la résurrection de la petite morte, l’entrée dans le village où çà sentirait le laitage, une étable pleine d’un rhythme lent d’haleines et de grands dos ; un intérieur à la Téniers : Les lunettes de la grand’mère Et son nez long Dans son missel...

1706. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Est-ce que Rodrigue et Chimène, est-ce que madame de Clèves, ne sont pas conçus et créés par ces beaux génies à leur propre ressemblance, à leur propre image, à leur image intérieure ? […] Les pensées des vrais poètes, brûlantes et brillantes de la flamme intérieure qui les consume, sont pareilles à ce vin de la côte du Vésuve, si exquis qu’on l’appelle larme du Christ, et qui croît sur un sol incessamment chauffé par le feu souterrain du volcan.

1707. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Il y avait, dans l’état intérieur de l’Europe, quelque chose de plus grand encore que ce prodigieux épisode ; c’était la cause même de ce mouvement ; c’était la religion, le pouvoir pontifical ; c’était la liberté naissant en Italie, à l’ombre sanglante des luttes du sacerdoce et de l’Empire. […] Tant l’intérieur même du pays était demeuré tout roman et tout français ! […] Saint Louis est en même temps grand prince dans l’administration intérieure de son royaume. […] On y retrouve la vie intérieure du temps, mieux et plus fidèlement que dans les histoires de chevalerie ; l’événement est placé dans une époque peu éloignée de celle où écrivait le poëte, vers le temps du roi Richard.

1708. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Pourquoi, de leur prison, sont-ils venus dans l’intérieur du palais de Gusman ? […] On pourrait appliquer aux poètes ce que Platon dit des tyrans : « Si l’on découvrait les tourments intérieurs, les angoisses secrètes qui les déchirent, on ne leur envierait point une vaine fumée qu’ils achètent au prix de leur repos. » Pour comble de malheur, Voltaire n’était pas content de ses magots chinois et de son brigand tartare ; il trouvait tout cela froid et languissant : il ne pouvait se dissimuler le double intérêt qui porte au commencement de la pièce sur l’orphelin, et ensuite sur l’amour de Gengiskan ; l’héroïsme de l’amour maternel et celui de l’amour conjugal réunis dans Idamé ; l’héroïsme patriotique de Zamti : l’héroïsme moral de Gengiskan ; tous ces prodiges de vertu accablent le spectateur sous le poids de l’admiration ; à force d’admirer, on finit par bâiller. […] On le force ensuite d’entrer dans l’intérieur du palais pour y recevoir la punition de son crime ; on l’égorge comme un vil scélérat et non comme un tyran. […] L’usage avait pu établir, dans certaines classes du grand monde, que les époux en public paraîtraient étrangers l’un à l’autre : c’était une espèce de tribut que la société levait sur l’hymen ; mais rien n’empêchait le mari et la femme, après avoir payé cet impôt à la frivolité du jour, de jouir tranquillement dans l’intérieur de la famille de tous les avantages attachés à l’union conjugale.

1709. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Aux persécutions, aux tracasseries intérieures dont il est l’objet, on comprend ce que ce jeune cœur a dû souffrir et comment l’esprit chez lui s’est vengé.

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