Alphonse Germain A donné Prestiges, vers précieux et riches de tons où éclate, à chaque instant, la note noir et or, en si parfaite concordance avec son psychisme ; travaille aux Heures bleues.
Il en retrace les jours et les instants. […] Instants, hélas ! […] Ce temps d’orgie publique eût amusé un instant son âme voluptueuse. […] Versailles allégorise un instant la vie d’un peuple. […] Les Assemblées nationales y siégèrent un instant.
— Eh bien, allez la chercher ; je ne puis quitter Meisenthâl sans lui dire adieu. » Orchel entra dans la maison, et quelques instants après Sûzel paraissait, toute rouge. […] Mais, un instant après, la confiance lui revenait, un flot de sang lui colorait les joues. […] Le vieux rebbe, au bout d’un instant, fourra la main dans la poche de sa longue capote jusqu’au coude, il en tira son mouchoir, se moucha comme si de rien n’était, et finalement, levant le mouchoir, il l’agita. […] Je la gardais pour la fête de Christel, mais nous pouvons bien la boire aujourd’hui. » On entendit au même instant le fouet claquer dehors, et Zaphéri, le garçon de ferme, s’écrier : « En route ! […] Et depuis cet instant, il fut entendu que le contrat serait fait le lendemain à Hunebourg et que le mariage aurait lieu huit jours après.
Alphonse de Lamartine Alfred de Musset, soit qu’il éprouvât lui-même cette fastidiosité du sublime et du sérieux, soit qu’il comprît que la France demandait une autre musique de l’âme ou des sens à ses jeunes poètes, ne songea pas un seul instant à nous imiter. […] Tant de dons précieux, un esprit si fin, un tact si délicat, une fantaisie si mobile et si riche, une gloire si précoce, un si soudain épanouissement de beauté et de génie, et au même instant les angoisses, le dégoût, les larmes et les cris !
La vie est à nos pieds ; elle passe, mais l’ensemble de ses apparences subsiste au moins l’espace d’un long instant ; le Poète reporte son idéal dans la vie présente, et sans voir qu’il a passagèrement déchu, il veut créer une Beauté qu’il imagine vivante et mortelle comme il croit vivante et mortelle cette vie. — Il ignore encore, et peut-être l’ignorera-t-il toujours, qu’il n’a lui-même d’autre terme que l’infini ; la Vie, il ne la voit encore que comme une chose relative et concrète. Mais son propre rythme le guide ; et, d’avoir un instant placé son terme dans la Vie, il devine enfin l’ampleur de la Vie, il voit la Vie et la voit éternelle en ses principes d’activité et d’amour. « Crée donc en la vie, tu créeras en l’éternité, et aime, aime la vie qui continuera ton œuvre ».
S’il était vrai que la vie humaine ne fût qu’une vaine succession de faits vulgaires, sans valeur suprasensible, dès la première réflexion sérieuse, il faudrait se donner la mort ; il n’y aurait pas de milieu entre l’ivresse, une occupation tyrannique de tous les instants, et le suicide. […] Le philosophe et l’homme religieux peuvent seuls à tous les instants se reposer pleinement, saisir et embrasser le moment qui passe, sans rien remettre à l’avenir.
La superbe invention des annuaires des pontifes, à Rome, dans laquelle on reconnaît tout de suite la main d’un peuple politique, n’a pas fécondé sa réflexion davantage, à lui qui parlait, il n’y a qu’un instant, de magistrature ! […] Enfin, relevée un instant par l’abbé Aubert, et retombant de nouveau sous la plume insignifiante de Bret, la Gazette, journal privilégié, atteignit l’époque mortelle à tous les privilèges, et, en 1792, retomba sous le droit commun.
La seule chose que j’aie à cœur, c’est de vous épargner quelques instants que vous emploierez mieux ; dussiez-vous les passer à côté de Dom Antonio, et au milieu de cannetons.
Mais lui, comme pour mieux me narguer, s’en allait tranquillement devant moi, choisissant les buissons les plus épineux, s’y glissant avec une prestesse étonnante, s’arrêtant pour pousser sa petite chanson près de moi, et l’instant d’après dans une direction tout opposée. […] À chaque instant il s’incline, la gorge en bas, de manière à toucher presque l’objet sur lequel il se tient ; puis, étendant tout d’un coup son pied nerveux que seconde l’action de ses ailes concaves et à moitié tombantes, il se redresse et s’élance, en portant sa petite queue constamment retroussée. […] Cette partie de la haie était jeune, maigre et séparée des bâtiments par un étroit sentier où passaient et repassaient sans cesse les domestiques ; mais les interruptions venant de ce côté lui étaient, je m’imagine, indifférentes, car, dérangé de ses occupations à chaque instant, je l’y voyais revenir de suite, et tout aussi confiant que s’il n’avait pas été troublé. […] Il descendait par moments auprès d’elle, se plaçait un instant à ses côtés, puis soudain se renvolait, pour revenir bientôt avec un insecte qu’elle prenait de son bec avec un air de reconnaissance. […] Quand ils vont pour descendre dans un trou d’arbre ou une cheminée, leur vol, toujours rapide, s’interrompt brusquement comme par magie ; en un instant ils s’abattent en tournoyant et produisent avec leurs ailes un tel bruit, qu’on croirait entendre dans la cheminée le roulement lointain du tonnerre.