/ 2020
597. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

Que l’on rapproche, par exemple, les dédains dont Nisard ou Faguet accablent le xviiie  siècle et les enthousiasmes que les œuvres du même temps inspirent à Michelet ou à Paul Albert !

598. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Hallé » pp. 71-73

Il y a un autre mérite que peu d’artistes auroient eu et que beaucoup moins de spectateurs auroient senti ; c’est dans une multitude de figures, toutes debous, toutes vêtues de même, toutes rangées autour d’une table quarrée, toutes les yeux attachés vers le même point de la toile, des positions naturelles, des mouvements de bras, de jambes, de tête, de corps si variés, si simples, si imperceptibles, que tout y contraste, mais de ce contraste, inspiré par l’organisation particulière de chaque individu, par sa place, par son ensemble ; de ce contraste non étudié, non académique, de ce contraste de nature.

599. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 6, des artisans sans génie » pp. 58-66

La prévention que ces applaudissemens inspirent, en impose du moins durant quelque temps.

600. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Mais il est aussi une poésie qui a présidé de tout temps aux banquets, aux réunions cordiales des hommes, et qui s’inspire de la bonne chère, de l’abondance de la paix et des joies de la vie. […] Ce brave homme n’avait pu résister à l’intérêt qu’un talent si naturel et si expansif lui inspira : il lui offrit sur-le-champ le passage gratis à son bord, et lui garantit qu’il trouverait sur le continent prochain à donner autant de leçons qu’il voudrait. […] Un poëte lyrique a du nombre, de l’harmonie, de la mélodie ; mais le chant proprement dit, l’air, il faut que cela dans la chanson accompagne, inspire, comme d’un seul et même souffle, la parole et ne fasse qu’un avec elle.

601. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

C’est comme une sainte du moyen-âge qui nous apparaît, une sainte du Nord, du treizième siècle, une sainte Élisabeth de Hongrie, ou encore quelque sœur du Grand-Maître des Chevaliers porteglaive, qui, du fond de sa Livonie, attirée sur le Rhin, et longtemps mêlée aux délices des cours, ayant aimé et inspiré les illustres minnesinger du temps, ayant fait elle-même quelque roman en vers comme un poëte de la Wartbourg, ou plutôt ayant voulu imiter notre Chrestien de Troyes ou quelque autre fameux trouvère en rime française, en cette langue la plus délitable d’alors, serait enfin revenue à Dieu, à la pénitence, aurait désavoué toutes les illusions et les flatteries qui l’entouraient, aurait prêché Thibaut, aurait consolé des calomnies et sanctifié Blanche, serait entrée dans un Ordre qu’elle aurait subi, qu’elle aurait réformé, et, autre sainte Claire, à la suite d’un saint François d’Assises, aurait remué comme lui des foules, et parlé dans le désert aux petits oiseaux. […] Les particularités de sa première vie sont déjà bien loin : elle avait atteint vingt ans avant que la Révolution française eût commencé ; n’ayant encore aucune célébrité ni prétention littéraire, elle était simplement une femme à la mode : tout ce que sa grâce, son esprit et son âme ne manquèrent pas alors d’inspirer ou de ressentir, n’a laissé que des traces légères comme elle. […] Sa plus grande illusion fut de croire que de telles pensées se conseillent et s’inspirent là où elles ne germeraient pas d’elles-mêmes.

602. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

— C’est là le Christ qu’elle eût inspiré ! […] Cela prouve que les enfants ont le sentiment du beau, et que par les œuvres de Dieu il est facile de leur inspirer la foi et l’amour. […] Ce nom familier, ce nom populaire de la Divinité m’inspire toute sorte de confiance.

603. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Sa simplicité candide la défendait contre l’enthousiasme qu’inspiraient sa jeunesse, sa beauté et sa voix. Elle n’éprouvait et n’inspirait que l’amitié. […] La sérénité limpide de ce beau ciel au commencement de l’automne m’inspira ces mélancolies qui se répandent sur le bonheur même, comme le clair de lune de ces climats sur la nuit d’un beau jour.

604. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

IX Qu’on juge de l’intérêt de curiosité que ces récits de M. de Davayé étaient de nature à inspirer à toute la famille : les âges, les lieux, les circonstances politiques ont des similitudes, des prédispositions, des impressions, des inspirations analogues. […] Quel tort ne faisait-on pas à cette jeune inspirée d’un chaste amour de la comparer à Sapho ? […] Il est possible que Voltaire ait eu connaissance du fabliau original et se soit inspiré de ce délicieux pastiche, mais à coup sûr il ne l’a pas surpassé.

605. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Mais jusque dans ses emportements, il ne perdait jamais de vue la raison qui l’inspirait et sous le signe de laquelle il combattait. […] Ce bourru prétentieux n’avait rien d’élégant ni de vraiment fin, je ne sais guère que l’Angola du chevalier de la Morlière qui ait pu l’inspirer, et encore La Morlière écrivait-il d’une façon claire et a-t-il l’air simple auprès de ce maniéré. […] Musset abhorré, les parnassiens, dont Alphonse Daudet et Paul Arène se sont si joliment moqués, cherchèrent à la suite de Leconte de Lisle des sujets qui ne les inspiraient pas, des sujets où ils pouvaient être des artistes impeccables, c’est-à-dire de soporifiques versificateurs.

/ 2020