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613. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Les caractères abaissés, les influences des cabinets secrets, la servitude des courtisans, les ministres portés au conseil par leur habileté au jeu de billard, les gens de guerre qui ont peur du feu187; une vieille femme qui se rend puissante auprès du maître le plus jaloux, en affectant de ne vouloir que ce qu’il veut ; les fortunes faites par les petits moyens, depuis que les grands sont devenus suspects ; les anecdotes innombrables, depuis que les grandes actions sont devenues rares ; voilà la matière où se plaît Saint-Simon et où il excelle. […] Saint-Simon est un de ces défenseurs éminents des causes perdues, lesquels croient que tout doit finir le jour où finit leur influence, et que le monde n’est pas assez fortement constitué pour leur survivre. […] Les arrière-pensées, les doubles conduites, les sourdes menées, l’influence par les affranchis ou par les valets intérieurs, tous ces grands traits des gouvernements absolus sont communs aux deux époques, et il semble quelquefois que le même original ait posé devant les deux peintres.

614. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Il est porté à s’abandonner à ces influences complexes qui le sollicitent de partout et qui sont la société concentrée et résumée dans son âme. […] Mais sans eux, sans leur possibilité ou sans leur sourde influence, les premiers resteraient incomplets. […] Si son influence inhibitrice s’exerce sur nos idées et nos sentiments, elle s’exerce aussi sur leurs réducteurs.

615. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Tout est bien qui finit bien, et, le résultat de l’existence ayant été en somme pour moi très agréable, je m’amuse souvent, comme Marc-Aurèle sur les bords du Gran, à supputer ce que je dois aux influences diverses qui ont traversé ma vie et en ont fait le tissu. […] Sainte-Beuve, qui avait sur moi beaucoup d’influence. […] Cela m’a rendu sans influence en ce monde.

616. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Chaque modification prépare la voie aux suivantes et les influence. […] Appliquée aux faits de la conscience adulte, l’analyse de Berkeley est inattaquable220 ; à moins qu’on veuille nier que la conscience est immédiatement affectée par les sensations, et affirmer qu’elle l’est immédiatement par les objets externes : ce qu’aucun métaphysicien ne voudra faire, car cela le conduirait à soutenir que la conscience n’est rien que ces sensations produites dans l’organisme par les influences externes ; et par suite à faire disparaître l’esprit comme substratum. […] La conséquence fut qu’étant d’une ignorance grossière des sciences, il tint la philosophie éloignée de toutes les influences scientifiques.

617. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Qu’on le remarque bien toutefois : alors même que Goethe n’avait pas encore subi l’influence de son ami, son réalisme était déjà une source de richesses, car l’observation chez lui n’était que le commencement de l’art, elle n’excluait pas le choix, le dessein, l’arrangement, la pensée enfin, c’est-à-dire la poésie. […] Subissant des influences contraires à celles qui auraient pu vraiment féconder le réalisme, il a été conduit d’abord, en dépit de son talent, à écrire un déplorable livre. […] Ils avaient vu de trop près les autres peuples pour n’en pas subir les influences diverses.

618. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Méthode, s’il fallait voir dans le choix des images l’influence d’une intelligence volontaire, comme le désire M.  […] Sous l’influence de souci (soucier), le mot changea de genre. […] Le latin d’officine a certainement eu une très grande influence sur les noms même populaires des plantes ; il en a encore.

619. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

L’influence de la guerre de trente ans a subsisté jusqu’à notre siècle. […] D’après cette influence de la guerre de trente ans, il n’est pas étonnant qu’elle ait été l’un des objets favoris des travaux des historiens et des poëtes de l’Allemagne. […] Dans les tragédies allemandes, indépendamment des héros et de leurs confidents, qui, comme on vient de le voir, ne sont que des machines dont la nécessité nous fait pardonner l’invraisemblance, il y a, sur un second plan, une seconde espèce d’acteurs, spectateurs eux-mêmes, en quelque sorte, de l’action principale, qui n’exerce sur eux qu’une influence très-indirecte.

620. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

L’influence de l’éducation et du milieu, la prudence imposée par les nécessités diverses de la vie, l’inertie inhérente à la nature humaine, les limites des intelligences, le poids de la tradition, tout cela suffit à expliquer pourquoi la majorité se soumet, d’une façon ou de l’autre, à la puissance d’un principe pourtant incomplet, forcément unilatéral ; ce principe impose l’accord essentiel ; les accents personnels en sont des variations ; variations du plus grand intérêt ; il y a là de quoi reprendre, d’un point de vue nouveau, presque tous les chapitres de l’histoire littéraire. […] On regrette parfois la bonne vieille psychologie qui croyait aux « tempéraments », qui expliquait l’homme par ses actes et par sa volonté plus que par ses ancêtres plus ou moins authentiques et que par des influences plus ou moins problématiques. […] La méthode que j’ai exposée ici ne fait point fi des influences du milieu et du moment ; au contraire ; on a vu le rôle essentiel qu’elle leur attribue dans la ligne générale de l’évolution ; peut-être même quelque lecteur aura-t-il redouté comme conclusion un déterminisme inexorable et niveleur.

621. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Les nerfs vaso-moteurs dépendent du grand sympathique, qui est soustrait à l’action de la volonté, mais qui subit toutes les influences des états affectifs. […] Preyer a essayé d’expliquer ce jeu de physionomie par une influence héréditaire. « Tous les animaux, dit-il, dirigent d’abord leur attention vers la recherche de la nourriture. […] La naissance de l’attention volontaire, qui est la possibilité de retenir l’esprit sur des objets non attrayants, ne peut se produire que par force, sous l’influence de l’éducation, qu’elle vienne des hommes ou des choses. […] Il n’est pas nécessaire de montrer longuement que chez les animaux le passage de l’attention spontanée à l’attention volontaire se produit de même sous l’influence de l’éducation, du dressage ; mais l’éducateur ne dispose que de moyens d’action restreints et de nature simple. […] Setschenof soutint d’abord que le cerveau moyen (la couche optique) exerce une influence inhibitoire sur les parties inférieures de l’axe cérébro-spinal.

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