Sensible au sort de ces âmes neuves, et par conséquent si propres à recevoir les impressions du beau, du grand et du vrai, il n’aurait que trop d’occasion de répéter à leurs maîtres cette maxime jusqu’à présent appliquée aux mœurs seules, que l’enfance ne saurait être trop respectée.
Le Roi Lear, comme Roméo, comme Macbeth, comme Hamlet, comme la plupart des drames de Shakespeare, paraît, quand on sort de sa lecture, le chef-d’œuvre hors ligne, la master-piece des pièces de Shakespeare ; mais ce n’est peut-être là que le recommencement d’une impression.
Et cela n’est pas étonnant : les foules sont toutes physiques, dans leur action d’ensemble ; les pensées, en ce moment de l’action, ne leur arrivent qu’à l’état de sensations et d’images, elles subissent les impressions physiques de la chaleur que leur agglomération même accroît, elles anéantissent l’individu pour n’en plus faire qu’une de leur cent mille voix, — elles sont des synthèses de mouvantes impressions. […] Outre que deux paires d’yeux ne voient que très initialement de même, la reproduction exacte de la nature serait un péché inutile : un péché, puisque ce serait la doubler, — inutile, puisqu’elle est et puisque l’utile, en Art, c’est le Nouveau : le plus loin, le plus intense. — Or, il n’y a de nouveau que le sentiment de l’artiste, l’impression personnelle qu’il reçoit de l’universelle nature. — L’Art est donc essentiellement subjectif. […] Il a, comme un prince des ténèbres, tracé dans l’Art un rayon de lumière noire, — « révélé la psychologie morbide de l’esprit qui a atteint l’octobre de ses sensations ; raconté les symptômes des âmes requises par la douleur, privilégiées par le spleen ; montré la carie grandissante des impressions, alors que les croyances, les enthousiasmes de la jeunesse sont taris, alors qu’il ne reste plus que l’aride souvenir des misères supportées, des intolérances subies, des froissements encourus par des intelligences qu’opprime un sort absurde63 ».
En traduisant nettement l’impression que j’ai reçue, je ne crois pas perdre mes paroles. […] J’exprime franchement l’impression que j’ai reçue, mon opinion s’est formée par une lecture attentive, et je crois que, parmi les compatriotes de Giusti, le mérite littéraire de ses œuvres ne sera jamais sérieusement affirmé. […] Nous connaîtrons les impressions nouvelles éprouvées sur le Continent par Ernest Maltravers ; nous verrons la fille d’Alice Darvil figurer dans le monde sous le nom de lady Vargrave ; peut-être assisterons-nous à la réunion et au mariage d’Ernest et d’Alice. […] La lutte de Cléon et de Pâris aurait laissé dans notre âme une impression de désenchantement : après nous être amusés des railleries de ces deux rivaux aussi empressés de s’avilir qu’ils se montraient tout à l’heure habiles à se vanter, nous aurions eu peine à nous défendre du dégoût.
Nous observâmes qu’il y avoit bien plus d’avantage à écrire il y a cent ans, par la raison que les auteurs n’étoient point multipliés, que les querelles littéraires n’existoient presque pas, & qu’on étoit récompensé pour un seul quatrain, au lieu qu’aujourd’hui mille & mille vers ne font pas sur les grands la plus légere impression. […] que dites-vous, messieurs, leur répliquai-je, du ton ferme avec lequel le libraire vous dit que votre livre ne se vend pas, au moment qu’il court la ville & les provinces, afin d’avoir une autre fois un manuscrit au plus bas prix, ou pour lui donner plus de profit sur la vente, au cas que l’auteur ait fait les frais de l’impression ? […] Je croirois, en effet, lui répondoit une niece toute en douceur, que cela nous annonce de grands malheurs, d’autant mieux que cela crime avec hérétique, & telle est l’impression que cela fait sur les personnes qui ne sont pas instruites….
monsieur le duc, un mot, je vous cherchais. » Tout cela dit l’un sur l’autre, et moi, resté planté là pour reverdir, si bien que ce matin, l’avant rencontré, je l’ai abordé en lui disant : « Fort bien, monsieur, et prêt à vous servir. » Il ne savait ce que je lui voulais dire, et je l’ai fait ressouvenir qu’il m’avait quitté la veille en me demandant comment je me portais, et que je n’avais pas pu lui répondre plus tôt. » Ce sont ces légers travers, ces enivrements du poëte qui se croit arrivé et qui nage en pleine gloire, ces airs de petit-maître enfin, qui choquaient Piron et lui faisaient porter un jugement trop définitif d’après ce qui n’était qu’une impression très-juste et prompte, mais d’un seul moment.
Tout est premier mouvement en lui : il se laisse aller à l’impression que lui font les sujets qu’il traite.
Laissez-moi vous le dérouler page à page, non pas avec la fastidieuse minutie d’un scoliaste grec qui s’extasie sur chaque aventure et sur chaque vers, mais avec la critique libre, impartiale, sincère, d’un Européen, cosmopolite d’esprit, qui n’adore pas servilement toutes les reliques, mais qui sent et qui raisonne à la fois ses impressions.
Alors Pison : — Puisque tout le monde, dit-il, a été frappé de quelque souvenir, je voudrais bien savoir ce qui a fait impression sur notre jeune Lucius ?