Après la religion, ce qui constitue le fond le plus solide de la poésie, ce sont les sentiments de patrie ou d’humanité. […] Que les divers ordres de l’humanité vivent côte à côte en se supportant mutuellement. […] Ce qui fait la beauté supérieure du Lac de Lamartine, c’est l’humanité, c’est l’amour, qui vivifie et illumine le tableau. […] André Lemoyne est aussi de la bonne école paysagiste qui joint l’humanité à la nature ; il ferait volontiers tenir tout l’art poétique dans cette formule : l’exactitude du détail avec un petit coin de cœur. […] Le spectacle du mal pur n’a jamais rien d’intéressant ; il n’y a d’intéressant dans un être vicieux ou criminel que les qualités par lesquelles il se rapproche de la vertu : la fierté, la générosité, le courage, la bonté, l’humanité, etc., bref, quelque chose de moral.
Il s’agissait donc de nous montrer l’humanité de la lune. […] Si l’humanité était sérieusement troublée par l’idée de la beauté des Martiens, elle n’aurait plus de cœur à vivre. […] Il faut aimer, — surtout quand, ayant dîné, elle vaut un peu mieux pour une heure, — l’humanité moyenne, l’humanité banale et triviale, tout simplement parce que c’est presque toute l’humanité. […] Ce qu’on nous montre n’est pas joli, joli, mais n’est pas non plus simplement ignoble ; et enfin nous sommes bien en pleine humanité moyenne. […] C’est encore la primitive humanité rustique, presque immuable depuis les anciens âges.
C’est de la vallée de Josaphat qu’il aurait contemplé ce grand carnage de l’humanité ; Boccacce a choisi pour point de vue le Tibur d’Horace. […] En Australie, des indigènes qu’on avait pris à la mamelle, nourris dans les écoles, instruits dans les mathématiques et les humanités, se sont enfuis à vingt ans pour aller vivre nus avec leurs anciens camarades, marauder, vagabonder et manger des lézards crus. […] Seulement, pour les goûter, il faut se mettre au point deviné, prendre intérêt à la peinture d’une humanité plus belle et meilleure. […] L’humanité n’est pas aussi égoïste ni aussi grossière qu’on le suppose ; un instinct secret la porte vers les figures idéales ; quand elle croit en apercevoir une, elle tombe à genoux. […] C’est une humanité, supérieure, mais analogue à l’autre, et l’illusion par laquelle nous lui prêtons la vie est une lumière qui nous dévoile son véritable fonds.
Pour les admirer, pour applaudir à leurs travaux, nous n’avons pas besoin de savoir quel jour, à quelle heure ils ont connu les souffrances communes de l’humanité. […] Après cet exorde vraiment lyrique, le chêne et l’humanité, qui nous montrent la grandeur de Dieu sous deux formes diverses, également mystérieuses, également impénétrables. […] Le développement de l’humanité n’est pas traité avec moins de bonheur. […] En écrivant Jéhovah, il ne se proposait pas de nous montrer la place infiniment petite de l’humanité dans la création ; il voulait célébrer la puissance divine. […] Hugo, en déplorant le doute sous lequel gémit l’humanité, était moins préoccupé de l’incertitude de la science que de la mobilité des affections sans lesquelles la vie sociale n’est qu’une longue torture.
Et celui qui jouirait d’une sérénité inaltérable ne serait-il pas placé au-dessus des lois de l’humanité ? […] Il va jusqu’à dire : « De tous les maux qui affligent l’humanité, il n’en est point qui approche de la mélancolie ! […] Je songe à ceux qui, le matin de leurs jours, ont trouvé leur éternelle nuit ; ce sentiment me repose et me console, c’est l’instinct du soir. » Il examine alors les objections qui s’élèvent contre le suicide : les devoirs envers l’amitié, la patrie, l’humanité. […] En d’autres termes, si l’homme est sujet à l’erreur, l’humanité est infaillible. […] Quelle triste vue aussi du monde, et de l’humanité dans la Contemplation qui a pour titre : Melancholia, dans laquelle il parcourt les misères de chaque état !
C’est même pour cela qu’il me revient fort, étant pris dans cette moyenne de l’humanité que nous connaissons bien, et qui est la vraie matière de l’art dramatique, comme vous savez qu’Aristote le prouve très pertinemment. […] La vieille tradition religieuse de la résurrection est une des idées les plus profondes et les plus justes qu’ait eues l’humanité. […] Les femmes et ceux qui les aiment, voilà le domaine de Dumas, qui du reste embrasse bien les deux tiers de l’humanité. […] Un médecin est sur la voie de la découverte d’un sérum qui sauvera l’humanité tout entière d’une des plus terribles maladies qui la dévorent. […] Puis enfin, son humanité d’il y a dix ans reprend le dessus.
Quoi d’étonnant, dès lors, qu’il ne puisse saisir ni un caractère, ni un travers, ni un vice, ni un ridicule, ni rien de ce qui intéresse la société ou l’humanité ? […] de l’humanité déplorable faiblesse ! […] L’auteur s’y substitue sans cesse à la Providence et à l’humanité, ou, en d’autres termes, à ce mélange de volonté souveraine et de libre arbitre dont les combinaisons infinies déjouent tous les systèmes dans le passé, tous les raisonnements dans le présent, toutes les prévisions dans l’avenir. […] Ne lui demandez ni des aveux, ni des dévouements, ni des sacrifices ; il n’est pas fait pour cela ; c’est une intelligence, ce n’est pas un cœur : les douleurs de l’humanité ne l’atteignent que comme des déviations de ces vérités dont il se croit le gardien. […] Albert de Broglie rend à cette question vitale toute sa grandeur ; il embrasse d’une plus large envergure les intérêts de l’humanité ; il est aussi plus spontanément, plus primitivement chrétien : on sent que, dans cette crise, qui déjouait tous les raisonnements et tous les calculs, M.
Mould, que de bénédictions j’ai versées sur l’humanité au moyen de mes quatre grands chevaux caparaçonnés, que je ne caparaçonne jamais à moins de 10 livres 10 shillings la course1340 ! […] Pecksniff ; mais l’hypocrisie qu’il affiche n’a pas détruit le reste de son être ; s’il prête à la comédie par son vice, il appartient à l’humanité par sa nature. […] Croyez que l’humanité, la pitié, le pardon, sont ce qu’il y a de plus beau dans l’homme ; croyez que l’intimité, les épanchements, la tendresse, les larmes, sont ce qu’il y a de plus doux dans le monde.
Mme Récamier, M. de Chateaubriand, vos deux amis du passé, étant morts, vous ne deviez rien à personne ; il nous fallait un grand critique, plus qu’un critique, un moraliste littéraire qui ne se bornât pas à la langue, mais qui étudiât l’homme et l’humanité dans l’écrivain, un La Harpe d’après, mais très supérieur à La Harpe d’avant, homme de collège, qui n’apprit que les mots, quand Sainte-Beuve apprécie les choses. […] Avec quel attendrissement grave et quel coup d’œil mélancolique jeté sur l’humanité, sa mémoire le reportait alors aux orages des derniers temps ! […] Votre cœur vierge ne s’est pas laissé aller tout d’abord aux trompeuses mollesses ; et vos rêveries y ont gagné avec l’âge un caractère religieux, austère et primitif, et presque accablant pour notre infirme humanité d’aujourd’hui ; quand vous avez eu assez pleuré, vous vous êtes retiré à Pathmos avec votre aigle, et vous avez vu clair dans les plus effrayants symboles.