S’il avait été père, il eût été homme à répondre comme cet utopiste moderne à un ami qui, après une longue absence, lui demandait d’abord : « Comment va ta fille ? […] Il l’appelle une fois « cet homme moitié philosophe et moitié fou ». […] L’abbé était trop l’homme de sa propre idée pour pouvoir être un bon historien ; il était le plus éloigné de la condition voulue par M. Thiers, de l’intelligence, qui consiste à entrer dans l’esprit des situations et dans les vues des hommes d’État, nécessairement différentes selon les époques. […] À force de chercher son homme vertueux, l’abbé ne comprend rien au grand homme, à l’homme de génie, quand il le rencontre.
» — La raison, dit-il encore42, produit des hommes d’esprit ; le sentiment fait les hommes de génie. […] Les femmes, en tout temps, sont plus sensibles, tout au moins plus expansives, que les hommes ; mais, en ce temps-là, elles sont plus que jamais exaltées, romanesques. […] les plus grands hommes ont alors des transports pareils. […] Pellisson, au dire de Mme de Sévigné, abuse de la permission qu’ont les hommes d’être laids ; il a été affreusement défiguré par la petite vérole. […] Il n’est donc pas permis d’étudier la littérature comme si l’homme n’avait point de corps.
Les petits enfans nez les uns plus près du pole et les autres plus près de la ligne, suivant la progression des habitations des hommes sur la terre, se seront moins ressemblé. Enfin cette ressemblance diminuant toujours à chaque géneration et à proportion que des habitations des hommes, les unes s’avoisinoient de la ligne et les autres s’approchoient du pole arctique, les races des hommes se sont trouvées être aussi differentes qu’elles le sont aujourd’hui. […] Il y a déja long-temps qu’ils ont le teint des négres, bien qu’ils s’honorent toujours du titre d’hommes blancs. […] Il est peu de cerveaux qui soient assez mal conformez pour ne pas faire un homme d’esprit ou du moins un homme d’imagination sous un certain ciel ; c’est le contraire sous un autre climat. […] Ils sçavent vivre de peu, et ils craignent autant de perdre la gravité que les autres hommes de perdre la vie.
À un certain moment de ces lettres, l’homme aimé de Réa Delcroix a la pensée de s’arracher des bras qui le retiennent pour se jeter dans les bras de Dieu. […] Pour les besognes intellectuelles, il faut regarder faire les hommes. » Dites donc cela aux bas-bleus ! […] « As-tu remarqué — écrit-elle à l’homme qu’elle aime — que les hommes ont la poésie de l’idéal et les femmes de la réalité ? […] L’homme inconsistant dont elle avait fait son Dieu, n’était pas même capable de lui préférer le sien. […] » Elle dit encore à l’homme qui doute et qui ne voit pas au fond d’elle, cette transparence !
Et plus ce grand homme a vieilli, plus il en a laissé transparaître le souci. […] L’Homme qui rit a je ne sais quoi de prophétique. […] Peu d’hommes sont plus grands que lui. […] Là un homme a voulu inscrire d’éternelles lois. […] L’œuvre est d’un homme simple, héroïque et primitif.
La solitude ne vaut rien à l’homme. […] Elle s’appelle la femme ; elle est née de l’homme. L’homme quittera pour elle son père et sa mère. » Malheur à celui qui ne sentirait pas là-dedans la divinité ! […] Adam est touché ; il relève la mère des hommes. […] Le Très-Haut se laisse fléchir, et accorde le salut final de l’homme.
L’homme placé en naissant sur la terre, dut être frappé du grand spectacle que déployait à ses yeux la nature. […] Malgré la distinction des rangs, l’homme est à côté de l’homme : l’orgueil les sépare, la nature les rapproche. Mais l’homme et Dieu, où est la mesure commune ? […] ô Jupiter, premier des immortels, souverain de la nature, qui gouvernes tout, qui soumets tout à une loi, je te salue ; car il est permis à l’homme de t’invoquer. […] À imagination égale, cette impression même est plus forte chez les peuples qui habitent les campagnes, que chez les peuples renfermés dans l’enceinte des villes, et l’on sent bien que cela doit être : dans les villes on n’aperçoit pour ainsi dire que l’homme ; partout l’homme y rencontre sa grandeur.
J’avais cinquante-quatre hommes, je n’en ai plus que cinquante-trois. […] Cela est bon pour des hommes qui ont fini leur carrière, ou qui veulent faire des livres. […] S’il parle, on l’écoute, parce qu’il parle en homme instruit, en homme supérieur. […] Des hommes jusque-là jugés incapables se rendaient utiles ; des hommes jusque-là distingués se trouvaient tout à coup confondus ; des hommes regardés comme les ressources de l’État se trouvaient inutiles ; et toutes les âmes ambitieuses de gloire furent forcées de se contenter d’un reflet de sa gloire. […] Lebrun est un homme du premier mérite, Cretet est un homme de troisième ligne. » (Suit un long interrogatoire très précis sur Lebrun ; ce qu’il était, quelles places il a occupées avant la Révolution ; quel rôle depuis ; ce qu’il a fait comme homme de lettres ; sa réputation.
Lassay, dans ses velléités d’ambition, mélangées de paresse, me semble avoir été de ces hommes de l’ordre et de la portée de Bernis, avec qui il a cela de commun encore d’être devenu de plus en plus aimable en vieillissant. […] Cet homme, en effet, qui avait précédemment essayé d’introduire Marianne de la bourgeoisie dans la noblesse, allait s’efforcer à son tour de s’initier parmi les princes du sang à l’aide d’une alliance du côté gauche. […] Il lui fallut, pour arriver au but de ses désirs, vaincre l’incertitude et les tergiversations du prince de Condé, le plus insaisissable et le plus maniaque des hommes. […] Comme les hommes qui ont beaucoup vécu dans la société intime des femmes, Lassay se laissait aller volontiers à dire tout le bien qu’il pensait de lui. […] Je tiens ce détail d’un homme de ce temps-là et du nôtre, plein de littérature et de bons souvenirs, M.