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943. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

» Il dit plus haut, en parlant de ce même ouvrage : On dira que l’auteur veut qu’on ne soit gouverné ni par Dieu, ni par les hommes. […] Mais comme le juste et l’homme de bien est le miracle de sa grâce et le chef-d’œuvre de sa main puissante, il est aussi le spectacle le plus agréable à ses yeux217 : Oculi Domini super justos : « Les yeux de Dieu, dit le saint psalmiste, sont attachés sur les justes », non seulement parce qu’il veille sur eux pour les protéger, mais encore parce qu’il aime à les regarder du plus haut des cieux comme le plus cher objet de ses complaisances218. « N’avez-vous point vu, dit-il, mon serviteur Job, comme il est droit et juste, et craignant Dieu, comme il évite le mal avec soin, et n’a point son semblable sur la terre ?  […] Elle a renversé les idoles, établi à la croix de Jésus, persuadé à un million d’hommes de mourir pour en défendre la gloire : enfin, dans ses admirables épîtres elle a expliqué de si grands secrets, qu’on a vu les plus sublimes esprits, après s’être exercés longtemps dans les plus hautes spéculations où pouvait aller la philosophie, descendre de cette vaine hauteur où ils se croyaient élevés, pour apprendre à bégayer humblement dans l’école de Jésus-Christ, sous la discipline de Paul… » Note K, page 310. […] Les ombres, d’un rouge mêlé de noir, sont également épaisses depuis le haut jusqu’au bas de la figure, et conséquemment ne font point fuir les objets.

944. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Moïse inassouvi, il contemplera éternellement — du haut des Allées Neuves — le Chanaan tant souhaité où s’épanouissent les couronnes comtales, — il n’y mettra jamais le pied ! […] Malgré sa grosse bonhomie, Monleau n’en mène pas moins sa suite haut la main. […] Dans l’entracte, il parle haut, il s’exclame, il échange de sa place de joyeux dialogues avec les étudiants du parterre, auxquels il permet de tutoyer ses quarante-cinq ans. […] Après avoir longuement réfléchi, je suis arrivé à cette conclusion, que : Si le rouge de brique persiste sur les maisons qui bordent la Garonne, c’est uniquement parce que les propriétaires reculent devant la dépense de l’enduit incriminé plus haut, — dont s’empâtent uniformément les façades des beaux quartiers : le quai de la Daurade est habité par la plèbe.

945. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Nisard le sait bien, du reste ; il sait si bien que le cœur fait défaut à la main ou la main au cœur, dans l’exécution des hautes œuvres de toute critique, qu’il n’est critique que le moins qu’il peut et qu’il en esquive l’occasion avec de singulières souplesses. […] mais indulgent et charmant, qui n’aime pas tout mais qui goûte tout, et qu’on n’entend jamais parler du haut de la tête comme il l’a dit lui-même si bien de Boissonnade, M.  […] IX Et l’injure à l’âme de Byron ne montera pas plus haut non plus que celle qu’on a décochée à sa forme. […] Byron ne nous est pas particulièrement cher à cause de la beauté de son génie, il l’est pour des raisons plus hautes encore… Nous n’oublierons jamais, nous, que les plus beaux vers de ce protestant sont adressés à la Vierge Marie, qu’il a voulu que sa fille Allegra fût catholique, et que, dans nos églises, la force et la beauté du catholicisme lui remuaient le cœur.

946. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

La Révolution, qui a toujours haï les hautes naissances et qui pourtant s’en donnait une, n’est que de petite extraction. […] Quant aux réformes elles-mêmes, le jugement qu’en porte Cassagnac est plus favorable que je ne l’aurais pensé à l’avance, venant d’une si haute intelligence historique et si libre des préoccupations contemporaines. […] La démocratie, de 1786 à 1789, c’est Louis XVII C’est le faible Louis XVI, comme on dit, qui a intronisé cette manière de gouverner que pratiqua la Convention, et qui consiste à vouloir réaliser de haute lutte un système de choses antipathiques aux populations, à leurs préjugés, à leurs mœurs. […] Et voilà, pour moi, ce qui donne surtout une haute portée à ces études, qui ne sont pas seulement des monographies successives, et qui ferment, comme un musée de portraits historiques, le livre de Cassagnac.

947. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

En philosophie, en législation, en politique, en littérature, tout ce que la Restauration a essayé d’élever a croulé, tout ce en quoi elle a eu confiance s’est dissous, depuis la Charte que l’Éclectisme, la Domination intellectuelle d’alors, proclamait l’expression la plus haute de l’esprit humain, en matière de gouvernement, jusqu’à l’Éclectisme lui-même ; depuis le canapé de la Doctrine, commode Trépied, sans enthousiasme et sans oracles, jusqu’aux ambitieuses théories romantiques de M.  […] Alfred Nettement appartient à cette opinion monarchique qui, nous voulons le croire, est plus haute que le bâton d’un drapeau. […] Nettement n’est pas comme écrivain doué de facultés de très haut parage. […] mais haute et courageuse, on ne penserait pas à lui arranger de petits succès plus ou moins habiles, et comme toutes les œuvres qui peuvent se moquer du temps et des hommes, parce qu’elles ont la solidité, il atteindrait dans une paix obscure son tour et son heure.

948. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Si, trop haut s’élevant, il adore un visage Adorable par force à quiconque a des yeux. […] Je ne l’ai pas dit plus haut, en parlant des raisons de l’insuccès de la Pléiade, mais c’est le moment maintenant de le dire. […] Son œuvre entière, vue d’assez haut, n’est qu’une apologie de la religion chrétienne par le moyen de la Providence. […] … L’Être parfait se peut-il plaire à élever une créature au plus haut degré de sa gloire, pour la précipiter ensuite au plus bas degré de l’ignominie ? […] Protégée qu’elle était en effet par de très hauts personnages, Mme de Murat se moquait de lui, comme aussi bien de d’Argenson et du chancelier Pontchartrain.

949. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Lorsque le bas commande au haut, la hiérarchie des choses et des gens est renversée. […] Gourmandise analogue à celle avec laquelle tout libéral, ou haut fonctionnaire, ou haut président de conseil d’administration, ou président de la République, démissionne dès que les affaires se gâtent et que la responsabilité se dessine. […] Montaigne aussi ramène à la toise ; mais sa toise (celle du XVIe) est beaucoup plus haute. […] Elle est tout instinct, et une haute raison brille chez Balzac. […] Or la force persuadante, et même fascinante, était, au plus haut point, en Charcot.

950. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Raffermie par cette haute justification, la fortune de madame des Ursins devint désormais imposante. […] La reine d’Espagne étant venue à mourir et le roi ne pouvant se passer d’épouse, elle fit choix de la princesse de Parme dont elle crut s’assurer la reconnaissance en l’élevant si haut.

951. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

Sans doute, et nous nous plaisons à le dire, il est aujourd’hui sur ces points d’autres interprétations non moins hautes, d’autres solutions non moins poétiques, qui, plus détournées de la route commune, plus à part de toute tradition, dénotent chez les poètes qui y atteignent une singulière vigueur de génie, une portée immense d’originalité individuelle. […] La vie de campagne, la vie patriarcale de famille dans ces belles provinces qu’arrose la Saône, les hautes herbes qui ploient sous l’aquilon, les bois dont le murmure et l’ombre sont au maître, les entretiens des pâtres autour des feux allumés, ces rayons de soleil couchant sur les fléaux, les socs de charrue et les gerbes des chars, ces ombres allongées des moulins monotones, toutes ces douces géorgiques de notre France ont une beauté forte et reposée qui égale à nos yeux la splendeur blanchissante du Golfe de Gênes et les autres tableaux enchantés que l’Italie a inspirés au poète.

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