Or, du jour où il s’agirait de souffrir et de verser son sang, il apparaîtrait tout aussitôt que l’âme de la fille chétive et disgraciée est plus forte, plus douce et plus haute que celle même de ses plus saints compagnons. […] Si cela est peut-être discutable, cela est fort dramatique ; et très dramatique aussi, au dernier tableau, du haut de la terrasse de Néron, le saut des martyrs dans les flammes.
Sa plus haute poésie traduit toujours le plus familier christianisme et s’interprète à son tour par lui. […] Sully Prudhomme Le soupir des Premières méditations remplit tout à coup le vide des âmes élevées, comme l’ample et suave gémissement des orgues remplit soudain les hautes nefs et y change l’aspiration suppliante en extase.
Les deux premières ne peuvent nous donner la certitude, je l’ai montré plus haut par des exemples ; mais qui doutera sérieusement de la troisième, qui doutera de l’Arithmétique ? […] J’ai dit plus haut qu’il y a plusieurs espèces d’intuition.
Il faut maintenir la haute et idéale valeur de la science, alors même qu’on vaque à des devoirs actuellement plus pressants. […] Un même siècle n’a-t-il pas porté à la fois dans son sein le Talmud et l’Évangile, le plus effrayant monument de la dépression intellectuelle et la plus haute création du sens moral, Jésus d’une part, de l’autre Hillel et Schammaï ?
D’autres fois, on lui créait dès le berceau des relations avec les hommes célèbres, Jean-Baptiste, Hérode le Grand, des astrologues chaldéens qui, dit-on, firent vers ce temps-là un voyage à Jérusalem 688, deux vieillards, Siméon et Anne, qui avaient laissé des souvenirs de haute sainteté 689. […] Mais il faut remarquer que ces mots de « surhumain » et de « surnaturel », empruntés à notre théologie mesquine, n’avaient pas de sens dans la haute conscience religieuse de Jésus.
Le duc de Saint-Simon, dans sa juste animadversion pour l’injure que fit aux pairs, aux princes, à la nation entière, à son droit public, à ses mœurs, l’élévation du duc du Maine, fruit d’un double adultère, mais devenu digne d’une haute destinée par les soins de madame de Maintenon ; le duc de Saint-Simon, dis-je, comparant la naissance du duc du Maine avec les honneurs démesurés dont cet enfant fut comblé, se laissa aller au plus cruel et au plus injuste mépris pour madame de Maintenon, à qui le jeune prince devait le mérite précoce et distingué qui avait favorisé son élévation. […] Toutefois, le secret de madame de Maintenon ne réside pas uniquement dans son mérite et dans ses charmes ; il faut aussi reconnaître en elle deux autres principes de conduite qui mirent en valeur tous ses avantages : ce furent deux passions que madame de Maintenon ressentit au plus haut point ; savoir : Un amour vif pour Louis XIV, et un grand respect pour elle-même.
Cette voix vient de haut ; c’est l’Oracle de Delphes qui lui enjoint de tuer les meurtriers de son père. […] Ces grandes naïvetés sont familières, d’ailleurs, en hauts lieux ; la Bible en est pleine.
Il hésite à prononcer tout haut le nom illustre de son père, ce nom qui était le sien : Virgile, qui d’Homère apprit à nous charmer, Boileau, Corneille, et Toi que je n’ose nommer, Vos esprits n’étaient-ils qu’étincelle légère ? […] Est-ce Bernardin de Saint-Pierre qui, pour exprimer la facilité de liaison et de cordialité naturelle aux conditions simples, aurait dit : « Le temps qui est nécessaire à la formation des amitiés intimes dans les hautes classes, ne l’est pas dans les classes inférieures.
Le drame de Shakespeare, nous l’avons dit le plus haut que nous avons pu dès 182710, afin de déconseiller toute imitation, le drame de Shakespeare est propre à Shakespeare ; ce drame est inhérent à ce poëte ; il est dans sa peau ; il est lui. […] Quant à Shakespeare, puisque Shakespeare est le poëte qui nous occupe, c’est, au plus haut degré, un génie humain et général, mais, comme tous les vrais génies, c’est en même temps un esprit idiosyncratique et personnel.