— On vit donc pour la première fois, dans la Nouvelle Héloïse, l’amour devenu le héros du roman. […] Si bas qu’il lui convienne demain de prendre ses héros, les prendra-t-il jamais plus bas que Manon Lescaut et que le chevalier des Grieux ? […] On a critiqué dans le temps l’empoisonnement de l’héroïne. […] Son héroïne était tout embarrassée dans les liens de la chair, et tous ses sentiments se résolvaient en sensations. […] Et celles qui nous font pleurer, reines de tragédie ou héroïnes de mélodrame, qu’est-ce qu’elles transportent à leur tour de leurs allures de théâtre dans la vie quotidienne ?
La statuaire ne descendit qu’après lui jusqu’à reproduire les figures des hommes, même des héros contemporains. […] Elle transporte le sentiment et le récit de l’éternité dans le temps, des attributs de la divinité aux exploits des héros ; elle remplace la forme primitive de l’hymne, l’exclamation, l’énumération, la litanie, par la narration. […] L’épopée, qui est la statuaire morale des héros, signale, en Grèce, la première apparition dans le monde de la poésie humaine et libre. […] L’autorité d’Homère règle encore, au bout de plusieurs siècles, les contestations entre les cités et les familles de la Grèce : la plus haute prétention des héros de l’histoire, c’est de réaliser en eux les types du poète. […] Pour peindre les difformités et les vices, pour introduire l’esprit de critique, de négation, de révolte, on n’osa pas mettre en scène des personnages humains ; les héros et les dieux avaient seuls droit de cité dans la poésie.
Ce héros devint pour Pétrarque le sujet d’une épopée latine. […] Le héros se présente à nous successivement dans chacun de ces trois rôles, et fournit ainsi à M. […] Ni les poèmes, ni les discours de son héros ne sont soumis à notre jugement, et nous sommes réduit à les admirer sur parole. […] Le panégyriste ne connaissait pas le héros qu’il voulait louer. […] L’héroïne même du drame, Claudie, est une conception pleine à la fois de grâce et de grandeur.
Tout grand artiste est un héros en quelque mesure. […] C’est le poète qui parle, semble-t-il, plutôt que son héroïne. […] Lorsque le héros de M. […] Mais le héros de M. […] Ce Jean-Paul Johanet, le héros de M.
Marcel Schwob a un goût spécial, une prédilection pour les êtres très simples, héros ou criminels, en qui les idées se projettent sans nuances, en tons vifs et crus.
Elle fera revivre aux yeux des foules le fantôme des héroïnes évanouies.
Celle de Louis XIV est bien propre à faire connoître que l’Orateur avoit de la noblesse & de la fermeté dans le caractere ; que son imagination étoit riche & féconde, son style séduisant & inépuisable ; mais elle humilie en quelque façon son Héros, ce qui n’est pas ordinaire dans ces sortes d’ouvrages, & n’en fut jamais le but.
Mais écrire une histoire approfondie des Guise, de ces héros d’un monde fini et condamné, c’est du recul, de l’archaïsme, du déluge, et malgré tout le mérite qu’on peut avoir, on n’est ni lu, ni discuté… Les Ducs de Guise et leur époque ! […] Et quant à ces trois qui firent une famille de l’imposance d’une dynastie, et qui pouvait devenir une quatrième race, avant celle de Napoléon, on ne savait guères lequel était le plus grand, dans son tourbillon de lumière, de cette panoplie auréolisée de héros. […] L’auteur des Guise semble même n’avoir écrit ces trois magnifiques biographies sur ces trois héros, que pour faire ressortir davantage la supériorité toujours présente de Catherine et la logique inébranlable de son caractère, au milieu de tous les équilibres risqués de ses infatigables négociations. […] Il n’y a pas de héros qui ne soit plus ou moins diminué ou plus ou moins contaminé par cette histoire… Catholiques ou protestants, tout l’ensemble de ce monde-là est effroyable.
Songez donc qu’à moins d’un mensonge sacrilège, qui ne doit guère se rencontrer, tout prêtre, quelles qu’aient pu être ensuite ses faiblesses, a accompli, le jour où il s’est couché tout de son long au pied de l’évêque qui le consacrait, la plus entière immolation de soi que l’on puisse imaginer ; qu’il s’est élevé, à cette heure-là, au plus haut degré de dignité morale, et qu’il a été proprement un héros, ne fût-ce qu’un instant. […] IV Si l’abbé Courbezon est le héros de la charité, c’est plutôt la naïveté qui est la marque de l’abbé Célestin, une naïveté de prêtre, à la fois presque, enfantine et un peu solennelle. […] Et c’est aussi pourquoi les héros de M.