Ce vin des autres qu’on lui a versé, il l’a bu… dans sa main, quelquefois avec assez de grâce (toujours l’enfant et rien de plus !)
Marmier renferme beaucoup de pièces pleines de grâce et de naturel.
Gide est devenu, après maintes œuvres spirituelles, l’un des plus lumineux lévites de l’église, avec autour du front et dans les yeux toutes visibles les flammes de l’intelligence et de la grâce, les temps sont proches où d’audacieux révélateurs inventeront son génie… Il mérite la gloire, si aucun la mérita (la gloire est toujours injuste), puisqu’à l’originalité du talent le maître des esprits a voulu qu’en cet être singulier se joignit l’originalité de l’âme.
Sainte-Beuve Georges Lafenestre qu’on a fort salué pour ses Espérances, espérances (c’est bien le mot) pleines de fraîcheur, en effet, d’une sève abondante et riche, d’une fine grâce amoureuse.
Il n’est point aisé de déterminer le genre de plaisir que l’on éprouve au commerce de ces poèmes très simples et très compliqués, et, sans doute, quelques strophes détachées en feront, mieux que toute paraphrase, goûter la grâce amère : Ici, près de la porte où je t’avais suivie, J’ai possédé longtemps ton visage anxieux.
L’ordre des vierges n’est ni moins varié ni moins nombreux : ces filles hospitalières qui consument leur jeunesse et leurs grâces au service de nos douleurs ; ces habitantes du cloître, qui élèvent à l’abri des autels les épouses futures des hommes, en se félicitant de porter elles-mêmes les chaînes du plus doux des époux, toute cette innocente famille sourit agréablement aux Neuf Sœurs de la Fable.
Les deux enfans en l’air, sortant de dessous un lambeau de draperie, sont d’une finesse et d’une légèreté étonnantes ; cette femme qui regarde ironiquement par-dessus son épaule, est d’une grâce et d’une expression peu communes.
Racine, avec son goût, son élégance et ses grâces, eut longtemps à lutter contre l’ascendant de la grande âme de Corneille, il eut beaucoup de peine à nous faire goûter les faiblesses du cœur, les tourments et les crimes de l’amour. […] Personne n’a mieux réussi à fondre la passion avec la galanterie française ; on ne trouve que chez lui cette mollesse, cet abandon, cette grâce, cette aisance heureuse, et cette fraîcheur de coloris qui est le caractère particulier de son style. […] Les philosophes, comblés des bienfaits de la cour, étaient des ingrats qui déchiraient la main qui les nourrissait ; s’ils voulaient déclamer contre le despotisme, ils ne devaient pas en recevoir des pensions et des grâces. […] Il est donc bon de juger l’auteur autant et plus que l’ouvrage ; et quand l’auteur est reconnu n’employer son esprit, son imagination et ses grâces, que pour saper les fondements de la morale et renverser les principes de l’ordre social, c’est un acte de civisme de ne témoigner qu’une bien faible estime pour cet esprit dont il abuse, pour cette imagination si perfide et ces grâces si dangereuses. […] Azéma est un peu rebelle à la grâce tant qu’il lui semble que le ciel contrarie son amour ; mais il n’y a que ce coquin d’Assur qui meurt dans l’impénitence finale, après s’être moqué des dieux et des revenants.
Le dénouement du Lutrin est dicté par la Grâce même, et doit servir de leçon à jamais efficace aux auteurs de ces sortes de poèmes spirituels. […] Libre des entraves du style, il nous révèle sa juste opinion sur la supériorité de l’idiome poétique, dont il vante le joug, en le port tant avec autant de force que de grâce. […] Même grâce, même sensibilité que dans l’original. […] Virgile tourne ses vers avec bien plus de souplesse et de grâce : il semble partout les interrompre par un soupir. […] Sa gravité ne se tempère que par les effets de son art qui, devant mêler le doux au sévère, entrelace l’aventure d’Hélène à de tristes scènes de carnage, afin que les grâces riantes viennent interrompre ses terribles récits.