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340. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Un briquetier a gardé en sa possession l’Apocalypse. […] Car toutes les promesses, partout, dans toute l’Écriture, enferment un traité ; c’est-à-dire que Dieu s’engage à t’accorder cette grâce à cette condition seulement que tu t’efforceras toi-même de garder ses lois. » Quel mot ! […] Veux-tu l’aimer, la soutenir, l’honorer, la garder dans la maladie et dans la santé… dans la bonne et la mauvaise fortune, dans la richesse et dans la pauvreté… et renonçant à toute autre, te garder à elle seule aussi longtemps que vous vivrez tous les deux352 ?  […] Le jour du Seigneur était gardé avec une exactitude remarquable, les églises étant remplies d’auditeurs attentifs et nombreux ; trois et quatre fois par jour les officiers de paix faisaient des patrouilles dans les rues, et fermaient toutes les maisons publiques. […] Il avait lancé sa balle et allait recommencer, quand une voix dardée du ciel entra soudainement dans son âme : « Veux-tu quitter tes péchés et aller au ciel, ou garder tes péchés et aller en enfer ? 

341. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIII » pp. 206-208

Voici la suite : « Enfant par la foi, vieillard par l’expérience, homme par le cerveau, femme par le cœur, géant par l’espérance, mère par la douleur et poëte par les rêves ; à toi qui es encore la Beauté, cet ouvrage où ton amour et ta fantaisie, ta foi, ton expérience, ta douleur, ton espoir et tes rêves sont comme les chaînes qui soutiennent une trame moins brillante que la poésie de la pensée, que le poëme gardé dans ton âme, semblable à l’hymne d’un langage perdu dont les caractères irritent la curiosité des savants. »

342. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

Quant à M. de Lamartine, il n’a pu, un seul instant, maîtriser l’inattention de la Chambre ; il en souffrait, il le laissait voir, mais il ne parvenait point à fléchir cet auditoire impatient et irrité ; sous la magnificence que gardait encore sa parole jusque dans ce désarroi, on se demandait en vain ses raisons et ce qu’il voulait dire, et l’on n’a pu s’en rendre compte pas plus que lui-même il ne le savait bien peut-être. — Nous ne prétendons dans tout ceci, comme on le voit, que noter l’effet oratoire et, en quelque sorte, littéraire de ces deux séances.

343. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leygues, Georges (1857-1933) »

Gardez donc le trésor que votre main m’offrait.

344. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 179-181

« Il faut bien se garder encore d’ouvrir les yeux ni trop, ni trop peu, de cligner ni de clignoter, de faire comme quelques Prédicateurs, qui ouvrent la bouche avec tant d’effort, qu’ils semblent vouloir y faire entrer leur Auditoire, & d’en imiter certains qui remuent la mâchoire inférieure avec tant de force, qu’ils paroissent croquer des noix.

345. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Dès que Robin eut vu partir Toinette, Il quitta là le soin de son troupeau, Il jeta loin panetiere & houlette, Et ne garda rien que son chalumeau.

346. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Les amis de Retz accoururent à la rescousse ; il en réchappa, mais il garda une rancune assez légitime à l’ami la Franchise, sobriquet peu noble qui désignait le noble duc de La Rochefoucauld. […] Ainsi encore les derniers fragments du Roman de Renart contiennent une critique amère des lois et coutumes existantes, de véritables appels à la révolte ; et pourtant ceux qui les ont composés ont gardé le cadre commode de la fable tel que leurs aînés l’ont façonné ; ils se servent toujours des animaux pour donner des leçons aux hommes ; ils racontent toujours les prouesses de leur héros populaire. […] Mais le poète s’obstine à garder le silence sur ce point. […] Mais ceux qui gardent un peu plus de fierté ou qui ont des idées et ne veulent ni les taire ni les trahir, que feront-ils ? […] La puissance de l’argent, qui permet d’acheter des votes, des journaux, des sièges au Parlement, et les privilèges de l’Église qui a gardé mille moyens de peser sur les consciences, font échec à la liberté des citoyens.

347. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

On se gardait de changer, de corriger un mot aux manuscrits ; on n’osait contredire des assertions infaillibles ; il semblait qu’il n’y eût plus rien à découvrir après lui et qu’on fût réduit pour jamais à coudre des commentaires admiratifs à cet Évangile philosophique. […] Querelle grave, qui renaît autour de nous entre ceux qui veulent garder à l’enseignement des collèges la base qui lui fut donnée au temps de Henri IV et ceux qui entendent la changer en faisant une part plus large aux sciences et aux langues vivantes. […] A l’Oratoire, il fut déjà plus sérieux, plus grave ; à Port-Royal, il devint austère ; chez les calvinistes, l’habitude de chercher ou de mettre en tout écrit une intention morale ou édifiante fut si forte et si persistante que la littérature de la Suisse romande en a, de l’aveu même de ses représentants, gardé jusqu’à nos jours une allure prédicante. […] Elle est déjà plus respectée en province ; mais c’est parmi les étrangers qu’elle a gardé le plus de prestige, et la chose est aisée à comprendre ; sur bien des points elle les tire d’un chaos d’incertitudes où ils risqueraient de se perdre ; pour eux elle continue à faire loi, à représenter officiellement l’usage établi. […] A l’origine, par exemple, le prix d’éloquence, fondé par Balzac, était en réalité destiné à récompenser un sermon élégamment écrit ; il garda ce caractère jusqu’en 1758 où l’éloquence sacrée fit place à l’éloge des grands citoyens et des grands écrivains ; et depuis lors, cet exercice oratoire tend à se transformer en une étude historique et critique ou sont mis en balance mérites et démérites du grand homme désigné aux candidats.

348. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Geffroy, Céard revint à ses bureaucratiques occupations et garda le silence19. » Reste M.  […] Mais je regrette qu’ici encore MM. de Goncourt aient cru devoir garder pour eux les motifs de leur arrêt. […] … » Lome ou Lomic, pour lui garder son joli diminutif, est en effet très assidu aux pardons de sa commune. […] Ils ont gardé le souci du rare, de l’exception, des cas isolés et extraordinaires. […] Je me garderai d’en rien dire.

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