De même qu’il n’y a point d’opinion extravagante ou absurde que n’ait soutenue quelque philosophe, de même, il n’y en a pas de scandaleuse, ou d’attentoire au génie, qui ne se puisse autoriser du nom de quelque critique. […] Pas plus qu’il n’y a de doute possible ou d’hésitation permise sur le génie militaire de Napoléon ou sur le génie politique de Richelieu, pas plus il n’y en a sur l’unique originalité de la comédie de Molière ou de la tragédie de Racine ; et quiconque traitera de « polisson » l’auteur d’Andromaque, il fera comme ce naïf Lanfrey, quand il donnait des leçons de tactique rétrospective au vainqueur d’Austerlitz : c’est lui-même qu’il aura jugé. […] Nous avons trop donné, depuis trente ans ou davantage, aux grandes causes, aux « grandes pressions environnantes » : la race, le milieu, le moment, — dont l’action est certaine, mais obscure, — et qui expliquent bien le génie des nations ou le caractère des siècles, qui n’expliquent pas, ou qui expliquent moins le caractère et le génie des individus. […] Un pauvre diable de poète, enflé de son génie, a quitté femme et fille, après dix-sept ans de ménage, pour vivre aux dépens d’une jeune femme qui l’a fait directeur et gérant d’une petite Revue littéraire. […] Rhétorique, le Génie du christianisme ou l’Essai sur l’indifférence !
Le même Thiers disait à la même assemblée : « Napoléon a perdu la France par son génie. » Et l’assemblée d’applaudir à ce mot, bien que deux fois faux : d’abord parce que pour avoir restitué à la chute de Napoléon ce qu’elle avait pris de trop, la France n’a point été perdue ; ensuite parce que la vraie cause de ce revirement de fortune, ce n’est pas le génie de Napoléon, mais les éclipses de son génie. […] Là était son génie particulier, là était son cœur. […] C’était son génie particulier. […] Le mal avait à peine pâli ce beau visage où se révélaient à la fois le génie du savant et l’élévation morale de l’homme. […] * Si la marque véritable du génie est de créer, le comte de Bismarck-Schœnhausen est un homme de génie ; car il a créé des haines inconnues du monde civilisé d’où sortiront des guerres inconnues du monde sauvage.
La Cithare est une glorification du génie libre et créateur de l’Hellade antique, soit que l’auteur célèbre Salamine, … île aux beaux oliviers, Ô nourricière des colombes !
Si donc mes vers doivent servir ici à quelque chose, je souhaite qu’ils fassent rentrer en eux les poètes inutiles, n’ayant pas le génie nécessaire pour se dégager de la formule romantique, et qu’ils les décident à être de braves prosateurs, tout bêtement.
tous ceux qui comprennent que le génie français doit être pur et non barbouillé d’obscurités septentrionales, me rejoindront !
Un goût universel pour les Beaux-Arts, des talens pour les cultiver avec succès, doivent le faire regarder comme un de ces génies heureux, propres à faire admirer les richesses de la Nature.
La critique serait suspecte de rivalité, l’éloge paraîtrait une adulation aux deux plus grandes puissances que nous reconnaissons sur la terre, le génie et le malheur.
Figurez-vous dans cette condition un homme de génie, un vrai poëte capable des émotions les plus délicates et des aspirations les plus hautes, qui veut monter, monter au sommet, qui s’en croit capable et digne1142. […] Par malheur, il y portait, comme eux, les vices de son état et de son génie. […] C’était de force et par surprise que son génie le tirait des convenances : deux fois sur trois, son sentiment est gâté par ses prétentions. […] Après tout, il n’y a guère ici que des décors et de la mise en scène ; les sentiments sont factices ; ce sont des sentiments d’opéra ; les auteurs ne sont que d’habiles gens, manufacturiers de livrets et de toiles peintes ; ils ont du talent et point de génie ; ils tirent leurs idées, non de leur cœur, mais de leur tête. […] La marque propre du génie est la découverte de quelque large région inexplorée dans la nature humaine, et cette marque leur manque ; ils témoignent seulement de beaucoup d’habileté et de savoir.
En un mot, sans faire injure à aucune entre les différentes formes d’institutions existantes, je crois à des hommes et à des génies gouvernants, et j’estime que, dans toutes les variétés de vocations et de capacités humaines, c’est celle-ci qui tient le premier rang. […] Un jeune écrivain de mérite, et qui en est à recommencer pour son compte une des phases par lesquelles notre génération a passé, s’étonnait l’autre jour que la France fût restée indocile ou infidèle à tant de belles etjustes leçons professées dans un style clair, limpide, par un écrivain doué de « ce bon sens souverain qui commande même au génie. » Nous lui donnons ici une des mille raisons de ce peu de succès. « On a honte, dit M. […] Chateaubriand en fait son livre le plus éclatant, qui va redorer de son rayon, pour plus d’un demi-siècle, la grille du sanctuaire et le balustre des autels ; Benjamin Constant, à ses moments perdus, entre la maison de jeu et la tribune, refait et retouche sans cesse un livre plus vrai peut-être, plus religieux et plus philosophique que celui de l’autre ; mais sa poudre est restée trop longtemps en magasin, elle est mouillée ; il n’y a pas, comme pour Le Génie du Christianisme, feu d’artifice et illumination soudaine.