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286. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Sa Grammaire est intitulée : Principes généraux & raisonnés de la Grammaire françoise, parce que c’est en effet un bon choix de préceptes développés avec méthode & avec justesse. […] in-12. sous le titre de Principes généraux & particuliers de la Grammaire françoise, & il a été réimprimé depuis avec des corrections en 1763. […] Je terminerai cet article par où j’aurois dû le commencer ; par la Grammaire générale & raisonnée que Claude Lancelot donna en 1664. […] Par l’orthographe d’usage, il entend celle dont on ne peut guéres donner de regles générales ; & suivant laquelle les syllabes des mots s’écrivent d’une maniere plûtôt que d’une autre, sans autre raison que celle de l’usage ou de l’étymologie. […] On n’a pas moins d’obligation à l’auteur des Principes généraux & raisonnés de l’Ortographe françoise, avec des remarques sur la prononciation, Paris 1762.

287. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Il n’y a point à cela de raison générale que j’aperçoive. […] La réalité ne se déforme point en passant à travers sa conception générale de la vie ; parce que de conception générale de la vie, je crois fort qu’il n’en a cure. […] Comme il a en lui plusieurs hommes, il a en lui plusieurs idées générales des choses. […] Dans la démocratie manque l’intelligence des intérêts généraux : dans l’aristocratie manque le souci des intérêts généraux. […] Il a détesté les Parlements, les États généraux et la liberté de la presse.

288. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

Règle générale, dans toute proposition, les attributs font l’analyse du sujet, et le sujet est la somme des attributs. — Par conséquent, ma conception de la substance n’est qu’un résumé ; elle équivaut à la somme des conceptions composantes, comme un nombre à la somme des unités composantes, comme un signe abréviatif aux choses qu’il abrège et signifie. […] Par ces deux sensations distinctes, nous distinguons l’amplitude plus ou moins grande de nos deux mouvements ; et l’on voit comment nous pouvons d’une manière générale distinguer l’amplitude d’un de nos mouvements comparé à un autre. — C’est par ce discernement musculaire que nous arrivons à connaître l’étendue et l’espace. […] — Pour lever cette difficulté, considérons l’un après l’autre les principaux caractères de ces possibilités et de ces nécessités, et nous verrons qu’elles ont tous ceux de la substance. — Elles sont permanentes ; en effet, la proposition par laquelle j’affirme la possibilité et la nécessité de telle sensation à telles conditions est générale et vaut pour tous les moments du temps. […] « Considérons maintenant un autre caractère général de notre expérience, qui est que, outre des groupes fixes, nous reconnaissons un ordre fixe dans nos sensations. […] Pour que l’analyse soit tout à fait exacte, il faut mettre, je crois : « Si un être quelconque, analogue à moi, était transporté sur les rives de l’Hooghly, il aurait, etc. » La possibilité permanente est absolument générale.

289. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Certes, M. de Girardin eut alors un sentiment très-vrai de la situation, des divers moments et comme des divers accès par où le mal allait empirant chaque jour, et lorsque le 24 février éclata, il était en règle, il avait poussé d’avance tous les cris d’alarme ; on l’avait même vu, dans la séance du 14 février 1843, après un vote de la majorité qui qualifiait la minorité avec injure, déposer sur le bureau du président sa démission de député et signifier sa sortie de la Chambre jusqu’à de nouvelles élections générales : il donnait pour motif qu’il ne voyait pas de place possible entre une majorité intolérante qui s’égarait, et une opposition inconséquente qui allait on ne sait où. […] Ce qu’il proposait lui-même de spécifique et d’original, ce qu’il aurait voulu voir adopter, la mesure du désarmement, l’idée de faire passer l’État du rang de percepteur à celui d’assureur, la suppression des octrois, le rachat par l’État de tous les monopoles…, ces fragments d’un plan général qu’il avait conçu, je n’en dirai rien, parce que de tels projets radicaux se perdaient alors dans tous ceux que chacun proposait à l’envi et qui couvraient les murailles comme une éruption universelle. […] ici nous sommes prêts à reconnaître, nonobstant toutes les exceptions flagrantes, une tendance générale de la société et de la civilisation vers l’ordre d’idées pacifiques et économiques prêchées par M. de Girardin ; et c’est ce qui a fait dire de lui à M. de Lamartine en une parole heureuse et magnifique comme toutes ses paroles : « Chez Girardin le paradoxe, c’est la vérité vue à distance. » Mais à quelle distance ? […] Certes le progrès en science, en industrie, en civilisation générale, en réparation moins inégale du bien-être, est évident ; il se poursuit et se poursuivra ; mais aux yeux du philosophe, de l’artiste, du moraliste, de tous ceux qui conçoivent avec étendue et qui comparent, c’est toujours un progrès qui cloche et qui clochera, un progrès qui ne bat que d’une aile. […] Sans doute, le courant de ce qu’on appelle l’opinion publique se décide par la suite et le concours de tant de causes générales et particulières, que chacune des particulières compte pour infiniment peu, — ou très-peu.

290. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Tout ce qui tient dans la littérature grecque à la religion païenne, à l’esclavage, aux coutumes des nations du Midi, à l’esprit général de l’antiquité avant l’invasion du peuple du Nord et l’établissement de la religion chrétienne, doit se retrouver avec quelques modifications chez les Latins. […] Sous le règne d’Auguste même, quelques écrivains, Tite-Live surtout, montrent souvent dans leur manière d’écrire l’histoire, un esprit républicain ; mais pour analyser avec justesse le genre distinctif de ces trois époques, il faut examiner leurs couleurs générales, et non les exceptions particulières. […] Ce qui pouvait obtenir l’estime des patriciens était l’objet de l’émulation générale : on pouvait les haïr ; mais on voulait leur ressembler. […] L’écrivain solitaire peut n’appartenir qu’à son talent ; mais l’orateur qui veut influer sur les délibérations politiques, se conforme avec soin à l’esprit national, comme un habile général étudie d’avance le terrain sur lequel il doit livrer le combat. […] Enfin, quand on veut connaître le caractère d’une littérature, c’est son esprit général que l’on saisit.

291. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Le lecteur y trouve l’expression parfaite de ses vagues tendances, et de l’esprit général du siècle : mais Boileau y a mis quelque chose de plus, une doctrine originale et personnelle, qui, dans la vaste unité du siècle, sépare un certain groupe d’esprits, exprime l’idéal d’une école littéraire. […] On trouverait la juste expression du goût moyen et général de la bonne société, pendant le dernier tiers du xviie  siècle, dans Bussy-Rabutin et son cercle, tel que sa correspondance nous les montre. […] Car cette influence est tellement inséparable de l’influence générale de l’esprit français à l’étranger au xviiie  siècle, que même elle s’y confond et qu’on ne peut la raconter sans faire l’histoire de celle-ci dont elle est un chapitre. […] La pensée jouit d’une liberté illimitée dans l’abstrait et dans le général, toutes les intempérances, toutes les aventures lui sont permises : dès qu’elle touche au réel, au concret, à la vie, elle reçoit forme et couleur des préjugés impérieux du siècle. […] Car je ne sais pas si les principes de Boileau — tels qu’on peut les définir — sont des lois générales et souveraines de la création littéraire : mais il se pourrait faire et l’expérience semble indiquer que, dans leur signification essentielle et profonde, ils représentent les exigences fondamentales et permanentes du goût français.

292. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Je développe ici une idée générale qui a, si elle est juste, des conséquences multiples et lointaines, impossibles à prévoir toutes. […] Sans doute, ces rapports ont été souvent déjà devinés, affirmés, et prouvés en tel cas particulier ; on en trouvera ici la démonstration générale, constante et rigoureuse. […] Telle est l’évolution normale, dans ses grandes lignes ; d’autre part, il est évident que l’esprit général d’une époque n’impose pas, heureusement, un moule uniforme à tous les individus ; outre les attardés d’une époque précédente et les précurseurs d’une époque nouvelle, il y a la variété des tempéraments, les combinaisons infinies de la vie. […] Nous créons alors des rubriques de « tout y va » ; ce sont des tiroirs, pour l’œil ; ce n’est pas de l’ordre, de la lumière pour l’esprit. — Il faudrait se résoudre à bouleverser beaucoup de nos catégories ; pour cela il faut s’habituer d’abord à voir autrement, à embrasser d’un coup d’œil la ligne d’ensemble (esprit général) et le cas individuel, et surtout à saisir, derrière la forme souvent trompeuse, l’état d’âme. […] Je les mettrais tous, au commencement ou à la fin de chaque période, dans un chapitre consacré aux idées et aux conditions générales, et je ne les nommerais ailleurs, dans les chapitres consacrés à l’art, que très brièvement.

293. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 289

Silhouette, [Etienne de] Maître des Requêtes, ancien Contrôleur Général, né à Limoges en 1709, mort en 1767. […] L'idée générale du Gouvernement Chinois, les Réflexions politiques sur les plus grands Princes, la Lettre sur les transactions du Regne d'Elisabeth, & sur-tout ses Traductions des Essais de Pope sur l'Homme & sur la Critique, ne peuvent être que des Productions d'un esprit pénétrant, étendu, lumineux, & cultivé.

294. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Caractère général des tragédies de Corneille. — § V.  […] L’histoire de ce triple théâtre dans ses rapports avec les mœurs et les progrès de la civilisation, serait un point intéressant de l’histoire générale de notre pays ; mais ce point n’est pas de mon sujet. […] Mais ces noms tirés de l’histoire générale, cette gravité, cette rhétorique, grossière image de l’éloquence, charmaient les esprits. […] Caractère général des tragédies de Corneille. […] Tel est en effet le caractère général des tragédies de Corneille, et ce qu’en a dit La Bruyère a l’autorité d’une tradition.

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