La jeune fille qui tient le plat sur lequel elle sera posée, détourne la tête, en tendant le plat ; cela est bien ; mais l’Herodiade paraît frappée d’horreur ?
Il faut bien qu’il arrive en nous quelque chose d’approchant de ce que je dis, car après avoir vû vingt fois la tragedie de Mithridate, on est presqu’aussi frappé d’un retour imprevu de ce prince, quand il est annoncé à la fin du premier acte, que si cet incident de la piece surprenoit veritablement.
Ce talent ne frappera-t-il personne, qui le menera dans une ville voisine, où, sous le maître le plus grossier, il se rendra digne de l’attention d’un plus habile, qu’il ira bien-tôt chercher de province en province ?
Car il ne faut rien de plus, à ce qu’il paraît, pour faire la grande comédie politique de notre temps sorti de la Révolution française, et pour frapper cette mordante médaille de la comédie-pamphlet au xixe siècle.
On noterait d’autres modes d’expressions concises, bien frappées, et qui lui sont restées plus familières ; ainsi : « Je ne puis, disait-il, attacher aucun sens à ces mots pouvoir révolutionnaire, et la Convention ne saurait prendre, à mon avis, une idée plus fausse et plus égarante de son caractère et de sa puissance. » Et en parlant de Louis XVI, par manière de concession : « Je dirais (si j’écrivais son histoire) qu’il combattit la révolution selon l’oblique et expectante malice de son cœur. » La concession peut sembler un peu forte, mais l’expression, l’alliance de mots est énergique et neuve. […] Principal rédacteur et conseiller de la Constitution de l’an ni, il mérite que ceux même qui s’en servent pour la combattre, et que Fructidor ira -frapper, disent de lui, par exception : « Daunou, du moins, est avec les honnêtes gens. […] Lui, si humain pour les opprimés, il fut sans pitié ce jour-là, il ne vit que l’intérêt philosophique en jeu, et se remit en posture de gallican pour mieux frapper. — Un plus mémorable épisode de sa vie littéraire sous l’Empire est son amitié intime avec Chénier118. […] D’admirables et vigoureuses touches de pinceau et surtout de burin, des traits charmants, des médaillons bien frappés, ornent en mainte page ce narré complexe et précis. […] L’invention en toute chose ne le frappait point assez ; il ne lui donnait jamais le pas décisif sur l’ordre et sur l’expression.
Que des hommes de la Montagne, les héros plus ou moins sanglants de cette formidable époque, soient demeurés fixes jusqu’au bout dans leur conviction et soient morts la plupart immuables, on le conçoit : la foudre, on peut le dire sans métaphore, les avait frappés : une sorte de coup fatal les avait saisis et comme immobilisés dans l’attitude héroïque ou sauvage qu’avait prise leur âme en cette crise extrême ; ils n’en pouvaient sortir sans que leur caractère moral à l’instant tombât en ruine et en poussière. […] Ce qui me frappe, ce n’est pas tant qu’il croie, comme les plus habiles engagés dans le premier moment, à l’excellence des moyens nouveaux et à leur efficacité immédiate. […] Ce qui me frappe donc, c’est la suite, c’est la persistance plus intrépide de sa foi aux mêmes moyens généraux, et sa méconnaissance prolongée de ce qu’avait de spécial le caractère de la nation française par opposition à l’américaine. […] Il a pu dire, après sa délivrance d’Olmütz, ce qu’on redit volontiers avec lui après les passions éteintes : « Le bien et le mal de la Révolution paraissaient, en général, séparés par la ligne que j’avais suivie. » Son nom, que j’aime à trouver de bonne heure honoré dans un ïambe d’André Chénier, a passé, depuis quarante ans déjà, en circulation, comme la médaille la mieux frappée et la plus authentique des hommes de 89. […] Le pressentiment de sa perte ne m’avait jamais frappé comme le jour où, quittant Chavaniac, je reçus un billet alarmant de madame de Tessé ; je me sentis atteint au cœur.
La petite monnaie manquait en Irlande, et les ministres anglais avaient donné à William Wood une patente pour frapper cent huit mille livres sterling de cuivre. […] De preuves, nulle trace : il n’y a pas besoin de preuves pour convaincre le peuple ; il suffit de répéter plusieurs fois la même injure, d’abonder en exemples sensibles, de frapper ses yeux et ses oreilles. […] En un instant, par besoin d’action, il frappe, caresse, change cent fois de ton, de visage, avec de brusques mouvements, d’impétueuses saillies, quelquefois enfant, toujours homme du monde, de goût et de conversation. […] Pour récompense, leur maison devient église, et Philémon curé « sachant parler de dîmes et redevances, fumer sa pipe, lire la gazette, aigre contre les dissidents, ferme pour le droit divin989. » L’esprit abonde, incisif, par petits vers serrés, vigoureusement frappés, d’une netteté, d’une facilité, d’une précision extrêmes ; mais, comparé à notre La Fontaine, c’est du vin devenu vinaigre. […] » Que valent nos hommages, puisqu’un pygmée, « plus haut que les autres de l’épaisseur de notre ongle », les frappe par cela seul d’une crainte respectueuse ?
Au milieu de son apologie, il est frappé d’apoplexie, et de son lit continue à se défendre. […] Le jour où il voit les traces des sauvages, il est « comme frappé de la foudre ; il fuit comme un lièvre effarouché à son gîte » ; ses idées tourbillonnent, il n’en est plus maître ; il a beau s’être barricadé et caché, il se croit découvert ; il veut lâcher ses chèvres, abattre ses enclos, retourner son blé. […] Tous ces romans sont des romans de caractères ; c’est que les hommes de ce pays, plus réfléchis que les autres, plus enclins au mélancolique plaisir de l’attention concentrée et de l’examen intérieur, rencontrent autour d’eux des médailles humaines plus vigoureusement frappées, moins usées par le frottement du monde, et dont le relief intact est plus visible qu’ailleurs. […] À ce mot, elle reprend ses supplications ; il grince les dents, il serre les poings, il frappe du pied. « Tu l’épouseras, tu l’auras ! […] Son public est au niveau de son énergie et de sa rudesse, et, pour remuer de tels nerfs, un écrivain ne peut pas frapper trop fort.
On eût dit alors les colonnades, les portiques d’une ville en ruine, au milieu desquels l’imagination frappée voyait se mouvoir des sphinx, des centaures, des harpies, le dieu Thor avec sa massue, et tous les fantômes de la mythologie du Nord. […] Parmi ses compagnons de voyage, un seul, frappé de la dignité de sa conduite dans une situation si difficile, s’attacha vivement à son malheur. […] Frappé de cette ressemblance, il s’approche pour lui adresser la parole ; mais à peine a-t-elle entendu le son de sa voix, qu’elle le regarde et s’écrie avec un accent de surprise et de tendresse que rien ne peut rendre: « Ah ! […] Un jour doux éclaire le fond de ce bassin, où le soleil ne luit qu’à midi ; mais dès l’aurore, ses rayons en frappent le couronnement, dont les pics, s’élevant au-dessus des spores de la montagne, paraissent d’or et de pourpre sur l’azur des cieux. […] Pour Domingue, il se frappait la poitrine, et perçait l’air de ses cris douloureux.