Jeunes gens et jeunes filles ne peuvent expliquer les mots les plus usuels : la lecture d’une page de français leur laisse une vague et indécise idée dans l’esprit, et s’ils n’en gardent pas un souvenir précis, s’ils ne peuvent à l’instant même la résumer en substance, c’est moins faiblesse de réflexion, légèreté d’attention, gaucherie d’intelligence, l’ignorance du sens des mots qu’ils ont lus. […] La recherche d’une brièveté télégraphique, qui compte les lettres et les syllabes, et qui en craint la dépense, a introduit en français beaucoup de barbarismes. […] Elle demande beaucoup de délicatesse et d’attention ; car les mots qu’on entend du premier coup, qui sont familiers à première vue, ont eu souvent des sens et des emplois qui diffèrent de leurs sens et de leurs emplois actuels par des nuances fines et presque imperceptibles : rien ne fait mieux connaître la langue française que la comparaison scrupuleuse et le discernement exact de ces différences. […] En recherchant les termes les plus justes qui répondent aux mots étrangers et aux idées des écrivains, on pénètre plus avant dans le sens des mots français, on en mesure mieux l’énergie et la vertu, et l’on en fait provision en même temps pour le jour où l’on devra exprimer ses propres pensées.
Il y a là comme une gageure, et elle est toujours gagnée ; il y a là comme un parti pris de montrer que notre « gueuse fière », c’est à savoir la langue française, est capable, pour qui connaît ses ressources, des richesses de couleur et des richesses de sonorité les plus rares et les plus abondantes que jamais langue colorée et langue sonore ait pu étaler ; et ce parti pris, je suis enchanté que M. de Heredia ait montré par le succès qu’on pouvait le prendre. […] Mais quelques-uns, alliant avec toute la virtuosité voulue la sûreté du dessin à la vigueur du coloris, sont sans aucun doute, pour la perfection du rendu, les plus beaux qui aient jamais été écrits en français. […] [Précis historique et critique de la littérature française (1895).] […] La poésie française compte un sonnet de plus… Successeur des poètes qui ont introduit l’Espagne en France, héritier d’une longue lignée qui va de Jean Chapelain à Pierre Corneille et d’Abel Hugo à Victor Hugo, l’auteur des Trophées se distingue cependant de tous ses devanciers par des traits qui lui sont personnels.
Balzac devait venir tard… Depuis que la langue française a dit distinctement son premier mot dans le monde, elle a eu toujours des poètes, des historiens et des philosophes. […] Et ce que je dis là, je ne le dis pas seulement pour la littérature française, je le dis aussi pour les autres littératures de l’Europe. Excepté la Russie, l’artificielle Russie, que nous avons vue si récemment faite, à coups de hache, par un charpentier hollandais, instruite par une philosophe française et habillée par des modistes de Paris, nous sommes tous à peu près du même âge en Europe. […] Seulement, n’oublions pas non plus, nous autres Français, que soixante-seize ans après Don Quichotte paraissait La Princesse de Clèves, bien avant que l’Angleterre, cette terre du Roman qui, en moins de deux siècles, est allée de Richardson à Walter Scott, n’eût publié les chefs-d’œuvre de Daniel Defoë et Clarisse ; Clarisse, qui est le Roman même, dans la plus splendide netteté de sa notion !
. — Les prix à l’Académie française : M. […] Géruzez, pour son Histoire de la littérature française. […] On a trop flatté les femmes, les Françaises, les Parisiennes surtout. […] Ceci ne s’adresse qu’aux prix que décerne l’Académie française. […] ne défendez plus comme cela l’esprit français, s’il vous plaît !
. — La tragédie des anciens remise sur la scène française. — Cléopâtre, Didon. […] Cette idée fut reproduite dans le Retour imprévu de Regnard, joué aux Français en 1700. […] Il n’y eut donc plus à Paris que deux théâtres où étaient représentées les tragédies et les comédies françaises. […] — L’auteur du Parnasse Réformé. — Leclerc, de l’Académie Française […] Il est clair que nous ne parlons ici que des auteurs du théâtre français ayant marqué dans la littérature dramatique.
Institutes de droit canonique de Lancelot, traduits en françois, par l’auteur du Dictionnaire précédent, en dix vol. […] Institution au Droit françois, par M. […] Nous avons aussi ces Institutes conférés avec le Droit françois, par Boutaric, in-4°.
Si quelqu’un vouloit faire une collection plus abondante de livres de Médecine, il pourroit acheter les Aphorismes de Boerhaave, traduits en françois & commentés par la Mettrie, dix vol. […] Van-Swieten, traduits en françois en cinq vol. in-12. 1753. ; les Institutions chirurgicales d’Heister, traduites en françois, à Avignon 1770. deux vol.
Ses récitatifs sont composés avec l’intention avérée de montrer ce dont la langue française est capable ; ils sont si puissants qu’ils ont convaincu même Rousseau. […] Toute la littérature française y passe — en lambeaux, On a voulu me persuader que M. […] Il faudra donc tourner la phrase française de façon à avoir les mots « splendeurs de Walhall » sous les accords pleins et soutenus. […] Les indications de page se rapportent, suivant les cas, à la partition française in-8°, ou à la partition allemande in-4°. […] Wagner se chantait alors en français, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
De jeunes Français s’évertuent maintenant à poursuivre ce sens caché qui a lassé les Toscans eux-mêmes. […] Artaud était un diplomate et un savant français, résidant tantôt à Florence, tantôt à Rome. […] Fiorentino s’est naturalisé Français par la pureté de son style dans notre langue. […] Nous voulons parler de la traduction de la Divine Comédie en vers français, par M. […] Il a communiqué au mètre français la vibration du mètre toscan ; il a transformé, à force d’art, la période poétique française en tercets du Dante.