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1779. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

Mais comme les traducteurs françois rendent ces deux mots par celui de danse, cet équivoque a donné lieu à bien des idées fausses. […] Le françois fait signe à ceux qu’il veut appeller de s’approcher de lui, en levant la main droite dont les doigts sont tournez en haut, et en la ramenant plusieurs fois vers son corps, au lieu que l’italien, pour faire le même mouvement, baisse la main droite dont les doigts sont tournez vers la terre.

1780. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

— Mon Dieu, répondit-elle, la lecture de Fanny a fortifié cette conviction déjà ancienne chez moi : que les Allemands écrivent pour leurs femmes, et les Français pour leurs maîtresses. […] Le moyen, quand on est bon Français, de refuser cinquante centimes à un fils de Marco Saint-Hilaire !

1781. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

L’Académie française qui avait couronné l’Épître d’un père à son fils, couronna, en 1769, l’Éloge de Molière, proposé pour sujet du prix d’éloquence. […] Admis à l’Académie française, à la place de Sainte-Palaye, il prononça un discours de réception, qui est resté un des morceaux les plus remarquables de ce genre.

1782. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

Le héros du roman de Mme Gustave Haller, lequel se passe en Angleterre et fait mille politesses à ce pays, est une espèce de Grandisson, membre de la Société de tempérance et qui fait boire de l’eau à son domestique, né Français (il nous en fait boire aussi !)  […] L’héroïne, lymphatique autant que dans le blême dessin de Carpeaux, est une institutrice française à Londres, rencontrée par le héros dans un naufrage (ils ont fait connaissance dans l’eau) et retrouvée dans une maison anglaise.

1783. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

La plume qui écrivait cela est à la vérité une plume italienne, quoique très compétente en français, et elle se servait de l’expression de son pays, où les chanteurs et les gens de théâtre sont regardés comme les premiers des hommes. […] à ces esprits-là tout est possible ; mais quand l’importance des vaudevilles ou des tragédies de salon paraîtrait à ces forts penseurs un droit à maintenir au génie, quand tel hôtel, à la porte blasonnée, serait devenu pour le théâtre français une succursale d’émulation honorable et utile, il resterait toujours la question qui prime toutes les autres, — la question des mœurs.

1784. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Rien de plus ample et de plus élevé dans l’exposition des motifs, rien de plus généreux et de plus vigilant pour prévenir ce ravage du duel qui, depuis le xve  siècle surtout, trouait la société française à la poitrine, et finalement rien de plus nettement résolu, de plus terrible mais de plus justifié, que le châtiment. […] Le duel immortel résista sous Louis XIV, qui mourut, lui… et sous Louis XV et sous Louis XVI, et jusqu’à la Révolution française, on se battit, comme si l’édit de Saint-Germain-en-Laye n’avait jamais existé !

1785. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

La Révolution française, ses arts et sa littérature, attestent avec une assez triste éloquence que si l’esprit grec avait charmé ceux qui firent cette révolution à deux faces, — par un côté si grandiosement originale, par l’autre si grotesquement postiche, — l’esprit romain les avait aussi enivrés. […] Nul Pozzo di Borgo italique ne leur donnait le salutaire conseil qui fut donné, deux mille ans plus tard, contre la Révolution française : Laissez la cuire dans son jus !

1786. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

Ce siècle, en effet, fut horrible, et, pendant un moment du moins, le plus horrible que la monarchie française eût peut-être vu se lever sur elle. […] Il chargeait les mers du Levant de vaisseaux français, étonnait l’Angleterre et Venise, et portait au loin la gloire du maître qui devait reconnaître tant de services par le déshonneur et l’exil.

1787. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Franchement, est-ce là la destinée de ces tribus pyrénéennes que Cénac-Moncaut nous ressuscite, et qui se sont dissoutes, comme un morceau de sucre dans un verre d’eau, sous les ondes et les plis de populations moins solubles et plus fortes, les unes en devenant françaises, les autres en devenant espagnoles ? […] « Le versant français nous présente le même phénomène.

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