/ 1718
918. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

. —  Sa fortune indépendante et son travail assidu. […] Pope s’y emploie tout entier ; il est de loisir ; son père lui a laissé une assez belle fortune, il a gagné une grosse somme à traduire l’Iliade et l’Odyssée ; il a huit cents livres sterling de rente. […] Swift lui reproche de n’avoir jamais de loisir pour la conversation ; la cause en est « qu’il a toujours en tête quelque projet poétique. » Ainsi rien ne lui manque pour atteindre l’expression parfaite : la pratique d’une vie entière, l’étude de tous les modèles, l’indépendance de la fortune, la compagnie des gens du monde, l’exemption des passions turbulentes, l’absence des idées maîtresses, la facilité d’un enfant prodige, l’assiduité d’un vieux lettré.

919. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Les regards éteints, le vainqueur attendri écoute et réfléchit aux vicissitudes de la fortune ici-bas ; de temps en temps il exhale un soupir, et les larmes s’échappent de ses yeux. […] Puis le père, le fils et la fille Nanerl reviennent, en 1772, tenter la renommée et la fortune à Milan. […] Le même espoir de meilleure fortune les attire à Munich ; cette fois c’est la mère qui accompagne sa fille et son fils à la cour de Bavière : le pauvre père, fixé par ses appointements de second violon et de second maître de chapelle auprès du prince-évêque, avare et brutal protecteur, reste désolé et seul avec le canari et le chien de la maison.

920. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Lorsque Macpherson, dégoûté de cette controverse ingrate, renonça à la littérature et se retira dans la politique, il fut nommé agent du nabab d’Ariat, et fit une fortune immense au service de ce souverain oriental ; il mourut en 1796, sans avoir confessé son prétendu mensonge, et tout occupé encore, quoique mollement, de publications ossianiques. […] Au son de sa voix, la pierre sacrée du pouvoir 12 était émue, et la fortune des combats changeait dans la plaine des braves. […] Le danger fuit l’épée du brave, la fortune se plaît à couronner l’audace. » « Mais vous, enfants des vertes vallées d’Erin, retirez-vous des plaines sanglantes de Lena.

921. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Cette faveur est originairement motivée par la naissance, les alliances et la fortune ; presque toujours elle n’a de véritable fondement que dans la protection et l’intrigue. […] Même de son temps, le roi s’est laissé aller à faire la fortune des amies et des amis de sa femme : à la comtesse de Polignac 400 000 francs pour payer ses dettes, 800 000 francs pour la dot de sa fille, en outre, pour elle-même, la promesse d’une terre de 35 000 livres de rente, et, pour son amant, le comte de Vaudreuil, 30 000 livres de pension ; à la princesse de Lamballe, 100 000 écus par an, tant par la charge de surintendante qu’on rétablit en sa faveur, que pour une pension à son frère136.

922. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Les auteurs se sont préoccupés, avant tout, de montrer le jeune homme moderne ; tel que le font au sortir du collège, depuis l’avènement du roi Louis-Philippe, la fortune des doctrinaires, le règne du parlementarisme. […] Ce roman de Chérie a été écrit avec les recherches qu’on met à la composition d’un livre d’histoire, et je crois pouvoir avancer qu’il est peu de livres sur la femme, sur l’intime féminilité de son être depuis l’enfance jusqu’à ses vingt ans, peu de livres fabriqués avec autant de causeries, de confidences, de confessions féminines : bonnes fortunes littéraires arrivant, hélas !

923. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

La langue française, après plusieurs crises dont elle était sortie renouvelée et dégagée, s’éleva à une telle fortune littéraire qu’elle en fut immobilisée pendant plus d’un siècle, pendant cent cinquante ans, puisque les poètes de l’an 1819 sont encore sous la domination exclusive de Racine et de Boileau. […] Fortuné prend le sens de riche ; il suit l’évolution de fortune, et les grammairiens n’y peuvent rien.

924. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Il eut l’attention de placer trois enfants de Pierre Corneille, deux dans les troupes, et l’autre dans l’Église ; il excita le mérite naissant de Racine, par un présent considérable pour un jeune homme inconnu et sans bien ; et quand ce génie se fut perfectionné, ces talents, qui souvent sont l’exclusion de la fortune, firent la sienne. Il eut plus que de la fortune, il eut la faveur et quelquefois la familiarité d’un maître dont un regard était un bienfait.

925. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Un de mes compagnons, qu’autrefois on a vu Des dons de la fortune abondamment pourvu, Qui, tenant table ouverte, et toujours des plus braves, Voulait être servi par un monde d’esclaves, Devenu maintenant moins superbe et moins fier, S’estimerait heureux d’être mon estafier. […] La bonne vieille, après avoir réfléchi, et probablement branlé un peu du menton, répond à son fils : Mon fils, bouleverser l’ordre des éléments, Sur les flots irrités voguer contre les vents, Fixer selon ses vœux la volage fortune, Arrêter le soleil, aller prendre la lune, Tout cela se ferait beaucoup plus aisément Que soustraire une femme aux yeux de son amant, Dussiez-vous la garder avec un soin extrême, Quand elle ne veut pas se garder elle-même.

926. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Nous étions bien chez nous, nous et nos chats ; car nous avons des chats comme Napoléon disait qu’il y en avait aux Tuileries… Le Romantisme, qui avait commencé et même poussé notre fortune, était mieux que mort, il était insulté. […] Et si vous ajoutez : par Victor Hugo, le chansonnier de la délicieuse Chanson du Fou, dans Cromwell : Au soleil couchant, Toi qui va cherchant Fortune… etc.

/ 1718