C’est donc cette évidente impartialité qui donne à l’œuvre de l’écrivain américain sa valeur morale et sa force de protestation. […] Mais nulle force, dans le monde, ne m’empêchera de clamer et de proclamer que voilà une idée qui n’est pas bête. […] … Il y a des heures où, à force d’être si paradoxalement heureux, je doute de moi-même ! […] … Le secret de la passion et de la force tenace que vous daignez admirer en moi, le savez-vous ? […] Quelques femmes — exceptions très rares — ont pu donner, soit dans l’art, soit dans la littérature, l’illusion d’une force créatrice.
Oromédon parle à Méganyre de ses appas, de ses feux, ce qui force celle-ci à lui parler de ses faibles attraits. […] Essayons donc aujourd’hui de l’apprécier, sine ira et studio, comme un homme qui honore les lettres, et qui force à l’estime ceux-là mêmes qui lui refuseraient l’enthousiasme. […] Peut-être même, — car les poëtes les plus sensés sont sujets à l’illusion, — espérait-il rasséréner, à force d’équité et de sagesse, ce qu’un pareil spectacle avait d’irritant et de passionné, et ramener un peu de calme dans nos âmes troublées par ces sinistres images ; mais cette fois l’entreprise était au-dessus de ses forces, et ne pouvait pas réussir. […] Dante, Shakspeare et Milton n’ont prouvé que la force et la hauteur de leur génie individuel : leur langue et leurs conceptions sont barbares. […] Résolu et téméraire quand sa passion et sa vanité sont en jeu, la force et l’énergie lui manquent dès qu’il s’agit de soutenir la lutte et de supporter les conséquences de ses audaces.
C’est peut-être à force d’avoir vécu dans leur commerce que M. […] » disent ses séides, car il est déjà assez malheureux pour en avoir : « signe de force ! […] Qui croirait qu’il veut à toute force avoir écrit un livre profondément chrétien ? […] Mais le bel esprit tue les sentiments humains ou force à les dissimuler. […] Mais parmi eux ne se rencontre aucune individualité accusée avec force.
Et tandis que les mauvaises mœurs et le langage grossier constataient leur impuissance contre la société polie, celle-ci prenait sur elles un invincible ascendant ; elle le prenait sans discussion, sans dispute, uniquement par la force de son exemple, par la séduction propre à son langage spirituel, élégant et gracieux ; peut-être aussi par un effet naturel du progrès des lumières, et de l’affinage des esprits dans l’exercice continu de la conversation, dont la société de Rambouillet avait eu le mérite de fournir le premier modèle. […] Une circonstance déjà remarquée favorisa cette influence : à la tête du parti des mœurs était madame de Montausier, appelée à la cour de Louis XIV comme la représentante de la société des honnêtes femmes, avec laquelle le jeune monarque avait voulu se mettre en bonne intelligence, dont il voulait être l’allié, en attendant qu’il se sentit la force d’en devenir l’ami.
Malebranche se seroit égaré dans ses Hypotheses, elles sont développées avec tant d’adresse, de force & de séduction ; il en découle tant de bons principes, tant d’idées lumineuses, une morale si saine, si instructive, qu’on doit au moins les traiter avec respect. […] Il étoit extrêmement ménager de toutes les forces de son esprit, & soigneux de les conserver à la Philosophie….
La force de son génie, qui lui fait deviner et imaginer un nombre infini de choses, qui ne sont pas à portée des esprits ordinaires, lui donne plus d’avantage sur les esprits ordinaires, qui professeront un jour le même art que lui, après que cet art aura été perfectionné, que ces esprits n’en pourront avoir sur lui, par la connoissance qu’ils auront des nouvelles découvertes et des nouvelles lumieres dont l’art se trouvera enrichi lorsqu’ils viendront à le professer à leur tour. […] En aucune façon, disoit le maréchal de Vauban, qui sentoit d’autant mieux la force du génie de Cesar, que lui-même il en avoit beaucoup.
Force nous est donc de commencer notre recherche par une définition conventionnelle. […] Et sans doute, pour que l’inégalité des sanctions fût exactement proportionnée à l’inégalité des actions individuelles, il importerait que les conditions d’action fussent les mêmes pour tous les individus : qui veut mesurer exactement la différence de deux forces les fait partir du même niveau.
La grâce de Dieu est bonne quand on la peut avoir, et elle a certes son prix ; mais on voit peu de seigneurs terriens présentement augmenter leurs seigneuries, si ce n’est par force et puissance ; et quand je serai retourné en la comté de Hainaut, où je suis né, et que je parlerai de cette matière, sachez que j’en serai examiné et questionné très avant. […] Quant au prince en personne, avec le gros de ses forces, il se tenait au fond des vignes dans une position inexpugnable ; « tous armés, leurs chevaux assez près d’eux pour monter aussitôt, s’il étoit besoin : et ils étoient fortifiés et enclos, à l’endroit le plus foible, de leurs charrois et de tous leurs bagages : aussi ne les pouvoit-on approcher de ce côté ». C’est par cette disposition forte et sensée que le Prince Noir comptait bien racheter l’extrême inégalité du nombre et rendre inutile la plus grande partie des forces de l’ennemi. […] Bien avoit sentiment et connoissance le roi de France que ses gens étoient en péril, car il voyoit ses rangs ouvrir et s’ébranler, et bannières et étendards trébucher et reculer, et par la force de l’ennemi reboutés ; mais par fait d’armes il les pensa bien tous recouvrer. […] Les cinq cents marcs de rente n’en resteront pas là : le généreux d’Audelée va les donner en cadeau et en héritage à ses quatre braves écuyers, par l’aide et confort desquels il a pu tenir son vœu : Car, cher Sire, dira-t-il ensuite au prince, je ne suis qu’un seul homme, et ne puis que ce que peut un homme, et c’est parce que je comptois sur leur secours et leur aide que j’ai entrepris d’accomplir le vœu que j’avois de longtemps voué ; et c’est grâce à leur force et à leur bravoure que j’ai été le premier assaillant ; je serais mort et j’aurois péri à la peine, s’ils n’eussent été là.
Quand tout fut passé, les chiens s’approchèrent du rivage ; mais ils refusèrent d’entrer dans le bateau et se mirent à pousser des hurlements affreux : il fallut que leurs maîtres les amenassent de force. […] C’est là la question. » On voit le mélange d’ambition et de modestie, la haute visée en même temps qu’une certaine méfiance de ses forces. […] A force de vouloir suivre l’influence de la Démocratie sur les sentiments et les mœurs, il retombait et tournait presque inévitablement dans le même cercle de considérations et dans les mêmes pronostics. […] Les choses ne s’y prêtèrent pas ; mais il n’en avait, non plus, ni la force ni la stature. […] Je sais qu’il y a de vos amis qui craignaient pour vous l’ennui et l’espèce de vide qu’éprouvent ceux qui quittent la vie active : quant à moi, je n’ai jamais conçu ces inquiétudes ; j’ai eu plus de confiance dans la force si entière de votre esprit.