Au fond, je n’en crois pas un mot. […] C’est le fond et c’est comme le tout de ses idées sur cette question. […] Au fond, M. […] Pour lui, au fond, la loi de 1901 n’existait pas. […] Être ou enseigner, au fond, c’est donc la même chose.
Si le même conseil préside aux beaux ouvrages, La forme du talent varie avec les âges, Et c’est un nouvel art que dans le goût présent D’offrir l’éternel fond antique et renaissant. […] Tous cadres sont rompus ; plus d’obstacle qui compte ; L’esprit descend, dit-on : — la sottise remonte ; Tel même qu’on admire en a sa goutte au front, Tel autre en a sa douche, et l’autre nage au fond.
Il restait au fond des cœurs quelque chose d’ineffaçable, imprimé par l’adversité, je ne sais quoi de vague qui attristait, jusque sous les doigts des Millevoye et des Legouvé, la lyre épicurienne. […] Œuvres de jeunesse pour la plupart, autant que nous en pouvons juger, les pièces qu’il publie n’ont pas un mérite d’art assez éminent pour faire oublier toujours l’uniformité ou même le vide du fond.
Pour le fond, elle avait un bon coeur, du bon sens et un esprit, je ne dirai pas moyen, mais en exacte harmonie avec son milieu et sans presque rien qui le dépassât. […] Et ainsi l’on craint que, la justesse surprenante des images emportant pour lui la vérité du fond, ce positiviste si défiant ne se soit laissé quelquefois tromper par les mots. […] M. de Vogüé est de ceux qui ont le mieux gardé, sur un fond rajeuni, le geste de la prose du temps de Louis-Philippe. […] Il nous a montré, comme elle est dans son fond, l’existence monstrueuse des hommes et des femmes du monde qui ne sont que cela, des riches qui ne vivent que pour paraître, pour observer des rites de vanité qu’ils ne comprennent même pas — et pour jouir. […] Au fond, le digne Chat resta gaulois et classique.
la comédie domine dans le Marchand de Venise, malgré le terrible qui la traverse, et qu’elle rend plus terrible par le contraste du fond charmant sur lequel il jette, un instant, sa lueur sinistre et menaçante. […] La combinaison était au fond, et encore plus au fond la conscience du grand maître qui se juge tout en produisant ! […] Il cite Monstrelet et Chastellain, et oppose énergiquement au Roi anglais « flegmatique, — dit-il, — rigide, altier et antipathique », cette ravissante fantaisie de Shakespeare, qui tire, comme on tire un instrument merveilleux d’un étui tombé dans la fange, une perfection de roi du fond du plus mauvais sujet d’Angleterre. […] ce qui fait l’originalité de la physionomie de Henri V, c’est que, tout sublime qu’il soit devenu sous l’influence de la fonction de Roi, il n’en est pas moins resté, au fond, l’être gracieux qu’il était dans sa coupable jeunesse, le séduisant d’esprit et de cœur que, malgré tous les emportements et les déportements de la vie, il était impossible de ne pas aimer. […] Mais ces beautés du drame de Henri V, avait-il besoin de les expliquer par autre chose que par cet insatiable besoin de peindre sous tous ses aspects la nature humaine, qui fut toujours le fond et l’unique mobile du génie de Shakespeare ?
Au fond de toutes les théories nous retrouvons donc les deux illusions que nous avons maintes fois dénoncées. […] Puisque les dispositions de l’espèce subsistent, immuables, au fond de chacun de nous, il est impossible que le moraliste et le sociologue n’aient pas à en tenir compte. […] Nous devrons aller à la recherche de ce fond de sociabilité, et aussi d’insociabilité, qui apparaîtrait à notre conscience si la société constituée n’avait mis en nous les habitudes et dispositions qui nous adaptent à elle. […] Nous n’irons pas en effet jusqu’à dire qu’un des attributs du chef endormi au fond de nous soit la férocité. […] La vérité est que les deux principes sont au fond de l’idée qu’on s’est toujours faite du bonheur.
» Cette impression ne s’est pas tout à fait effacée, et quoique, sauf le temps des voyages, j’aie passé toute ma vie à Paris, j’ai gardé un fond méridional. […] Quand j’étais au premier rang, cela allait bien, mais quand le tirage des places reléguait mon chevalet au fond de la salle, je n’ébauchais plus que des masses confuses. […] Que de meules j’ai tournées, que de seaux j’ai puisés à ces norias hebdomadaires ou quotidiennes, pour verser de l’eau dans le tonneau sans fond de la publicité! […] Au fond du vieux calendrier. […] Il le trouvait charmant ainsi, et cette prairie pelée, émaillée de plus de papiers gras que de marguerites, était pour lui la campagne ; il la peignait en passant, pour servir de fond à ses figures, avec la touche sèche et maigre d’un Demarne ; mais au fond il n’entendait pas grand’chose à ce qu’on appelle aujourd’hui la nature, et en cela il était bien Français et bien Parisien !
L’histoire, chez lui, prête sa lumière à l’imagination, le précepte se fond dans la peinture. […] Déjà maître de l’antiquité et des sources grecques si mal fréquentées en général, ayant derrière lui pour fond de scène ces cimes sacrées, il s’était fait dans l’étude des Pères un autre fonds d’antiquité plus rapproché, et d’une comparaison plus neuve. […] Villemain tranche par sa critique avec la manière et le fond de l’école philosophique du xviiie siècle, qu’on essaye de comparer un moment M. […] Il y en a qui lui reprocheront d’avoir trop médit du fond actuel de la langue, de s’être trop méfié de ses ressources, d’avoir fait trop facile part à une dure nécessité de décadence. […] L’impression que je tire de cette lecture, c’est que, quand le fond de la langue est chaque jour remué, grossi, déplacé, quand la synonymie inutile y abonde, quand les disparates de tous genres et mille affluents peu limpides s’y dégorgent, qu’importe ?
Ces visiteurs ne connaissaient pas les lieux ; ils prirent, sur la piste des chiens, le sentier des chèvres qui descend dans le fond du pré, et qui remonte vers le bois où nous étions assis. […] Son accent remontait ainsi du fond de sa poitrine ; il faisait involontairement penser : « Ce jeune homme a un grand abîme en lui ; le creux de son âme ne peut être comblé par les pierres du chemin : il y faudra jeter l’infini, Dieu, l’amour, la poésie, ces trois choses sans mesure ! […] Et n’est-il de vivant que l’immense nature, Une au fond, mais s’ornant de mille aspects divers ? […] que tout soit pour lui : donnez, ô Madeleine, Versez, sur ses pieds nus, votre âme toute pleine ; Versez le fond du vase et les parfums cachés, Les regrets, les espoirs, tout, jusqu’à vos péchés ! […] On voit, dès les premiers vers de cette éloquente inspiration contre son siècle, que le grand poète partage au fond notre répugnance à employer la grande poésie aux petits usages de la vie civile.