Les sens ne répondent pas, la foi ne répond pas ; nous savons seulement que c’est d’un mystère à un autre mystère et de Dieu à Dieu. » Cette mission de chaque société dans la vie universelle, et de chaque homme dans la vie sociale, c’est l’âme même du progrès, c’est le procédé, c’est la suite du développement humain. […] Transition, plausiblement, entre la foi aux révélations vieillies et l’indépendance intime qui sera la condition spirituelle des temps futurs. […] La voici donc, invérifiable, indiscutable, totale, éternelle : crois et adore. » — Le malheur est que la raison, d’abord stupéfiée par la mortelle logique de ce syllogisme, s’éveille, à la longue, et s’étonne, quand tous les autres domaines lui appartiennent, que celui seul de la foi lui soit interdit. […] Alors le dogme lui-même s’altère, tombe, en de folles débauches de sensualité où la foi s’énerve, où le devoir d’être heureux oublie son principe certain et son orientation vers l’infini. […] En divisant le monde religieux, ils le reconstituent, — d’une part fondant une doctrine plus grave, moins tendre et moins humaine, mais peut-être mieux faite pour satisfaire les besoins d’une pensée plus spéculatrice, — et d’autre part obligeant à plus de sagesse et de prudence l’ancienne foi : ils l’avaient reniée parce qu’elle était devenue indigne et voilà qu’elle se relève, se réforme elle-même pour tenir tête au nouvel adversaire.
La foi qu’on a eue ne doit jamais être une chaîne. […] Le dédain est la seule chose pénible pour les natures simples ; il trouble leur foi au bien ou les porte à douter que les gens d’une classe supérieure en soient bons appréciateurs. […] Il n’allait jamais à l’église et évitait toutes les occasions où il eût fallu manifester une foi religieuse matérielle. […] Les bourgeois ne m’ont su aucun gré de mes concessions ; ils ont vu plus clair que moi en moi-même ; ils ont bien senti que j’étais un faible conservateur, et qu’avec la meilleure foi du monde, je les aurais trahis vingt fois, par faiblesse pour mon ancienne maîtresse, l’idéal.
J’en ai là de fort joliment illustrés, de la librairie Janet42 avec Notice du bibliophile Jacob, avec Dissertation du baron Walckenaër ; j’en ai également, qui ont, ma foi ! […] Là aussi, « dans cet ordre littéraire comme dans l’ordre religieux, a dit un pieux et savant Anglais44, un peu de foi et beaucoup d’humilité au point de départ sont souvent récompensés de la grâce et du don qui fait aimer, c’est-à-dire comprendre les belles choses. » Je n’irai pourtant pas jusqu’à dire, avec un autre critique de la même nation, « qu’il faut feindre le goût que l’on n’a pas jusqu’à ce que ce goût vienne, et que la fiction prolongée finit par devenir une réalité. » Ce serait donner de gaîté de cœur dans la superstition et l’idolâtrie.
Il sait que tout mouvement libre offense les critiques, prêtres de l’immobilité ou porteurs du manipule de foin que suivent toujours, salive à la bouche, les légions, les centuries et les décuries littéraires : « Jadis un homme se levait, bouclier de la foi, contre les nouveautés, contre les hérésies, le Jésuite ; aujourd’hui, champion de la règle, trop souvent se dresse le Professeur. » Mais « la diabolique intelligence rit des exorcismes, et l’eau bénite de l’Université n’a jamais pu la stériliser, non plus que celle de l’Église ». […] Je voudrais louer convenablement ce que Camille de Sainte-Croix, si bien doué pour la définition rapide, appelle le « beau jardin intellectuel » où Remy de Gourmont « cultive ses paradoxes spéciaux avec une foi de son choix, curieusement faite d’ironie fervente et de caprice raisonné ».
Il était le petit-fils d’un archevêque d’York et petit-neveu d’un archidiacre, et crut longtemps devenir archevêque lui-même, bel et bien, ma foi ! […] Il avait la foi, la miséricorde, et cette suave humilité qui est la grâce de l’esprit autant que du cœur.
Hé, madame, écrivez vos mémoires pour vous, dans le recueillement de la solitude et de l’âge ; épanchez-y en silence vos souvenirs, vos joies, vos douleurs, et, si vous voulez, vos péchés et vos repentirs ; confiez à l’amitié ou à la famille cet humble et sacré dépôt qui doit vous survivre ; et croyez bien que le lecteur n’aura jamais plus foi en vos paroles que quand plus tard vous ne serez pas là interposée entre vos révélations et lui.
J’eus une mère, enfant, un père, comme toi, J’eus une aïeule aussi qui cultivait ma foi, Bien-aimés que je pleure encore.
Tous les maîtres peintres sont là pour affirmer ce que j’avance ; voyez l’enthousiasme de l’apparat grandiose chez le Vénitien Véronèse, de la foi chez les croyants, Fra Angelico ou Pinturicchio, ou de la haine vivifiante de la vilaine petite bourgeoisie de 1830, chez Daumier.
à ceux qui retiennent dans les fers ce successeur de Bouillon, ce défenseur de la foi, ce père de Zaïre !