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587. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Les geôliers rient et lui font la fosse à la place où il est mort, « dans la terre plate et sans gazon », laissant pendre au-dessus « sa chaîne vide. » Jour par jour alors, le plus jeune se flétrit « comme une fleur sur sa tige », sans se plaindre, au contraire encourageant son frère qui se tait, désespéré et morne1281. […] Haydée « ne parle point de scrupules, ne demande point de promesses. » Elle ne sait rien, elle ne craint rien. « Elle vole vers son jeune ami comme un jeune oiseau1313. » C’est la nature qui soudainement se déploie, parce qu’elle est mûre, comme un bouton qui s’étale en fleur, la nature tout entière, instinct et cœur. « Hélas ! […] » Admirables moralistes, vous êtes devant ces deux fleurs, en jardiniers patentés, tenant en main le modèle de floraison visé par votre société d’horticulture, prouvant que le modèle n’a point été suivi, et décidant que les deux mauvaises herbes doivent être jetées dans « le feu » que vous entretenez pour brûler les pousses irrégulières. […] Elle s’enharnache en imagination de caparaçons magnifiques, et se prélasse ainsi à pas mesurés, croyant porter des reliques et fouler des tapis et des fleurs, tandis qu’en somme elle piétine dans la boue et emporte avec soi les taches et l’odeur de tous les fumiers. […] Qui, au contraire, ne se sentira ému d’admiration au spectacle de ces puissances grandioses qui, situées au cœur des choses, poussent incessamment le sang dans les membres du vieux monde, éparpillent l’ondée dans le réseau infini des artères et viennent épanouir sur toute la surface la fleur éternelle de la jeunesse et de la beauté ?

588. (1932) Le clavecin de Diderot

Le bazar de la Réalité avait bien les mêmes titres à l’incendie que celui de la Charité, son jumeau en hypocrisie où voici plusieurs lustres, périt la fine fleur de l’aristocratie. […] Le chapeau taupé, à la mode de 1912, dont il le coiffa, abrite un visage d’une expression assez rare pour évoquer les fleurs de ces plantes qui méprisent le sol et ses aliments et ne veulent de nourritures qu’aériennes, impondérables. […] En guise de mâchoire, elle avait toute une série de petits sécateurs dogmatiques, lesquels entendaient bien ne faire grâce à nulle jeune, frêle, attendrissante fleur de rêve ou pousse d’hypothèse. […] Vers du poème « Lola de Valence » in Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Gallimard, coll. « Folio classique », 1999. […] Charles Baudelaire, « La Beauté » in Les Fleurs du mal, op. cit.

589. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

La phrase de M. de Fiennes est un massif dont les fleurs touchent aux cieux de l’imagination, tandis que les racines s’attachent solidement au sol de la langue. […] parmi ces blés verts, ces aubépines en fleurs, ces églantines, ces chèvrefeuilles, enfin tout ce qui est aimable et riant dans la nature, pour aller chercher dans leur lit de roses ou de primevères la foule de gnomes, de farfadets, etc., esprits badins, qui, après s’être baignés dans la poésie, se reposent sur la corolle des fleurs. » Et toi aussi tu es peintre, ô Corrègeb-Matharel ! […] Les belles fleurs jaunes, les belles fleurs rouges, que ces madras courant Bordeaux sur des tiges souples et remueuses. […] Le soir des débuts de Cruvelli, elle s’était habillée en fiancée ; elle avait mis une robe blanche, des rubans blancs, des souliers blancs, et un bouquet de fleurs d’oranger dans ses cheveux noirs comme l’ébène. […] M. de Prémaray cache ce petit serpent en sevrage sous les fleurs de ses louanges : « La distinction de M. 

590. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mérat, Albert (1840-1909) »

Une fleur aperçue dans un terrain vague ou sur le rebord d’une fenêtre, à un étage proche du ciel, un coin joyeux du faubourg, un pauvre intérieur étudié d’un coup d’œil qui en fait sentir la noire misère, un enterrement par la pluie, tout est bon aux rêves du poète.

591. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nodier, Charles (1780-1844) »

. — Trésor des fèves et fleur des pois ; le Génie bonhomme ; Histoire du chien de Brisquet (1844).

592. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre X. Machines poétiques. — Vénus dans les bois de Carthage, Raphaël au berceau d’Éden. »

Préférerons-nous Ascagne, caché par Vénus dans les bois de Cythère, au jeune héros du Tasse enchaîné avec des fleurs, et transporté sur un nuage aux Îles Fortunées ?

593. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Lemaître respire avec un plaisir « délicieusement pervers » le parfum capiteux des fleurs du mal, j’entends quand ces fleurs sont rares, étranges de forme, ou riches de couleur comme une collection d’orchidées. Vous vous doutez bien que les fleurs qui l’attirent et le grisent sont les femmes plus encore que les livres ? […] Mieux vaut en oublier, surtout en parlant d’un dilettante qui excelle à ne cueillir que la fleur des choses. […] Pourquoi n’a-t-il pas osé pousser jusqu’à la fameuse formule : « Ne plus ne moins que la fleur nommée héliotrope… ?  […] Une femme éveille en lui l’image d’une fleur.

594. (1911) Nos directions

Ce n’est plus l’heure où l’eau des lacs a la couleur de la fleur du pommier, Blanc avec un peu de rose et la figure de l’enfant s’ouvre comme une rose rouge. […] Et le dimanche ils iront aux champs rapportant des feuilles et des bouquets de fleurs jaunes. […] Dès Alexandre, à plus forte raison dans Andromaque, nous en reconnaissons le veloutement singulier : duvet de fleur, la fleur de l’âme de Racine, si sèche et dure par ailleurs. […] L’esthétique racinienne siège au plus haut degré de la raison créante et non à fleur de peau, dans la forme ou dans le métier. […] L’essentiel de ses poèmes a été réuni dans La Prairie en fleur, en 1904.

595. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Fleurs d’ennui. — 1882. […] Est-ce enfin bon, utile au bonheur de l’humanité, de dire au gourmet qui mange une pêche, à la jeune fille qui respire une fleur, aux amoureux qui parlent d’amour éternel, aux déshérités de cette vie qui croient à une autre existence : — ce fruit, cette fleur, ne sont qu’un composé d’hydrogène, d’oxygène, de carbone, etc. ; ne croyez pas aux serments, vous vous mentez tous deux ! […] Sa jupe à fleurs était fixée à la taille par deux épingles. […] Nous passâmes devant la boutique ; elle était là, derrière la vitre, avec ses joues rouges, avec sa jupe à fleurs et ses grandes jambes. […] Cette fleur que vous laissiez cueillir aux demoiselles de boutique, à ce que je crois aujourd’hui, cette fleur au cœur grand ouvert qui s’effeuillait à tous les vents, était le symbole de votre glorieuse jeunesse.

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