Les représentations wagnériennes commencent à quatre heures du soir pour finir à dix heures, — six grandes heures de jouissances sans pareilles, — vous supprimez toute promenade à la campagne ou ailleurs, ce qui est banal, pour aller respirer l’air si salubre de l’intérieur du théâtre, commodément assis à votre place. […] C’est ainsi que, à la porte même du théâtre Wagner, deux restaurants sont installés, où les fidèles du maître peuvent se gaver d’épaisses boissons et de lourdes nourritures dans les longs entractes — la représentation commençant à quatre heures pour finir à dix, avec deux pauses d’environ cinq quarts d’heure. […] Quant au deuxième acte, qui s’ouvre par une scène charmante entre Iseult et la douce Brangœne, où les voix se détachent si bien sur les fanfares de la chasse et les infinis bruissements de la forêt pendant la nuit ; ce deuxième acte, qui finit d’une façon si grandiose sur les paternels reproches du roi Marke à Tristan, renferme aussi ce long duo d’amour — mieux qu’un duo, tout un poème et tout un drame — qui est certainement la conception musicale et dramatique la plus extraordinaire. […] On a plaisir à relire le commentaire, d’une sincérité si touchante et en même temps d’une si charmante naïveté, écrit par le maître liégeois lui-même80, et qui commence ainsi : « on n’a peut-être pas remarqué combien de fois l’air de la romance est entendu dans le courant de la pièce, soit en entier ou en partie … » et finit par cette phrase : « il était aisé de fatiguer les spectateurs, en répétant si souvent le même air sans doute il fallait présenter cet air sous autant de formes différentes, pour oser le répéter si souvent ; cependant, je n’ai pas entendu dire qu’il fût trop répété, parce que le public a senti que cet air était le pivot sur lequel tournait toute la pièce. » En remarquant les différentes modifications de la Mélodie-mère, présentée tantôt en entier, tantôt en partie, tantôt derrière la scène, même sans accompagnement, et surtout les derniers mots de cette citation, vous seriez tenté de dire qu’il n’aurait fallu qu’un pas de plus (mais le pas décisif, définitif réservé à l’auteur de Lohengrin), pour que le véritable Leitmotiv, destiné à n’apparaître sur la scène qu’en 1865 (Tristan) fît déjà son entrée dans la musique dramatique en 1784.
Comme le fer, ils engendrent une rouille qui les ronge, qui détourne d'en approcher, & qui finit par les détruire. […] De là vient qu'on ne le trouve jamais le même, qu'il a changé de façon de penser selon les circonstances, que le pour & le contre se débattent dans la Collection de ses Œuvres, qu'il détruit & qu'il édifie, qu'il décide & qu'il rétracte, & qu'après avoir passé par toutes les nuances, il finit par être sans couleur & sans forme déterminée. […] Dans un Ouvrage, il écrit en faveur de la spiritualité & de l'immortalité de l'ame ; dans un autre, il établit que nous ne sommes que matiere, & que les ames finissent avec les corps. […] Alternativement Gassendiste, Newtonien, Spinosiste, Pirrhonien ; tout à la fois Partisan & Ennemi de Wolfs, Panégyriste & Adversaire de Léibnitz, Louangeur & Antagoniste amer de Warburton, Enthousiaste & Détracteur de Shakespear, Ami & Critique acharné des deux Rousseau, de Maupertuis, de Montesquieu, de Crébillon, d'Helvetius ; après avoir été successivement Chrétien, Déiste, Théiste, Matérialiste, & avoir fait sur ses derniers jours plusieurs actes de Catholicité, il a fini….
Mais, du reste, tout est fini : entre son mari et elle, il n’y a plus rien de commun. […] Ses calculs sont faits ; il va acheter des terres ; dans un an, il sera député, et pair de France l’année suivante… en février ou en mars 1848, au plus tard… Ainsi finit, par un excellent trait, cette ingénieuse et piquante comédie, à laquelle je ne saurais reprocher qu’une impartialité si régulière et si symétrique que son mouvement de scène ressemble parfois à un jeu de bascule comique et morale. […] En effet, à force d’aller et de revenir, M. de Trélan finit par perdre quelque peu de son héroïsme. […] C’est à qui des deux amants chantera plus haut ses louanges, et même le vieux Roussel prend son pipeau d’argent et finit par venir faire sa partie dans ce concert de famille.
et encore, — car il faut en finir : En présence de tant d’amour et de vertu Il ne sera pas dit que je me serai tu, Moi qu’attendent les maux sans nombre, Que je n’aurai pas mis sur sa bière un flambeau Et que je n’aurai pas devant ce noir tombeau Fait asseoir une strophe sombre. […] V Nous pensions en avoir fini avec M. […] Il faut en finir d’un seul coup avec cette mauvaise plaisanterie qui nous répond exil quand nous parlons littérature. […] Même dans les pièces de Zimzizimi ou du Sultan Mourad, où l’auteur se fait oriental avec une ampleur qui maigrit terriblement le grand Gœthe et réduit les poésies du Divan à un petit écrin d’anneaux, l’idée moderne, cette tyrannie de la pensée du poète, finit par arriver, amenant un ridicule qui, comme tout ce qui vient de M.
Cléveland vint ensuite, puis Manon, et le Pour et Contre, dont la publication commencée en 1733 ne finit qu’en 1740. […] L’impuissance de la philosophie solitaire en face des maux réels y est vivement mise à nu, et la tentative de suicide par où finit Cléveland exprime pour nous et conclut visiblement cette moralité plus profonde, j’ose l’assurer, qu’elle n’a dû alors le sembler à son auteur. […] Il ressemble pour la forme aux journaux anglais d’Addison, de Steele, de Johnson, avec moins de fini et de soigné, mais bien du sens, de l’instruction solide et de la candeur.
Du bon sens, il en a tant montré, si souvent, si régulièrement et si longtemps, qu’il s’en est fait comme une spécialité, que beaucoup lui en reconnaissent le monopole, qu’il a fini par inspirer une confiance sans bornes à quantité de bonnes gens et un mépris sans limites aux détraqués de la jeune littérature. […] Songez qu’une pièce de théâtre n’est point écrite pour une demi-douzaine de dégoûtés, et vous finirez par me donner raison. […] Les choses ne commencent guère ni ne finissent d’un coup net et précis.
Quelques initiateurs, il le fallait, sont partis loin, pensant en avoir fini avec un canon (que je nomme, pour sa garantie) officiel : il restera, aux grandes cérémonies. […] Je réclame la restitution, au silence impartial, pour que l’esprit essaie à se rapatrier, de tout — chocs, glissements, les trajectoires illimitées et sûres, tel état opulent aussitôt évasif, une inaptitude délicieuse à finir, ce raccourci, ce trait — l’appareil ; moins le tumulte des sonorités, transfusibles, encore, en du songe. […] Tirant une force de sa privation, croît, vers des intentions plénières, l’infirme élu, qui laisse, certes, après lui, comme un innombrable déchet, ses frères, cas étiquetés par la médecine ou les bulletins d’un suffrage le vote fini.
Cela dispense de sentir noblement ; à force de se dire que la nature humaine est sale et corrompue, on finit par s’y résigner et par prendre la chose de bonne grâce 194. […] La tête tourne quand on s’approche trop de l’identité ; l’esprit humain ne s’exerce qu’à la condition d’un cadre fini et de la négation antithétique. […] Il n’est pas impossible que l’humanité finisse et qu’un jour nous n’ayons travaillé que pour la mer ou les volcans, pour les glaces ou les flammes.
À Saint-Denis, au moment de rentrer à Paris, Louis XVIII l’aurait questionné sur cette adoption de Fouché, et Chateaubriand aurait répondu : « Sire, la chose est faite, je demande à Votre Majesté la permission de me taire. » — « Non, non, dites ; vous savez comme j’ai résisté depuis Gand. » — « Sire, je ne fais qu’obéir à vos ordres ; pardonnez à ma fidélité : je crois la monarchie finie. » Sur quoi le roi aurait répondu : « Eh bien ! […] le roi le met sur la nomination de Fouché, et, au lieu de dire ses raisons, de montrer les inconvénients et les suites, d’indiquer les moyens de se passer ou de se débarrasser de ce choix funeste, il demande d’abord à se taire ; puis il ne parle que pour dire : La monarchie est finie. […] Après avoir, dans la première moitié de sa vie politique, poussé la Restauration dans le sens de l’ultraroyalisme, M. de Chateaubriand, dans la seconde moitié, l’a attaquée par un brusque volte-face avec toutes les forces du libéralisme, groupées autour de lui ; et, dans ce duel où un même homme a fait le double rôle, elle a fini par se briser.