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805. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

L’épopée française — qui avait commencé dès l’époque mérovingienne — fut en pleine vie jusque vers la fin du xe  siècle. […] Et nul n’est contraint de rester passé la fin de l’année, si ce n’est que, chaque année, il faut qu’il en reste un de ceux qui y sont entrés. […] M. de Douhet cite une édition faite à Turin à la fin du seizième siècle, d’autres de Leide et de Bruges, vers 1600, mais ce sont des assertions sans preuves. […] Il y a là une fine ironie qui n’est pas sans une réelle portée morale. […] La fin est assez différente suivant les versions : la dernière strophe n’est que dans deux leçons.

806. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Aussi, vous voyez, il n’y a pas d’intrigue dans mes livres ; le plus souvent il n’y a même pas de fin. […] Elle est mignonne, fine, élégante ; elle sent bon. […] Il était dix heures, une claire matinée de la fin de l’hiver, un temps vif, avec un ciel blanc, tout égayé de soleil. […] Il se referait, puis préparerait son examen pour Avor et serait sous-lieutenant avant la fin de ses cinq ans ! […] De fines observations sont semées à chaque page, et l’auteur a dû prendre bien des notes, s’il n’a été autrefois employé lui-même.

807. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il a la verve moins colossale, l’ironie plus fine. […] Vers la fin de sa vie il parut se régler. […] Le livre est écrit de la sorte, jusqu’à la fin. […] Mlle Dacquin dut se défendre, jusqu’à la fin, contre les entreprises de son amoureux. […] J’aime mieux, pour ma part, un fin portrait s’épanouissant dans une calme lumière.

808. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

La discussion a été belle, mais, comme tant de belles choses, elle a duré trop longtemps : chaque orateur a parlé un peu trop, et on a eu le temps d’arriver à la fatigue avant la fin. […] Les fins connaisseurs peuvent sourire, faire les dédaigneux, railler même tel ou tel détail ; ils en parlent à leur aise, eux, ils lisent l’original ; cela de leur part revient à dire : Que serait-ce si vous aviez vu le monstre lui-même ?

809. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre septième. Les sentiments attachés aux idées. Leurs rapports avec l’appétition et la motion »

Le plaisir causé par un mets savoureux est sensitif ; le plaisir causé par une pensée, par un raisonnement, par la compréhension d’un rapport de cause à effet, de moyen à fin, de tout à parties, est intellectuel ; les plaisirs causés par l’exercice de l’activité volontaire et motrice, par exemple le plaisir de vouloir, le plaisir de résister à la volonté d’autrui ou, au contraire, de coopérer à cette volonté, le plaisir de mouvoir ses muscles, ses membres, etc., sont des plaisirs volitifs. […] Par cela même aussi peuvent naître les émotions morales, attachées à l’idée même de la société universelle et de ses fins.

810. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres » pp. 288-295

Il faut bien qu’il arrive en nous quelque chose d’approchant de ce que je dis, car après avoir vû vingt fois la tragedie de Mithridate, on est presqu’aussi frappé d’un retour imprevu de ce prince, quand il est annoncé à la fin du premier acte, que si cet incident de la piece surprenoit veritablement. […] C’est de quoi je dois parler plus au long à la fin de la seconde partie de cet ouvrage.

811. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

∾ « Commune, Département, Église, École, ce sont-là, dans une nation, à côté de l’État, les principales sociétés qui peuvent grouper des hommes autour d’un intérêt commun et les conduire vers un but marqué : d’après ces quatre exemples, on voit déjà de quelle façon, à la fin du xviiie  siècle et à la fin du xixe , nos politiques et nos législateurs ont compris l’association humaine.

812. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

C’est alors que le Cid joua au plus fin et se ménagea un jeu à part ; trompant également le roi Mostaïn, dont il était l’allié, et le roi Alphonse appelé l’Empereur dont il continuait de se dire le vassal, il ne songea, à la tête de son armée, qu’à pousser ses propres affaires, comme le plus osé et le plus habile des trois larrons. […] Rodrigue voulait avoir Valence à tout prix, et tous les moyens, à cette fin, lui parurent bons à employer. […] Le Cid était parvenu à ses fins ; il était roi, sauf le titre et la suzeraineté dont il fit hommage à son seigneur le roi Alphonse. […] Nous sommes ici à l’époque chevaleresque, tout à la fin du xiie  siècle ou au début du xiie  ; un siècle entier s’est écoulé depuis la mort du Cid ; un idéal s’est créé à son sujet : il est devenu une figure noble et pure, et même douce autant que fière, un modèle de chevalerie en cette civilisation féodale. […] » Dans le testament du Cid, on lui fait dire, à l’un des articles ; « Item, je veux qu’on donne aux Juifs que je trompai, étant pauvre, un coffre plein d’argent du même poids que celui qui était rempli de sable. » Enfin, un poète moderne fait dire à la fille du Cid, pour le justifier à ce sujet des deux coffres : « L’or de votre parole était dedans. » Ce sont là de beaux anachronismes, des arrangements après coup, et l’auteur du poème n’avait pas eu tant de scrupule en montrant tout d’abord son Cid fin et rusé comme Ulysse.

813. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

son esprit, en ce cas, justifia le proverbe en redoublant de gentillesse : c’était du plus coquet et du plus fin dans le monde même de Mme de Sévigné, sa voisine de campagne à Livry. […] On s’est impatienté à la fin contre ses petits moutons toujours ramenés ; on avait commencé par les lui contester, et l’accuser sérieusement de les avoir dérobés ailleurs ; mais il a suffi, sans tant y prendre garde, de les lui attribuer, pour la faire paraître insipide. […] Si vous avez besoin d’être désabusée, C’est d’une erreur plus fine et plus autorisée : Le partage des morts se fait peu souhaiter, Mais celui des vivants a de quoi vous tenter ; Si la gloire pour vous n’est rien après la vie, Tandis que vous vivez, elle vous fait envie. […] A côté de ces libertés de muse, elle avait la vie pure, irréprochable, disent ses biographes, et peut-être assez de pratique religieuse, au moins pour la bienséance d’abord, et vers la fin (selon toute apparence) avec sincérité. […] La différence est d’abord dans la distance même qui sépare la fin du dix-huitième siècle et le dix-septième.

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