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534. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Le lecteur a sans doute visité des galeries de tableaux rangés par écoles ; après deux heures de promenade parmi des peintures de Titien, de Tintoret, de Bonifazio et de Véronèse, si l’on sort et si l’on s’assied sur un banc, les yeux fermés, on a d’abord des souvenirs ; on revoit intérieurement telle rose et blonde figure demi-penchée, tel grand vieillard majestueusement drapé dans sa simarre de soie, des colliers de perles sur des bras nus, des cheveux roux crêpelés sur une nuque de neige, des colonnades de marbre veiné qui montent dans un ciel ouvert, çà et là une mine gaie de petite fille, un beau sourire de déesse, une ample rondeur d’épaule satinée, la pourpre d’une étoffe rouge sur un fond vert, bref cent résurrections partielles et désordonnées de l’expérience récente. […] À chaque instant, nous voyons ces tendances opérer dans les enfants, et contre la langue, en sorte qu’on est obligé de rectifier leur œuvre spontanée et trop prompte. — Une petite fille de deux ans et demi avait au cou une médaille bénite ; on lui avait dit : « C’est le bon Dieu », et elle répétait : « C’est le bo Du. » Un jour, assise sur les genoux de son oncle, elle lui prend son lorgnon et dit : « C’est le bo Du de mon oncle. » Il est clair qu’involontairement et naturellement elle avait fabriqué une classe d’individus pour laquelle nous n’avons pas de nom, celle des petits objets ronds, munis d’une queue, percés d’un trou et attachés au col par un cordon, qu’une tendance distincte, correspondante à ces quatre caractères généraux et que nous n’éprouvons point, s’était formée et agissait en elle. — Un an plus tard, la même enfant, à qui l’on faisait nommer toutes les parties du visage, disait, après un peu d’hésitation, en touchant ses paupières : « Ça, c’est les toiles des yeux. » — Un petit garçon d’un an avait voyagé plusieurs fois en chemin de fer. […] Ce langage est mouvant, incessamment transformé, autre que le nôtre ; non seulement les mots y sont défigurés ou inventés, mais encore le sens des mots n’y est pas le même que dans le nôtre ; jamais un enfant, qui pour la première fois prononce un nom, ne le prend au sens exact que nous lui donnons ; ce sens est pour lui plus étendu ou moins étendu que pour nous, proportionné à son expérience présente, chaque jour élargi ou réduit par ses expériences nouvelles, et très lentement amené aux dimensions précises qu’il a pour nous6. — Une petite fille de dix-huit mois rit de tout son cœur quand sa mère et sa bonne jouent à se cacher derrière un fauteuil ou une porte et disent : « Coucou. » En même temps, quand sa soupe est trop chaude, quand elle s’approche du feu, quand elle avance ses mains vers la bougie, quand on lui met son chapeau dans le jardin parce que le soleil est brûlant, on lui dit : « Ça brûle. » Voilà deux mots notables et qui pour elle désignent des choses du premier ordre, la plus forte de ses sensations douloureuses, la plus forte de ses sensations agréables.

535. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Dans le Paysan parvenu, rien de plus, comiquement humain que la façon dont l’affection pour un beau garçon s’insinue chez une vieille fille dévote. […] Marianne est une jolie fille qui fera son chemin par sa figure, qui le sait, qui le veut. […] Manon est une petite fille sans instinct moral, qui ne sait qu’aimer son chevalier.

536. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Nous avons un témoin de cette prodigieuse pénétration de Rousseau jusqu’aux dernières limites de la bourgeoisie : la fille d’un maître graveur pour bijoux, Mlle Phlipon, celle qui sera Mme Roland575, s’en va rue Plâtrière avec sa bonne pour essayer de voir l’écrivain éloquent qu’elle adore, et se fait éconduire rudement par Thérèse Levasseur. […] Marie-Jeanne Phlipon (1754-1793), fille d’un maître graveur pour bijoux, étuis et dessus de montre, épouse Rolan en 1780, va habiter la province, revient à Paris en 1791, et meurt sur l’échafaud le 8 nov. 1793. — Éditions : Lettres autographes de Mme Roland adressées à Bancal des Issarts, Paris, in-8, 1835 ; Lettres aux demoiselles Cannet, paris, 2 vol. in-8, 1841 ; Étude sur Mme Roland et son temps, suivie des lettres de Mme R. à Buzot, par C. […] Il acquiert en 1755 une charge de contrôleur dans la maison du roi. devient maître de harpe de Mesdames filles de Louis XV, puis s’anoblit en achetant le titre de secrétaire du roi (1761).

537. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Il y a des écrivains qui sont des prêtres ; il y en a qui sont des filles. […] Entre temps, il nous avait conté l’histoire de Miarka, la fille à l’ourse, où il se peignait lui-même sous le nom de Hohaul, roi des Romains. […] La Chanson des Gueux, les Caresses, les Blasphèmes, la Mer, Madame André, la Glu, Miarka la fille à l’ourse, Quatre petits romans, les Morts bizarres, le Pavé, Nana-Sahib  Maurice Dreyfous.

538. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

Marié cependant, il eut une fille qui vécut peu. Boris fut accusé d’abord d’avoir substitué une fille à un garçon, puis, quand elle mourut, de l’avoir empoisonnée. […] Il trouva créance chez un palatin, Georges Mniszek, qui le reçut en roi, et auprès de sa fille Marine, qui, apparemment séduite par l’appât de régner, répondit à son amour.

539. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 504

HÉRITIER DE VILLANDON, [Marie-Jeanne l’] fille du précédent, de l’Académie des Jeux Floraux & de celle des Ricovrati, née à Paris en 1664, morte en 1734.

540. (1761) Salon de 1761 « Sculpture — Falconet »

La Douce mélancolie, et la Petite fille qui cache l’arc de l’Amour ; rien.

541. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Paul Perret (Ni fille, ni vierge, Sœur Sainte-Agnès, Le Roi Margot). […] Je signale encore sur le même sujet Filles du monde, une forte étude de M.  […] La Fille à Blanchard, Bonnet-Rouge, etc. […] Le Palais de marbre, La Vengeance du bonze, La Fille du Boer, etc. […] Jean le boiteux, Visites à grand’mère, La Fille de l’aveugle, etc.

542. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Est-ce que l’Académie n’avait pas raison, dans ses Sentiments sur le Cid, de trouver cette fille bien peu fidèle au souvenir de son père ? […] Pareillement, si nous faisions Harpagon amoureux d’une fille pauvre, d’une fille « sans dot » ; et si, d’autre part, nous l’obligions, pour des raisons quelconques, inutiles à donner, tant elles sont faciles à supposer, si nous l’obligions à tenir un certain train de maison ? […] vous voilà, ma fille ! […] Ô la grande merveille Qu’une fille à vingt ans ait la puce à l’oreille ! […] Celui-ci nous a laissé… je veux dire qu’il a laissé deux filles et quarante-neuf pièces.

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