Une colonne de feu apparut au-dessus du temple, et des bruits surnaturels furent entendus. […] Le colonel Williams ordonna alors à quatre hommes de faire feu sur lui à huit pieds de distance. […] Un grand nombre de Mormons n’avaient ni toit ni feu. […] Varouna est Indra, car le tonnerre est le ciel foudroyant ; Indra est Agni, car la foudre est le feu céleste. […] Parmi les dieux anciens était aussi le Feu allumé par les brahmanes, qui s’était accrédité avec eux, mais qui, tout auguste qu’il était, restait trop palpable pour devenir l’être universel et pur.
Diderot, qui avait encore plus d’enthousiasme que de scepticisme, a senti et loué Lucrèce comme un poète mérite de l’être, avec beaucoup de feu et de goût. […] Le feu ayant détruit un quartier de Rome, il secourut les citoyens par un don de cent mille sesterces. […] Timon d’Athènes est une des plus piquantes : elle a quelque chose du feu satirique d’Aristophane et de la malignité de Lucien. […] En effet, voyez, au premier chant, les voûtes de l’abîme s’ouvrir, et, à travers les ténèbres visibles, Satan apparaître sur l’étang de feu, avec la splendeur éclipsée d’un archange. […] L’inspiration s’élève et monte à son plus haut degré, en approchant d’Éden, où le beau feu du poète s’épure sans s’affaiblir, et jette une si douce lumière.
Je vous exhorte fort à ne pas quitter votre feu. » (8 novembre 1760.) […] Ses Lettres de la Montagne avaient déchaîné contre lui le fanatisme protestant : Messieurs de Berne interdisaient l’ouvrage ; le Grand-Conseil de Genève le condamnait au feu. Dans ce pays de Neufchâtel il se sentait trop près de Berne et de Genève ; il était entre deux feux. […] Après l’avoir étudiée de si près et dans ses propres confidences, je crois quelquefois, en vérité, qu’elle est là devant moi, intelligente et parlante ; je me la représente en personne, avec cette physionomie pétrie de tendresse, de finesse, de douce malice et de bonté : l’amour a passé par là, on le sent, non point précisément celui qui enflamme et qui ravage, mais celui qui brûle à petit feu et qui, toutes peines éteintes, laisse après lui une réflexion légèrement mélancolique et attendrie ; arrivée à cet âge où l’on n’espère plus et où l’on a renoncé à plaire, sans pour cela se négliger, dans sa mise de bon goût et simple, tout en elle est d’accord, tout se nuance, et s’assortit ; elle ne craint pas de laisser voir à son front et à ses tempes la racine argentée de ses cheveux où il a neigé un peu avant l’heure ; elle ne cherche pas à prolonger une jeunesse inutile et qui ne lui a donné que des regrets ; elle est aussi loin de l’illusion sentimentale et de l’éternelle bergerie d’une d’Houdetot, que de la sécheresse mordante et polie d’une Luxembourg ; elle a gardé la seule jeunesse du regard, l’étincelle aimante ; elle continue de sourire à cette vie qu’elle n’a guère connue que triste et amère ; elle rêve fidèlement à ce passé qui lui a valu si peu de douceurs, elle a le culte d’un souvenir, et si elle tient encore dans ses mains un livre à couverture bleue usée (comme dans ce portrait de femme attribué à Chardin), je suis bien sûr que c’est un volume de la Nouvelle Héloïse.
Du reste, presque aussi enfant que nous, il se faisait un plaisir et même un mérite de n’être que primus inter pares, et tout n’en allait que mieux, grâce à cette presque égalité. » Le soir, au coin du feu, il proposait à ses élèves et mettait au concours entre eux la traduction de vers et de passages des Géorgiques, dont il s’occupait déjà. […] Laurent, à l’occasion d’un bras artificiel qu’il a fait pour un soldat invalide (1761), on trouve pourtant déjà tout le poëte didactique ; les merveilles de l’industrie et de la mécanique moderne y sont décrites en une série de périphrases accompagnées de notes indispensables : Là le sable, dissous par les feux dévorants, Pour les palais des rois brille en murs transparents ! […] Madame Le Coulteux du Moley, chez qui il passait une partie de sa vie à la Malmaison, a tracé de lui le plus piquant des portraits24 : « … Rien ne peut se comparer ni aux grâces de son esprit, ni à son feu, ni à sa gaieté, ni à ses saillies, ni à ses disparates. […] Aujourd’hui encore, si, à la campagne, un jour de pluie, vers une fin d’automne, reprenant le volume négligé, on retrouvait tout d’abord (sujet de circonstance) le Coin du feu, celui de l’Homme des Champs ou celui des Trois Régnes, diversement spirituels ou touchants, on serait charmé à bon droit, on s’étonnerait d’avoir pu être si sévère pour le gracieux poëte, et l’on s’écrierait en relisant la page : Son génie est là !
Sa tête hébraïque fumait plus qu’à l’ordinaire de ce feu d’enthousiasme qui s’évapore perpétuellement du foyer sacré de son front. « Qu’avez-vous ? […] « Elle et lui tressaillirent ; leurs joues se colorèrent de la fleur vermeille d’amour, et tous deux à la fois, d’un feu inconnu, sentirent l’étincelle ardente s’échapper ; mais, comme celle-ci avec effroi retirait sa main de la feuille, lui par le trouble encore tout ému : — « Qu’avez-vous ? […] « Toi qui gazouilles dans ton lit, va lentement, va lentement, petit ruisseau parmi tes galets sonores ; ne fais pas tant de bruit, car leurs deux âmes sont dans le même rayon de feu, parties comme une ruche qui essaime… Laissez-les se perdre dans les airs pleins d’étoiles ! […] « Je t’aime tellement que si tu disais : Je veux une étoile, il n’est ni traversée de mers, ni forêts, ni torrents en fureur, ni bourreau, ni feu, ni fer qui m’arrêtent.
Qu’on me permette un exemple : en passant le soir auprès d’un cimetière, j’ai été poursuivi par un feu follet ; en racontant mon aventure, je m’exprimerai de la sorte : « Le soir, en passant auprès du cimetière, j’ai été poursuivi par un feu follet. » Une paysanne, au contraire, qui a perdu son frère quelques jours auparavant, et à laquelle sera arrivée la même aventure, s’exprimera ainsi : « Le soir, en passant auprès du cimetière, j’ai été poursuivie par l’âme de mon frère. » Voilà deux narrations du même fait, parfaitement véraces. […] Dans le premier âge, la religion n’a pas besoin de symboles ; elle est un esprit nouveau, un feu qui va sans cesse dévorant devant lui ; elle est libre et sans limites. […] On prétendait qu’il avait été enlevé au ciel sur une colonne de feu, etc.
Elle est coiffée d’un filet couleur feu, elle porte une robe agrémentée de dessins légèrement cabalistiques, et est couverte de bijoux pareils à des amulettes : un costume de nécromancienne vivant dans le monde des peintres. […] Il sera toujours plus agréable de se figurer le génie sous la forme d’une langue de feu, que sous l’image d’une névrose. […] De ce physique sort une ironie flûtée, des malices paradoxales, des mots de singe de la Cannebière, un feu de paille mouillé, où il y a, des lueurs et des éclairs. […] Les arbres roux, dans un ciel qui semble coloré de la chaude fumée d’un incendie, et la lisière du bois regardant le couchant, comme déchiquetée sur du feu, et toute gazouillante et toute rossignolante du sautillant bonsoir des oiseaux au soleil.
Dans le salon énorme, dans la cheminée gigantesque, pas de feu, rien que la chaleur d’un calorifère qui s’allume. La Païva n’aime pas le feu. […] Cela faisait penser à je ne sais quoi de doux dans la force, comme le rut du Paradis… Une comparaison qui ramène mes idées au scandale que devait donner l’Eden, où Adam et Ève ne pouvaient sortir de l’arbre qu’ils habitaient, sans marcher sur un flagrant délit, plein d’incitation pour des gens si peu vêtus… et vraiment la sévérité de Dieu a été grande de leur dresser procès-verbal, et de les mettre à la porte de son jardin, par ce garde champêtre au sabre de feu. […] Quelle loterie des carrières, des fortunes et des noms à la sortie ; ça a quelque chose de semblable aux fusées des bouquets de feux d’artifice, qui, parties ensemble, crèvent presque aussitôt, ou montent, en volant, jusqu’au haut du ciel.
… Et bien, il y a là dedans, un mendiant en train de se chauffer auprès du feu, passant à travers son manteau, qui fait comme les étoiles dans le ciel, la nuit… Oh mais là, vous savez, c’est un grand, lyrique ! […] Sur ce ciel, les grands arbres noirs, non feuillés encore, mais à la ramure infinie en éventail, et pareils à ces fougères gigantesques du monde antédiluvien, qu’on découvre calcinées au fond des mines ; et sous cette obscurité toute cloutée de feu, des souffles énormes balançant, et faisant gémir ces arbres couleur de charbon, comme les arbres d’une planète autre que la terre, d’une planète en deuil. […] Il m’entretenait d’un de ses amis, d’un simple forgeron, devenu le marteleur artiste du fer, et qui fabrique à présent des feux en fer forgé, représentant un rosier, avec la légèreté, la souplesse, l’embuissonnement de l’arbuste. […] Puis, pour ce livre qui n’aura pas de publicité, et qui doit rester enfermé dans le cabinet de l’amateur, il ne se sent pas l’entrain, le feu d’une illustration, commandée par un éditeur.