/ 2753
428. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

C’est là qu’après un an de mariage sa femme meurt en couches. […] Sorti de sa stupeur, il vit une, femme à son chevet. […] Il avait les femmes pour complices. […] Ayant ainsi vengé son honneur, il croit avoir reconquis sa femme. […] Les fées sont femmes ; elles ont des faiblesses.

429. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Et, en outre, il a pour lui toutes les jeunes femmes. […] Du reste, un goût inné le portait vers ce monde, vers la vie qu’on mène aux alentours de l’Arc de Triomphe et vers les âmes et les corps de femmes qui y habitent. […] Ce qui rend une femme de cet ordre parfaitement inintelligible à un libertin, c’est qu’il s’est habitué, lui, à séparer les choses du plaisir des choses du cœur et à goûter le plaisir dans des conditions avilissantes ; au lieu que la femme romanesque, et qui aime, n’ayant connu le plaisir qu’associé à la plus noble exaltation, reporte sur ses jouissances le culte qu’elle a pour ses émotions morales. […] Le Deuxième Amour, c’est l’histoire d’une femme qui, s’étant trompée, ne se croit pas le droit de recommencer l’expérience amoureuse. […] Il ne peut aimer Hélène parce qu’il ne la croit pas quand elle lui dit qu’il est son premier amant ; mais, puisqu’il connaît tant les femmes, il devrait bien sentir que celle-là dit vrai !

430. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

On a ses lettres à sa femme dans les premiers temps de son mariage ; elles sont brusques et affectent même de l’être : Ton sermon me fait grand plaisir. […] Qu’on me pardonne cette seule observation sur le ménage de Courier ; mais le ton des lettres qu’on a publiées de lui à sa femme, autoriserait seul la remarque. […] Ici, Louis, le modèle des rois, vivait (c’est le mot à la Cour) avec la femme Montespan, avec la fille La Vallière, avec toutes les femmes et les filles que son bon plaisir fut d’ôter à leurs maris, à leurs parents. […] La Cour… il n’y a ici ni femmes ni enfants, écoutez : la Cour est un lieu, etc. » C’est comme lorsque, dans un de ses derniers pamphlets, il nous peindra le confessionnal : « Confesser une femme, imaginez ce que c’est. […] Cependant Courier écrivait de Paris à sa femme (juin 1821) : Je ne sais encore si je serai mis en jugement.

431. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

L’existence des femmes, en Angleterre, est la principale cause de l’inépuisable fécondité des écrivains anglais en ce genre. Les rapports des hommes avec les femmes se multiplient à l’infini par la sensibilité et la délicatesse. Des lois tyranniques, des désirs grossiers, ou des principes corrompus, ont disposé du sort des femmes, soit dans les républiques anciennes, soit en Asie, soit en France. Les femmes n’ont joui nulle part, comme en Angleterre, du bonheur causé par les affections domestiques. […] L’Angleterre est le pays du monde où les femmes sont le plus véritablement aimées.

432. (1767) Salon de 1767 « De la manière » pp. 336-339

Il semble seulement que ce soient deux espèces diverses de belle femme. J’aime mieux la belle femme des anciens que la belle femme des modernes, parce qu’elle est plus femme. Car qu’est-ce que la femme ? […] Tout personnage qui s’écarte des justes convenances de son état ou de son caractère, un magistrat élégant, une femme qui se désole et qui cadence ses bras, un homme qui marche et qui fait la belle jambe, est faux et maniéré.

433. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Louise Labbé, et Clémence de Bourges. » pp. 157-164

Il n’arrive que trop souvent aux femmes qui donnent dans le bel-esprit, & qui veulent s’élever au-dessus des préjugés, de finir par braver toutes les bienséances, & par n’avoir aucune considération dans le public. […] Duverdier parle en ces termes de cette femme cavalière, poëte, musicienne & débauchée : « C’étoit chez elle lecture de bons livres Latins & vulgaires, Italiens & Espagnols, dont son cabinet étoit copieusement garni ; collation d’exquises confitures… enfin leur communiquoit privement les pièces les plus secrettes qu’elle eut, &, pour dire en un mot, faisoit part de son corps à ceux qui fonçoient ; non toutefois à tous, & nullement à gens méchaniques & de vile condition, quelque argent que ceux-là eussent voulu lui donner. […] On les citoit pour un exemple d’union sincère entre femmes : mais la jalousie rompit ces beaux nœuds. […] Un engagement avec une telle femme ne pouvoit être que flatteur. […] Mais comment la belle cordière, surnommée la dixième muse, à plus juste titre que tant d’autres femmes auxquelles on a prodigué ce nom, répondit-elle à la satyre ?

434. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 65-128

Le duc lui-même en est bien convenu ; aussi, pendant qu’il retient le mari pour l’exemple dans la prison de Lucques, il nourrit généreusement la femme et les enfants dans sa cahute. […] m’écriai-je involontairement, en écoutant la femme du bargello. […] — C’est vrai, pourtant, dis-je, en baissant la tête, à la brave femme, de peur de me trahir. […] La pauvre femme du forçat seule ne s’y plaisait pas. […] Quels hasards dangereux rencontrerait Fior d’Aliza sur ces chemins inconnus et dans une ville étrangère, au milieu d’hommes et de femmes acharnés contre l’innocence, si l’on venait à découvrir son déguisement ?

435. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

L’enfant eut pour nourrice la femme d’un de ces carriers du village paternel. […] Il n’avait dans sa maison ni femme, ni enfant, ni parent. […] La femme à qui le poëte s’adresse est la Liberté de Florence. Les amants de cette femme sont les citoyens de l’État. […] En voici une faible traduction : Florence à la Liberté : « Ô femme, tu fus créée pour mille amants, dans la perfection de tes formes angéliques.

436. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Hécube, sa mère, s’y rend avec les femmes pieuses et âgées de la ville. […] est-ce au temple de Minerve, où les autres femmes fléchissent en ce moment par leurs prières la divinité terrible ? […] Elle a couru vers les remparts comme une femme hors de sens, et derrière elle la nourrice portait le petit enfant !  […] Une seule femme l’accompagne, portant entre ses bras leur enfant encore en bas âge. […] Mais retourne dans ta maison et reprends-y tes travaux de femme, la trame et le fuseau !

/ 2753