Aucune rancune, aucune blessure ne peut gagner sur lui qu’il croie vrai ce qu’il croit faux. […] Elles ne sont pas fausses, ce qui est, en fait de bergeries, une nouveauté bien singulière. […] Les bergers de Fontenelle ne sont point faux ; ils n’existent pas. […] Dans le Marivaux publiciste, il n’y a pas même une idée fausse. […] Je ne sais pas lequel (à les considérer en leur ensemble) est le plus faux.
Et puis il n’y a rien de si faux et de si fou que cette sorte d’engoûment littéraire et lui-même historique pour ce mythe d’une littérature patriotique. […] Sa peur du grand le fausse. […] Il a l’oreille fine aussi et démêle assez bien le vrai du faux dans ce qu’il entend dire. […] Mais ils constituent avec la véritable (qui est fausse) religion actuelle et vivante (qui est morte) un anachronisme dont elle s’épouvante. […] Nous avons aussi la littérature provençale et les Félibres, faux naïfs, simples d’artifice qui écrivent dans une langue académique et morte.
Pour tous les autres il les trouve outrés, faux, incohérents et à peu près inintelligibles. […] A moi il m’a toujours paru un peu sonner faux. […] font germer en province, à savoir les appétits de luxe, de fausse poésie et de fausse passion qui développent [il faut lire sans doute que développent] les éducations mal assorties à l’existence future, inévitable. […] Je n’ai pas besoin de vous dire que j’estime que cet article est plein de talent et qu’il est faux d’un bout à l’autre. […] Il est dans le faux jusqu’au cou, ce Gourd.
Il énerva par de fausses grâces un heureux naturel. […] Le subtil, le faux, l’emphatique règnent dans son style et dans ses pensées. […] Il fut, je n’en doute pas, un des modèles de Shakspeare, pour l’élégance comme pour le faux goût. […] Pourquoi les yeux faux et menteurs d’autrui signaleraient-ils les écarts de mon sang trop vif ? […] C’est un genre faux, agréablement touché par un homme de génie.
Je déteste la fausse sérénité et l’affreuse fausse gaîté de cet ancien, je ne sais lequel, qui prétendait vouloir mourir non pas « en beauté », ce qui est très bien, mais en joie et en air de fête, hilaris et coronatus . […] Cela a fait depuis très longtemps, depuis le xvie siècle au moins, une fausse noblesse aussi fausse que la fausse tiare, et qui n’a avec la véritable noblesse, non seulement rien de commun, mais non pas le moindre rapport. […] Remarquez que la Révolution elle-même abolit la vraie noblesse et non point la fausse. […] Les uns croient que le jésuite et l’aventurier ne font qu’un, les autres que l’aventurier n’est qu’un faux Smerdis, un faux Dimitri, un faux de la Cloche enfin, qui a revêtu la personnalité du fils de Charles II, s’est posé en prétendant et a mené la vie, très courte du reste, que je viens d’indiquer. […] Et ce fut au tour d’Elisabeth d’être accusée de « faux témoignage et parjure ».
Mais ce n’est pas seulement par prudence que certains faux sages parlent ainsi à l’écrivain, c’est qu’ils ne comprennent pas le rôle profond que joue en général la correspondance. […] Jeu qui n’a rien de surprenant, car aussitôt que l’esprit raisonne dogmatiquement, il fausse l’intelligence et la détourne de la vie. […] Ce faux respect des morts aboutit quelquefois à des conséquences tout à fait contraires à celles que cherchent ceux qui prennent si maladroitement leur défense. […] Il remanie, modifie, fausse complètement le sens primitif. […] C’est le retour des fausses attributions et de l’anarchie éditoriale.
D’un certain réalisme ; de ce faux réalisme qui, dans la réalité, choisit la seule ordure ou qui, moins répugnant, refuse de voir la beauté. […] Il leur répondait : « Voilà des vers faux. » Il ne songeait pas : le vers faux d’aujourd’hui sera le vers juste d’après-demain. […] Il y a des idées vraies et des idées fausses : c’est affaire d’expérimentation, de dialectique ou même, hélas ! […] une fausse dent : quelle perle ! […] Il la voulait jolie, en outre élégante : il lui voulait une beauté qui ne vînt pas de faux ornements, une beauté vraie.
Le faux historique, l’absence d’étude dans les sujets, le gigantesque et le forcené dans les sentiments et les passions, voilà ce qui a éclaté et débordé ; on avait cru frayer le chemin et ouvrir le passage à une armée chevaleresque, audacieuse mais civilisée, et ce fut une invasion de barbares.
Pourtant il n’est pas si malaisé d’entendre ce qu’il n’a été permis que d’indiquer ; et même dans cette manière, que je nomme ma première, et qui a un faux air de panégyrique, la louange (prenez-y garde) n’est souvent que superficielle, la critique se retrouverait dessous, une critique à fleur d’eau : enfoncez tant soit peu, et déjà vous y touchez.