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277. (1902) Le critique mort jeune

Je crois bien que des traditions de famille l’avaient attaché d’abord aux nobles exercices en honneur dans l’Université. […] Le sujet propre de « l’Étape », ce sont les malheurs par lesquels cette famille paie (un chrétien comme M.  […] Le Vergier des Combes entre les maîtresses, sa famille et les on-dit de la bourgade où il est venu faire retraite ? […] Doit-on exposer les familles, c’est-à-dire les éléments mêmes de la nation, aux caprices des particuliers ? […] Il pensa à son œuvre, ses grands ouvrages sur l’évolution de la famille ; achèverait-il son livre !

278. (1932) Les idées politiques de la France

Et les courants d’idées politiques, les familles politiques d’esprits, sont loin de coïncider avec les partis officiels et les groupes parlementaires. […] À ces familles d’idées correspondent plus ou moins des systèmes d’intérêts, ceux-ci donnant à celles-là un corps et une matérialité. […] On distinguerait dans la carte générale actuelle des idées politiques françaises six familles d’esprits, que j’appellerais la famille traditionaliste, la famille libérale, la famille industrialiste, la famille chrétienne sociale, sa famille jacobine, la famille socialiste. […] Le clergé et l’enseignement se recrutent exactement au même étage des familles françaises, soit dans la paysannerie et la toute petite bourgeoisie. […] La tradition militaire de sa famille, l’ambition de succéder à Félix Faure, l’orgueil surtout, firent de lui l’obstacle, alors tout-puissant, à la révision.

279. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Botte, la Vieille de Suresnes, les Barons de Felsheim, la Première Affaire et la Famille Glinet ? […] En cette bonne ville de Rhodez, dans ce pays moitié Auvergne et moitié Rouergue qui fut le berceau de sa famille, M.  […] … » C’étaient là les bons contes de la famille Monteil. […] De ces filles bien nées et bien humbles, l’histoire est la même en toute famille, à cette époque. […] Ces pauvres veaux, gras ou non, les malheureux pères de famille en ont-ils fait des hécatombes !

280. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Il a, de plus, la rime tragique aussi bien que comique, et il est poëte de la famille d’Eschyle autant qu’il est poëte de la famille de Plaute ou d’Aristophane, c’est-à-dire universel ; par là même, il est poëte plus haut que Molière ; car la vraie poésie monte et descend, elle plane dans sa liberté partout où il lui plaît de s’élever. […] Il y avait de l’honneur dans cette famille. […] Peu de temps après, un homme, dont le nom de famille était Mignot, et Mondorge celui de comédien, se trouvant dans une triste situation, prit la résolution d’aller à Auteuil, où Molière avait une maison et où il était actuellement, pour tâcher d’en tirer quelques secours pour les besoins pressants d’une famille qui était dans une misère affreuse. […] Tout vit en paix, en joie, en amitié, en amour dans cette heureuse famille, lorsque Orgon, en allant à l’église, est séduit par les grimaces de Tartuffe, le héros de la pièce, qui simule la sainteté, et finit par s’introduire dans la famille et y prendre un empire absolu. […] Mais le roi, qui veille pour l’intérêt des familles, intervient par l’huissier, saisit les papiers de la donation et emprisonne Tartuffe, reconnu et surveillé comme un odieux charlatan.

281. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Qu’il cesse de dédaigner les vertus de famille ; elles ont leur grandeur, peut-être plus propre à émouvoir que les vertus chevaleresques. […] Le jeune chef de cette famille n’a pas été ingrat. […] Tu as été de longues années en rapport avec lui ; tu ne dois pas être la cause du malheur de sa famille. […] Werther fut longtemps le livre favori de la famille Bonaparte. […] Voir le chapitre : le Roman et la Poésie de famille en Allemagne.

282. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Voix intérieures » (1837) »

Une nation est grande, une famille petite ; ce qui n’est rien pour l’une est tout pour l’autre. La France a le droit d’oublier, la famille a le droit de se souvenir.

283. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre IV. Pourquoi les Français n’ont que des mémoires. »

Le repos de l’âme est nécessaire à quiconque veut écrire sagement sur les hommes ; or, nos gens de lettres, vivant la plupart sans famille, ou hors de leur famille, portant dans le monde des passions inquiètes et des jours misérablement consacrés à des succès d’amour-propre, sont, par leurs habitudes, en contradiction directe avec le sérieux de l’histoire.

284. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Y a-t-il dans le bourg de Norton une seule famille qui n’envoie ses petits garçons et ses filles tousser et pâlir en travaillant tes laines ? […] La terre de Norton, avec les maisons et les familles, est portée dans ta main comme le globe dans la main de Charlemagne. — Tu es le baron absolu de ta fabrique féodale. […] — Que tout travaille et serve dans leur famille. — Ne fais-je pas travailler ma femme, moi ? […] … Vous avez une famille charmante ; aimez-vous vos enfants ? […] ne laissez entrer en vous aucun chagrin étranger à votre paisible famille.

285. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Je l’aurais vénérée partout ailleurs que sur un trône ; par tradition de famille, du côté de ma mère, je lui devais plus que du respect, je lui devais de la reconnaissance. Cette auguste maison avait eu des patronages, des bienveillances, des générosités princières pour ma famille maternelle. […] Héritier du trône sans doute, mais se posant surtout en héritier éventuel et présomptif des factions contre sa famille ; Honnête homme dans l’acception privée de ce mot, mais non honnête parent, comme les événements ne l’ont que trop démontré depuis. […] À la fin, une négociation, conduite au nom du prince par madame la comtesse de Dolomieu, première dame d’honneur de la duchesse d’Orléans, aboutit à une réconciliation complète et à un déjeuner de famille au Palais-Royal auquel je fus convié, pendant l’été de 1829. […] Le premier ministre me priait confidentiellement de me rendre chez lui, à huit heures, non au ministère, mais dans son hôtel de famille de la rue de la Ville-l’Évêque, pour assister officieusement à une conférence secrète des ministres sur le parti à conseiller à la couronne dans la décision urgente que le vote de la veille imposait au roi et à ses conseillers responsables.

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