Les premiers hommes rapportèrent à diverses parties du corps toutes nos facultés intellectuelles et morales.
Pour ne prendre que les génies lyriques, c’est-à-dire ceux qui excellent à revêtir toutes les émotions de leur âme par l’image et par le nombre, leur faculté n’est jamais plus grande, plus au complet qu’après la jeunesse et durant le milieu de la vie. […] L’œuvre ne s’est plus reproduite peut-être aussi saillante aux yeux du public qu’au début ; mais la faculté qui se manifeste dans les œuvres successives a grandi. […] Que fera le poëte lyrique alors, sous l’empire de cette faculté immense, plus calme, mais qui déborde en s’amoncelant, plus désintéressée, plus froide en apparence, mais si prompte à s’ébranler au moindre souffle et à rouvrir ses profondeurs émues ?
La dernière limite où l’on conçoit Mme de Krüdner possible avec ses facultés complètes et toute la convenance de son développement, c’est la fin du seizième ou le commencement du dix-septième siècle. […] elle n’est plus recouverte à mes yeux d’un voile funèbre… En reprenant mes facultés, en recouvrant mes souvenirs, ma pensée a volé vers vous200… Quelle est votre existence dans un moment de troubles si universels ? […] Je lisais l’autre jour, dans un recueil inédit de pensées : « La faculté poétique n’est autre chose que le don et l’art de produire chaque sentiment vrai, en fleur, selon sa mesure, depuis le lys royal et le dahlia jusqu’à la pâquerette. » Ce qui est dit là de la poésie, à proprement parler, peut s’appliquer à toute œuvre créée et composée, où l’idée du beau se réfléchit.
Ceux-là ont la légèreté de l’oiseau ; ils ne se posent pas, ils ne ruminent rien, ils effleurent tout avec les ailes, figures sans contrepoids, qui manquent de balancier pour se tenir en équilibre sur le vide de leurs facultés. […] Pasquier, alors ministre, n’avait pas peur de la poésie ni de l’éloquence, à supposer que je vinsse à développer un peu de ces avantages dans la diplomatie ; mais j’avais dès lors, comme par instinct, la conviction du danger qu’il y a en France pour un homme à développer plus d’une faculté à la fois. […] De là viennent ces hommes qui n’ont qu’une faculté et qui ne voient les choses humaines que d’un seul point de vue.
Supposons des écrivains doués de belles facultés, capables d’observation, pourvus d’imagination, laborieux, respectueux de leur plume, hantés de rêves généreux. […] Ajoutez que M. d’Annunzio possède deux facultés qui ne sont pas incompatibles, mais qu’on n’a pas coutume de trouver réunies. […] Tout son effort devra consister à développer cette faculté qui lui permettra de faire œuvre de pensée sans doute, mais surtout œuvre d’art. […] Il serait dommage qu’il accaparât toutes les facultés d’observation d’un railleur tel que Henri Lavedan. […] Ils ne peuvent laisser sans emploi les facultés que la nature leur a de parties.
Nous savons tous que quand nous nous décidons à un acte eu pleine jouissance de nos facultés, nous assumons une responsabilité. […] Il n’y a pas de siècles où la nature humaine se change totalement et où l’homme enferme à double tour quelques-unes de ses facultés, en se servant seulement de celles qu’il lui plaît de laisser dehors. […] On ne peut comparer ses facultés à celles d’aucun écrivain de son temps. […] Notable erreur que de croire que pour se conformer à la méthode réaliste, un auteur abdique ses libres facultés de création. […] Ce qui est certain, c’est qu’il est dans la plénitude de ses facultés, et que jamais son imagination ne parut aussi fraîche que durant ces dernières années.
« La philosophie moderne, qui n’admet que ce qu’elle explique, n’a garde d’admettre cette obscure faculté appelée instinct39 » ; elle aime mieux nier l’évidence. […] XX) sont par nous empruntées au développement de Pierre Hermand, Les Idées morales de Diderot, Presses Universitaires de France, Paris, 1923 (Université de Paris, Bibliothèque de la Faculté des Lettres, Deuxième Série, I). […] Cependant l’ennui dure, il augmente, il est insupportable, et il détermine avec force toutes les facultés vers le bonheur dont elle sent la perte. […] XVIII de son Essai analytique sur les facultés de l’âme (1759), comment Charles Bonnet part de Condillac et de sa statue pour aller jusqu’à l’explication physiologique des passions. […] Guéroult, Dynamique et Métaphysique leibniziennes, suivi d’une note sur le principe de la moindre action chez Maupertuis, Paris, Les Belles Lettres, 1934 (Publications de la Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg, fasc. 68).
II Aucun homme, disions-nous dans cette histoire, ne réunit autant de facultés diverses et puissantes que Cicéron. […] On n’avait pas inventé alors ces divisions de facultés et ces spécialités de professions qui décomposent un homme entier en fractions d’homme, et qui le rapetissent en le décomposant. […] On n’imposait pas à Dieu un maximum de facultés qu’il lui était défendu de dépasser quand il créait une intelligence plus universelle ou une âme plus grande que les autres. […] Quand, mieux inspirés, nous voudrons grandir comme elle, nous effacerons ces barrières jalouses et arbitraires que notre civilisation moderne place entre les facultés de la nature et les services qu’un même citoyen peut rendre sous diverses formes à sa patrie.
La poésie possède une faculté de précision qui manque à la pensée musicale ; elle est donc appelée à formuler l’idée mère du drame, à combiner les événements et les passions dont la rencontre et le conflit amèneront des situations terribles ou plaisantes ; elle détermine ainsi la voie où doit s’engager après elle l’inspiration du compositeur. […] Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand ont d’abord restitué à la prose la faculté de parler aux yeux, et les poètes, après eux, ont si bien su opérer un rafraîchissement analogue du vocabulaire poétique que les faiseurs de paysages ou de portraits à la plume ont abondé en notre siècle. […] Car on sait que tout ce qui nous entoure change de minute en minute et l’on envie à la photographie la faculté de saisir des instantanés. […] L’histoire littéraire doit bénéficier à son tour de la faculté précieuse acquise par l’intelligence humaine ; et, pour commencer, elle ne peut pas oublier les liens qui rattachent la littérature à l’ameublement.