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13. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

L’expérience n’est pas muette sur ces points délicats. […] C’est ce que l’expérience n’a point encore établi. […] Restons pour le moment dans le sens commun et dans l’expérience intime. […] L’expérience physiologique leur en donne-t-elle le droit ? […] Voilà donc le problème du rapport de la vie et de l’organisation résolu de manière à accorder l’expérience physico-chimique avec l’expérience physiologique.

14. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

C’est quelque chose de voir vérifiée par l’expérience proprement dite une révélation qui nous a déjà été faite par le sens intime. […] C’est là du moins l’explication qui nous semble la plus conforme tout à la fois à l’expérience historique et à l’expérience psychologique. […] De tous ces observateurs de la nature humaine, les historiens sont ceux qui disposent de la plus large expérience. […] Réduits à l’expérience, nous ne savons que ceci : il y a fréquemment coexistence ou suite entre les phénomènes. […] Si, par exemple, l’école de l’expérience nie le libre arbitre, c’est une conclusion qui dépasse la portée de sa méthode.

15. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Expérience immédiate du changement, de la transition et de la direction. […] Ne prenons pas le mode ou le résultat constant de notre expérience pour une condition antérieure et supérieure à l’expérience. […] C’est là une complication due à la réflexion de l’expérience sur l’expérience par le moyen d’organes répétiteurs et condensateurs. […] Le temps est un abstrait de l’expérience interne. […] Mais où voit-on que les partisans de l’expérience, par exemple Guyau, considèrent l’expérience comme n’étant soumise à aucune loi ?

16. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

C’est ce que semble démontrer l’expérience suivante. […] J’ai fait à ce sujet les expériences suivantes. […] Nous aurons plus tard à revenir sur ces expériences. […] Voici l’expérience avec toutes ses circonstances. […] Nous avons réussi cette expérience assez souvent.

17. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

L’expérience, qu’on invoque en vain pour rendre compte de nos lois mentales, n’est donc possible que par ces lois elles-mêmes. Or si l’expérience n’explique pas l’expérience, à fortiori elle n’explique pas les idées des choses morales, supra-sensibles : l’expérience en est l’occasion et non la source. […] Naturellement nous n’avons aucune connaissance expérimentale de l’infini : toutes nos idées dérivées de l’expérience sont des idées de choses finies. […] Les lois naturelles, dit-il, ne peuvent être déterminées que de deux manières : par la déduction ou par l’expérience. […] Or, cela n’est pas possible, et cependant une seule circonstance, en apparence insignifiante, qu’on aurait négligée, suffirait à vicier l’expérience.

18. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Supposons que l’expérience nous ait appris le contraire. […] Qu’aurions-nous fait alors si l’expérience avait donné ce résultat contraire ? […] Cela, c’est l’expérience qui nous l’apprend et elle seule qui pouvait nous l’apprendre. […] Quel est alors le rôle de l’expérience ? […] Il résulte des expériences de M. 

19. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible. […] Il n’y a pas d’autre source de connaissance que l’expérience. […] Telle sera bien la conclusion du philosophe qui s’attache à l’expérience mystique. […] Voilà pour ce que nous appellerions l’expérience d’en bas. […] Maintenant, ces deux expériences se rejoignent-elles ?

20. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

. — Un signe est une expérience présente qui nous suggère l’idée d’une expérience possible. […] Quand nous buvons, ou que nous marchons, ou que nous nous servons pour quelque effet de quelqu’un de nos membres, nous prévoyons, d’après un fait perçu, un fait que nous ne percevons pas encore ; les animaux font de même : à la couleur et à l’odeur d’un objet, ils le mangent ou le laissent. — Dans tous ces cas, une expérience présente suggère l’idée d’une autre expérience possible ; nous faisons la première et nous imaginons la seconde ; l’aperception d’un événement, objet ou caractère éveille la conception d’un autre événement, objet ou caractère. […] Dans la première, le signe éveillait des simulacres plus ou moins décolorés de la sensation, des résurrections plus ou moins affaiblies de l’expérience ; dans la seconde, le signe ne les éveillait pas. […] Ce mot ainsi réduit n’est point cependant un signe mort, qu’on ne comprend plus ; il est comme une souche dépouillée de tout son feuillage et de toutes ses branches, mais apte à les reproduire ; nous l’entendons au passage, et si prompt que soit ce passage ; il n’entre point en nous comme un inconnu, il ne nous choque pas comme un intrus ; dans sa longue association avec l’expérience de l’objet et avec l’imago de l’objet, il a contracté des affinités et des répugnances ; il nous traverse avec ce cortège de répugnances et d’affinités ; pour peu que nous l’arrêtions, l’image qui lui correspond commence à se reformer ; elle l’accompagne à l’état naissant ; même sans qu’elle se reforme, il agit comme elle. […] Cette résistance n’a fait que de se répéter plus forte quand l’image a reparu. — Prolongez et variez l’épreuve : vous trouverez dans le mot un système de tendances toutes correspondantes à celles de l’image, toutes acquises par lui dans son commerce avec l’expérience et l’image, mais à présent spontanées, et qui opèrent tantôt pour le rapprocher, tantôt pour l’écarter des autres mots ou groupes de mots, images ou groupes d’images, expériences ou groupes d’expériences. — De cette façon, le nom tout seul peut tenir lieu de l’image qu’il éveillait, et, par suite, de l’expérience qu’il rappelait ; il fait leur office et il est leur substitut.

21. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

L’expérience scientifique est ici d’accord avec l’expérience intime elle-même. […] Une hypothèse, et encore une hypothèse contredite par l’expérience physiologique elle-même. […] L’expérience, interne ou externe, est l’unique source de nos connaissances. Or l’expérience n’atteint que des phénomènes. […] C’est ce que l’expérience démontre par des faits constants.

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