Saintine eut l’autre prix et où Charles Loyson obtint l’accessit, on distinguait le nom surgissant de Victor Hugo et celui de Casimir Delavigne ; la jeune milice de la Restauration s’essayait. […] Rien d’analogue ne s’était encore produit au sein de la littérature impériale proprement dite ; mais, quelques années encore, et immanquablement on aurait eu quelque chose qui s’y serait essayé, même à travers les entraves.
Et aujourd’hui même que le premier trouble a eu le temps de s’éclaircir et que rien ne voile plus l’étendue du vide, ce n’est pas un jugement régulier que nous viendrons essayer de porter sur celui qui nous manque tellement chaque jour et dont le nom revient en toute occasion à notre pensée. […] Qu’il n’ait pas été quelquefois entraîné ainsi au-delà du but et n’ait pas un peu trop disséminé ses recherches, au point d’avoir peine ensuite à les resserrer et à les ressaisir dans son récit, je n’essaierai nullement de le nier ; mais il n’a pas moins poussé sa trace originale et vive, il n’a laissé à la paresse de ses successeurs aucune excuse ; et il ne sera plus permis après lui de faire les notices écourtées et sèches que quand on le voudra bien.
Il n’ose pas philosopher en docteur, il demande permission ; il hasarde son idée, comme une supposition timide, il essaye d’inventer une âme à l’usage des rats et des lapins. […] Quand on lui présente la tiare, il l’essaye en riant ; il fait autour « des grimaceries, tours de souplesse, singeries, passe dedans ainsi qu’en un cerceau. »120 Il n’est fait ni pour s’asseoir ni pour marcher, mais pour sauter et grimper.
Nous avons plusieurs fois essayé de lire ce voyage tant vanté, sans pouvoir y découvrir autre chose que des prétentions pénibles : l’effort d’un savant réel pour atteindre le génie, et la volonté constante, infatigable, acharnée, de mériter, à force de flatteries, des flatteurs. […] Il avait pour moi, encore presque enfant, l’indulgence d’un homme mûr et supérieur pour un jeune homme qui essaye la vie et la pensée.
XIV Elle essaya ses forces dans la langue qui tente et qui trompe le plus les jeunes imaginations, celle des vers. […] XVII Beaucoup de femmes éminentes par l’esprit ou les grâces y portèrent l’agrément ; mademoiselle Necker essaya d’y porter pour la première fois l’éloquence.
La phrase s’étoffe, prend du poids, s’essaie à l’ampleur, aux allures soutenues, au juste équilibre des parties : une forme oratoire se crée. […] Mais Pétrarque appelait orateur le lettré qui s’essayait à l’éloquence cicéronienne : et l’éloquence en France ne s’était pas encore laïcisée ni dépouillée des formes scolastiques.
Deschanel, et même ne l’est pas du tout, c’est que, dans une page fort intéressante, il essaye d’imaginer ce que deviendrait le même sujet traité dans la forme romantique : on assisterait aux expériences de Locuste, au banquet où Britannicus est empoisonné. […] Un bon virtuose pourra faire de tous les styles connus des pastiches très passables : qu’il essaye d’imiter Racine ; il fera du Campistron.
Il abhorre Paris ; rien ne pourra le changer. » Ou bien : « Valmore m’a avoué qu’il préférait toutes les chances désastreuses que nous éprouvons de faillite en faillite et de voyage en voyage, à rentrer jamais à la Comédie française qu’il abhorre. » Ou bien : « Valmore est tout à fait réveillé de ses beaux rêves d’artiste… Il veut nous emmener dans quelque cour étrangère ou essayer une direction théâtrale à Paris… » Ou encore : « Mon mari qui t’aime de toujours incline jusqu’à tes genoux toutes ses fiertés d’homme… » (Cela, c’est tout à fait l’accent « Delobelle », ou, mieux, le style « Delmar » : vous vous rappelez l’étonnant cabot-pontife de l’Éducation sentimentale ?) […] Chaque fois que j’ai essayé, je n’ai pu me tenir, avant la réussite de la farce projetée, d’en avertir moi-même la victime.
Je vais essayer de l’expliquer. […] Mais des exemples de ce genre sont rares et l’on trouve aussi des strophes semblables aux suivantes, où le mètre nouveau s’essaie à peine à vivre de lui-même et bientôt, issu de l’alexandrin, vient s’y résoudre.