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606. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

(Janin) a été induit en erreur, ce mot fut attribué à un homme de lettres ; mais, quoiqu’il soit mort depuis longtemps, je ne me permettrai pas de le nommer. […] C’est bien elle et non pas la maréchale de Luxembourg (comme on l’a dit par erreur dans le tome I des Mémoires de Mme de Créquy), qui a servi d’original au portrait de la maréchale d’Estouteville.

607. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

L’erreur de Rousseau n’a pas été de croire qu’en se confessant ainsi tout haut devant tous, et dans un sentiment si différent de l’humilité chrétienne, il faisait une chose unique ou même une chose des plus curieuses pour l’étude du cœur humain : son erreur a été de croire qu’il faisait une chose utile.

608. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Parmi les modernes, il faisait surtout cas de Locke, de Bayle, de ces philosophes à hauteur d’appui, qu’il était tenté de placer un peu trop près ou même au-dessus des grands inventeurs un peu imaginatifs, comme Leibniz ou Descartes, dont les erreurs l’offusquaient. […] Dans son admiration pour Voltaire, il y avait une part de vérité et de justice, et il entrait aussi une part d’erreur et d’illusion.

609. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

On voit l’erreur, le crime de lèse-génie. […] Vous gagnerez toutes les deux à l’erreur. » On voit combien Florian était moins simple et plus à double fin que Némorin.

610. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Il a loyalement porté à la scène les fautes, les erreurs, les défaillances, les lâchetés, les infamies même du monde restreint dont il était à la fois le Juvénal et le Tyrtée. […] Buloz ne revint de son erreur visuelle que quelques mois plus tard, en assistant, à l’Odéon, au grand succès de la Ciguë.

611. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Cette découverte épargne à nos philosophes toutes les erreurs où sont tombez ceux qui l’ignoroient, en attribuant à l’horreur du vuide les effets de la pesanteur de l’air. […] Notre siecle plus éclairé que les generations précedentes, n’a-t-il pas justifié Pline l’oncle sur plusieurs reproches d’erreur et de mensonge qu’on lui faisoit il y a cent cinquante ans.

612. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Comme toute femme qui a fait des observations sur son propre cœur, elle a écrit un roman, intitulé Nelida (on aimerait mieux qu’elle l’eût gardé dans son âme) ; puis des lettres politiques si pleines des erreurs du temps où elle les publia, qu’elle n’a pas osé les rééditer, tant les événements qui se sont produits depuis 1849 l’auraient confondue ! […] « Je ne pense pas mal de l’espèce humaine, nous dit-elle, car je la crois plus abusée que perverse : je la plains plus que je ne la condamne, car je la vois toujours rectifiant de plus en plus ses erreurs et redressant ses voies à mesure que s’étendent ses lumières et que s’exerce dans de plus vastes limites sa liberté. » On l’entend : c’est la ritournelle du progrès chantée aux bornes sur toutes les orgues de Barbarie philosophiques.

613. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Ils resteront encore un chef-d’œuvre, car, au fond, ils en sont un, malgré ces deux haines qui furent deux erreurs, mais le prestige du chef-d’œuvre sera tombé. […] II Ainsi deux erreurs et presque deux sottises, voilà, sinon le meilleur, au moins le plus puissant de l’influence des Mémoires de Saint-Simon sur nous.

614. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

L’auteur du Pape, à son époque, centralisait la question entre chrétiens, écrasant les inconséquents sous les conséquences de leur inconséquence… Mais Saint-Bonnet, dans son livre, bien plus général parce que l’erreur va toujours se généralisant davantage, repasse victorieusement et avec des forces nouvelles par la trouée que fit de Maistre dans l’argumentation protestante. […] Dans l’impossibilité où je suis de citer tout ce qui me frappe au milieu de ce fouillis de richesses, j’indiquerai au moins le chapitre où l’auteur montre, avec une audacieuse justesse, que sans l’Église le Christianisme aurait fait le mal et l’erreur du monde et qu’il ne serait plus que l’épouvante de l’Histoire ; et celui-là encore qu’il intitule : « Coexistence des pouvoirs d’ordre, de juridiction et d’infaillibilité », dans lequel il prouve d’une manière si piquante que Jésus-Christ, étant et restant dans sa forme humaine sur la terre, n’en serait pas moins tenu d’instituer son Église telle qu’il l’a instituée et telle qu’elle est à cette heure.

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