Et si cela est vrai pour les hommes qui doivent prendre dans l’histoire une place incontestable, cela est bien plus vrai encore pour ceux dont la place y peut être contestée ou qui n’y entrent un jour que pour en sortir. […] — refaire à neuf le vieux travail fait à la première heure, c’est entrer un peu trop en danse pour son compte dans un livre consacré à autrui, et mettre sa personnalité amie et vivante à la place de la personnalité morte d’un ami trépassé.
il n’en restera pas moins l’apostat, et, quels que soient les motifs connus ou inconnus de l’apostasie, on n’effacera pas de l’histoire de Lamennais ce mot effroyable, entré de force dans son nom, ce simple mot qui ennuie beaucoup M. […] Ce que nous avons voulu, nous, simplement indiquer, c’est qu’il y avait dans ce livre posthume des qualités et un accent qu’on ne connaissait pas à Lamennais, et qui le faisait différer de lui-même, tout en y ajoutant… La Correspondance de Lamennais répondra, pour les réfuter, à deux idées communes : la première, que cet ardent tribun de l’Église d’abord et ensuite de la démocratie, traité dernièrement encore de pessimiste, de malade et de furieux, par quelqu’un qui se porte très bien probablement, eut une âme ambitieuse et ulcérée ; et la seconde, que l’esprit, cette chose svelte, retroussée, légère, n’entrait pour rien dans la composition de son talent surchargé, grandiose et pompeux.
Très au courant du mouvement d’idées qui s’est produit du côté du Rhin et modifié par ces idées, c’est par l’Allemagne et sur les pas de l’Allemagne qu’il est entré dans l’étude du Moyen Âge et de la Scolastique. […] Il entrait dans le domaine des discussions humaines, fatalement entrecoupées de ténèbres et de lueurs flottantes, et il y apportait son génie.
Nous entrons alors dans cette immense politesse de mandarins prenant le thé entre eux, qui va chez Caro jusqu’au sourire de l’ironie, mais qui n’y entre pas. […] Avec cette charité et cette politesse qui drapent de si haut les coups… que l’on porte si bas, nous sommes plus libres, nous, les brutaux, de jeter à la porte, à notre manière, les réputations et les idées qui n’avaient pas le droit d’entrer !
Eh bien, nous voudrions faire sortir l’autre et le faire entrer dans sa seconde gloire, qui devrait être la première : — sa gloire de poète lyrique, du plus puissant poète lyrique que certainement ait eu la France avant Lamartine et Hugo (le Hugo des Châtiments) et qui n’eut besoin que de trois ou quatre ïambes, mais de quel emportement ! […] Qu’est-ce que cela nous fait, à nous, qu’il sût du grec comme Trissotin et qu’il pût entrer à l’Académie des Inscriptions ?
elle est trop bête pour pouvoir entrer dans un livre qui, comme un roman, a besoin d’une âme et d’une intelligence pour intéresser. […] Et voilà pourquoi cette ébauche de Messaline peut entrer dans le roman, comme tous les mutilés, comme tous les souffrants de quelque chose… La Messaline complète ne le peut pas.
le roman de Gil Blas une œuvre diablement espagnole, sur le simple vu de quelques résilles et de quelques guitares, et surtout de quelques sandales d’inquisiteur, laissées à la porte de la chambre des femmes, pour empêcher ces polissons de maris d’entrer. […] Exemple, la scène incroyablement nouvelle et d’une bouffonnerie si déchirante, dans laquelle une pauvre femme, contrefaite et méprisée, s’attelle elle-même à une petite voiture de pâtissier, pour charrier à un bal, où elle n’entrera pas, l’homme qu’elle aime sans espoir et qui n’a pas de quoi payer une voiture, par un abominable temps de pluie.
Mérimée coupe dans les uns et dans les autres, et arrive, en faisant ainsi, à ces petites compositions qui ont la netteté et le mordant du trait, et qui entrent dans l’esprit comme un canif bien affilé entre dans la chair. […] Quand on dit littérature française, littérature anglaise, littérature russe, etc., peut-être n’est-il plus temps d’entendre que LITTERATURE EUROPEENNE, tant à l’exception des langues qui entreront aussi un jour dans la mêlée universelle, les littératures modernes sont en train de faire de l’unité monstrueuse dans leurs conceptions et leurs manières de sentir !
Je sens bien que j’ai besoin de m’expliquer et qu’on n’entrera pas volontiers dans ma pensée. […] En le voyant entrer avec un manuscrit, le portier Constant s’écria : « Ah ! […] C’est à cette condition que vous entrerez dans le royaume des cieux. […] Or, un vieillard, la face découverte, entra un jour dans ce palais de mensonges. […] N’entendez-vous pas qu’il crie : Entrez dans la barque, car tout ce qui sera trouvé dehors périra ?