À présent nous sommes préparés, et nous pouvons entrer dans son second poëme, la Dunciade ; il faut beaucoup d’empire sur soi pour ne pas jeter par terre ce chef-d’œuvre comme insipide et même dégoûtant. […] Mais si les idées sont médiocres, l’art de les exprimer est véritablement merveilleux ; merveilleux est le mot. « J’ai employé les vers, dit-il, plutôt que la prose, parce que je trouvais que je pouvais exprimer les idées plus brièvement en vers qu’en prose. » En effet, ici tous les mots portent ; il faut lire chaque passage lentement ; chaque épithète est un résumé ; on n’a jamais écrit d’un style plus serré ; et d’autre part, on n’a jamais plus habilement travaillé à faire entrer les formules philosophiques dans le courant de la conversation mondaine. […] J’ajouterais bien, en manière d’excuse, qu’il y a un genre où il réussit, que son talent descriptif et son talent oratoire rencontrent dans les portraits la matière qui leur convient, qu’en cela il approche souvent de La Bruyère ; que plusieurs de ses portraits, ceux d’Addison, de Sporus, de lord Wharton, de la duchesse de Marlborough, sont des médailles dignes d’entrer dans le cabinet de tous les curieux et de rester dans les archives du genre humain ; que, lorsqu’il sculpte une de ces figures, les images abréviatives, les alliances de mots inattendues, les contrastes soutenus, multipliés, la concision perpétuelle et extraordinaire, le choc incessant et croissant de tous les coups d’éloquence assénés au même endroit, enfoncent dans la mémoire une empreinte qu’on n’oublie plus. […] V Ce n’est pas tout d’avoir un bel habit, solidement cousu et à la mode ; il faut encore pouvoir entrer commodément dans son habit. Lorsqu’on passe en revue toute la file des poëtes anglais du dix-huitième siècle, on s’aperçoit qu’ils n’entrent pas commodément dans l’habit classique.
Pendant les mois de juin et de juillet de trois années consécutives, je suis souvent demeuré durant de longues heures à observer plusieurs fourmilières, dans les comtés de Surrey et de Sussex, sans jamais voir une seule esclave entrer dans le nid ou en sortir. […] — Je n’entrerai point dans de longs détails sur ce sujet ; je résumerai seulement les conclusions auxquelles je suis arrivé. […] Ces rhombes présentent certains angles déterminés, et les trois faces de la pyramide, qui forment d’un côté la base d’une seule cellule, entrent dans la composition des bases pyramidales de trois cellules contiguës situées du côté opposé. […] Du reste, je n’entrerai pas dans tous ces détails. […] Je n’entrerai pas dans l’examen de ces cas divers ; je ne m’étendrai que sur une seule difficulté, toute spéciale, qui me parut au premier abord insurmontable au point de renverser toute ma théorie.
Sur la foi de cette physique, Paul entrera dans le boulet. […] Donc, pour l’observateur extérieur au système, c’est du passé en M′, c’est de l’avenir en P′, qui entrent dans la contexture du présent de l’observateur en N′. […] Tout ce qui s’est passé en M′ dans un intervalle écoulé équation , tout ce qui aura lieu en P′ dans un intervalle à s’écouler équation , peut entrer dans le présent, partiellement indéterminé, de l’observateur en N′ : c’est la vitesse du système qui choisira. […] Il n’y a donc pas des événements divers du lieu P′, par exemple, qui entreraient tour à tour, pour des vitesses croissantes du système, dans le présent réel de l’observateur en N′. […] Il n’y a donc pas, en M′ et en P′, à côté d’événements que l’on consent à laisser dans le « passé absolu » ou dans l’« avenir absolu » pour l’observateur en N′, tout un ensemble d’événements qui, passés et futurs en ces deux points, entreraient dans son présent quand on attribuerait au système S′ la vitesse appropriée.
M. l’abbé Daburon (depuis inspecteur général des études) vit entrer alors dans la bibliothèque du collège M. […] On décida, qu’il irait à Lyon ; on agita même un moment s’il n’entrerait pas dans le commerce ; mais la science l’emporta. […] J’entrai dans l’église d’où sortait un mort. […] Je vois avec peine qu’à trente ans vous entriez dans une nouvelle carrière. […] Au sortir d’une charade ou de quelque longue et minutieuse bagatelle, il entrait dans les sphères.
Les rayons presque horizontaux du soleil glissaient sur mon lit ; les hirondelles entraient avec eux, et battaient joyeusement les vitres de leurs ailes. […] L’homme alors, pénétré d’une justice sublime et d’une abnégation qui s’élève jusqu’à l’immolation de soi-même, refuse d’entrer dans le séjour de la félicité divine, si son chien, compagnon de ses peines et de ses mérites, n’y entre pas avec lui. Les dieux, attendris de ce sacrifice de générosité, laissent entrer l’animal avec l’homme, et le ciel se referme sur tous les deux. […] … Unis ton âme à moi, et regarde-moi comme ton asile, et tu entreras en moi ! […] « Ceux qui, par les yeux de la sagesse, aperçoivent que le corps et l’esprit sont distincts, et qu’il y a pour l’homme une séparation finale qui l’émancipe de la nature animale, ceux-là entrent par l’intelligence dans l’état des êtres. » Vous voyez que cette sublime philosophie, comme la philosophie du christianisme, ne place pas la perfectibilité indéfinie dans ce monde des sens et de la mort, mais dans le monde supérieur de l’âme et de l’immortalité !
A la première Restauration, âgé d’environ seize ans, on le fit entrer dans une des compagnies rouges de la maison du roi ; et lors de la suppression de ces compagnies, en 1816, il passa dans la garde royale à pied. […] Sans nous constituer juge ici entre les idées dramatiques des deux amis devenus rivaux, notons que c’est à dater de ce jour que M. de Vigny, de nouveau refoulé, dessina de plus en plus distinctement sa position, et entra dans cette seconde phase de son talent qui aboutit à Stello, à Chatterton, et qui le rapproche de Sterne et d’Hoffmann, comme la première l’avait rapproché de Klopstock. […] A un endroit, nous le voyons entrer, par abnégation, dans cette obscure infanterie de ligne, où les rangs se pressent et aussi se fauchent comme les épis de Beauce en été : exacte et saisissante image ! […] Sainte-Beuve m’aime et m’estime, mais me connaît à peine et s’est trompé en voulant entrer dans les secrets de ma manière de produire. […] « 14 juillet 1829. » La lettre suivante a plus d’importance, puisqu’elle roule tout entière sur cette méthode même de critique que j’essayais alors pour la première fois avec quelque étendue dans mes articles de la Revue de Paris : De Vigny qui en parlait de la sorte au début, et avec une complaisance infiniment trop marquée pour être mise sur le compte de la simple politesse, était certes bien loin d’estimer cette façon d’analyse fausse et mauvaise en soi, et, peu s’en faut, impie dans son application aux poëtes : il a attendu pour cela qu’elle le prît lui-même au vif pour sujet et qu’elle n’entrât pas absolument dans le joint de son amour-propre : « 29 décembre 1829.
Du milieu social où elle naquit, comme de celui où se forma son aînée, Mlle Pauline de Meulan, on peut dire (et je m’appuie ici pour plus de facilité sur des paroles sûres) que « c’était une de ces familles de hauts fonctionnaires et de bonne compagnie, qui sans faire précisément partie ni de la société aristocratique, ni même de la société philosophique, y entraient par beaucoup de points et tenaient du mouvement du siècle, bien qu’avec modération, à peu près comme en politique M. de Vergennes, qui contribua à la révolution d’Amérique, fut collègue de Turgot et de M. […] C’est ainsi qu’elle ranimait encore par le sentiment une vie prête à s’éteindre, et ces seuls mots j’aime ont été le dernier accent que son âme, en s’exhalant, ait porté vers la Divinité240. » Mme de Rémusat crayonnait l’aimable portrait en 1813 ; quinze ans auparavant elle entrait avec nouveauté dans ce monde restauré que recomposaient tant de débris et qui se remettait à sourire si gracieusement sous ses rides. […] Ils ont épousé le public ; ils sont entrés dans ses impressions une fois ; il y a gradation jusque dans leurs pertes : ils vieillissent avec harmonie. […] Une légère marque de bonté, une preuve de leur souvenir décide souvent de notre destinée ; le dévouement de notre vie entière est presque toujours la réponse que nous croyons devoir à la plus simple apparence de leur intérêt. » Je m’étonnerais bien s’il n’entrait pas quelque souvenir assez présent, et même d’en deçà des Pyrénées, dans le récit de cette course de campagne qu’imagine la reine, pour reposer le roi malade et le distraire des affaires et de l’étiquette : « En effet, dès notre arrivée à Aranjuez, le roi nous annonça que, se fiant à notre respect, le cérémonial serait suspendu, et que chacun aurait la liberté d’agir à peu près à sa propre fantaisie. […] Cette vie de province, qui n’était pas d’ailleurs sans d’assez fréquents retours, laissait à Mme de Rémusat plus de loisirs ; elle ne continuait pas moins de participer au mouvement le plus intime de Paris par la précocité de son fils, qui entrait alors dans le monde, et qui correspondait de tout avec sa mère.
Ce sont des voix nouvelles qui entrent une à une dans le cantique du Cosmos, dans l’hosanna de la création. […] Entrez avec moi dans l’aire de l’édifice chrétien. […] De temps en temps des fenêtres, inaperçues d’en bas, laissent entrer le jour dans ces demi-ténèbres intérieures. […] XVII Vous redescendez en silence, et vous entrez dans le sanctuaire en mesurant de l’œil au-dessus de votre tête le même abîme que vous mesuriez tout à l’heure au-dessous ! […] Il est entré hardiment dans la logique de Dieu, qui est mystère.
Elle avait le don rare d’entrer, de s’asseoir, de se parer dans le goût suprême. […] Pour avoir cédé à ta nature, je ne t’en aimerai pas moins, peut-être davantage. » D’ailleurs, quand la chasteté tremble sur sa couche de lis, aux approches de la dernière heure, il ne sied pas à la courtisane d’entrer, le front haut et le cœur tranquille, dans l’éternité. […] La famille dans laquelle sa fille allait entrer ne veut plus de son nom mésallié. […] L’amour vrai, s’il était entré dans son cœur, lui aurait inspiré d’autres dévouements, aussi sûrs et moins équivoques : la fuite, l’expatriation, l’isolement dans une mansarde, le déguisement de sa vie vouée au travail et à la retraite… Tout, plutôt que ce faux martyre drapé de dentelles, et qui court au supplice dans un huit-ressorts. […] Entrons donc, de plain-pied, dans cette maison de l’adultère, — comme parle la Bible, — qui vomit la flamme par tous ses abords.